7ème mission : Le train à destination de Méditerranis va partir... prenez garde à la fermeture des portes...

Gareth : Oui bien sûr ! T'es la personne la plus enthousiasmante et polie que j'ai rencontrée depuis ma mère ! C'est dire !

Gareth jeta un regard noir vers la porte que le contrôleur vient de passer. Il aurait pu jeter sa dague dans son dos, mais il a été embauché pour les protéger, et avant toute chose, il faisait son boulot.

Gareth : Tu auras remarqué que la sociabilité n'est pas une de mes qualités les plus appréciées. Faut dire, je ne plais à personne et me fais traiter de menteur partout où je vais, alors ça ne me donne pas envie de me faire aimer. Je remplis mon contrat, point barre. Et si je peux énerver quelques idiots au passage...

Orion : C'est vrai qu'ils ne sont pas très sympatiques avec vous... Je trouve ça triste si c'est souvent comme ça ! Moi, vous me plaisez beaucoup ! Je ne pense pas du tout que vous mentez... J'avais un petit coup de blues à l'idée de ne pas voir mes amis pendant la durée de la mission, mais ça va, je me sens moins seul ! Mais du coup, puisque vous êtes si gentil avec moi, je trouve ça dommage de ne pas pouvoir vous rendre la par... Oh, je sais !

Elle venait de faire un bond sur sa banquette à en faire tomber sa gavroche devant ses yeux. Elle remonta la visière avec son index, et fit un grand sourire.

Orion : Puisque vous les empêcherez de m'embêter, moi, je vous promets que s'ils vous cherchent, ils me trouveront ! Puisqu'ils m'écoutent apparement, je vous défendrai ! Comme ça, c'est équitable ! Alors, qu'en pensez-vous ?

Gareth la scruta un moment dans les yeux, pour savoir si elle était sérieuse ou s'il s'agissait d'une réplique comme celle avec les biscuits. Mais comme Orion semblait très sérieuse et enthousiaste à ce sujet...

Gareth : ... d'accord, ça marche ! On se soutiendra mutuellement Je demande juste un chose en échange. Tu pourrais... arrêter de me vouvoyer ? Je ne suis pas siii vieux quand même... si Mais les autres du train continueront, pour moi ce sont des étrangers. Moi généralement ce sont les étrangers que je vouvoie. Ceux que je ne connais pas, et que je n'ai pas l'intention de connaître.

Orion : Chouette ! J'ai une mission dans la mission ! Je serai votre garde de fierté ! ... Ben oui, c'est pas vraiment garde du corps, hein...

Puis, elle réfléchit un court instant.

Orion : Bon, d'accord... TA garde de fierté... C'est d'accord pour le tutoiement. Ca veut dire que tu veux bien qu'on essaie de se connaître ? Bon, dans ce cas, il faudra un jour que tu montes dans Rigel. C'est la règle ! Pour bien me connaître, il faut me voir en dehors d'une course, mais aussi en pleine action.

Elle secoua la tête, gênée par sa frange qui était assez longue et, se retrouvant applatit pas le chapeau, tombait devant ses yeux.

Orion : Mais tous mes amis sont passés par là. Et ils n'ont rien regretté ! Même Amélya, qui pourtant a le mal de l'air ET des transports ! Par contre, avant de choisir vraiment vouloir me connaître et ne pas me ranger dans la même catégorie que ces hommes...

Elle pointa du pouce la porte donnant sur le wagon "ouvrier".

Orion : ...sache que je suis trop bavarde, trop curieuse, presque toujours enthousiasme, ce qui en énerve plus d'un au fil du temps, que j'adore tout ce qui ressemble à une machine, que j'ai peur des loups, et aussi que je n'aime pas le nougat. ...Bon, le dernier détail, c'est si tu as l'occasion de choisir une nouvelle récompense un jour, en guise de remerciement. Comme les biscuits. Et que par hasard, tu voudrais les partager...

Il y eu un petit silence, puis elle esquissa un sourire en coin, un peu gêné.

Orion : J'ai dit que j'étais gourmande ?

Gareth : A propos du bavardage, ca me va ! Juste que moi je n'ai plus l'habitude de parler ! On me laisse pas faire trop longtemps !

Pour appuyer son propos, et aussi parce qu'il en avait besoin, il but à la gourde d'eau à nouveau.

Gareth : Les loups normalement ont aussi peur de toi que toi de eux. Sauf si leur progéniture est en danger. Les machines, ça tombe bien, c'est pas mon truc, j'ai souvent eu des courts jus. Enfin, pour la gourmandise, je demande juste à ce que tu évites de piquer sans prévenir les trucs dans mon sac. Ca vaut d'ailleurs pour tous et pas que la nourriture... T'as pas l'air de ce genre, mais j'ai assez eu d'ennuis dans ma vie pour donner le besoin de prévenir tout le monde !

Orion : Aucun soucis ! Je ne suis pas une voleuse ! Même pour ce qui est de la nourriture ! Je demande toujours...et je préfère même attendre qu'on me propose parfois. Sauf quand j'ai vraiment faim... Pour les loups, ça vient d'histoires qu'on me racontait étant petite je crois. Ca m'a marquée... Donc...on est définitivement coéquipiers ! Pour le meilleur et pour le pire !

Elle sortit de sa poche un étrange cube de métal, avec des faces multicolores. Chaque face était divisée en neuf petits carrés de différentes couleurs. Six couleurs au total. Vous reconnaitrez-là un modèle de rubik's cube. Bien que celui d'Orion soit plus lourd et qu'il emette des sons métaliques quand on le tourne. Elle l'examina, et rangea chaque face en moins d'une minute. Elle ne l'aurait jamais dit tout haut, pour ne pas paraître vantarde, mais bien qu'elle soit naïve, elle avait beau être blonde, elle était loin d'être bête. Notez-le. Ca peut servir !

Orion : Bon voyage ! Oh, dis...tu sais où on s'arrête la prochaine fois ?

Gareth : La prochaine étape... je ne sais pas, juste qu'on va traverser Méditerranis pour...

Le jeune homme sortit une feuille et une carte de Pacifis de son sac. Il examina la feuille avec une main tandis qu'il tendait la carte à Orion de l'autre. Il ne put s'empêcher de soupirer en voyant la destination du premier voyage.

Gareth : Eh bien... ça sera la Vynitie... c'est pas vrai, j'espère qu'on ne va pas tomber sur l'autre imbécile heureux là bas... Tu n'y es jamais allée, tu as dit que tu n'avais jamais quitté Jiangsu c'est ça ?

Orion : Non, jamais... Enfin, si, une fois, j'ai été à Agginum. Mais c'est tout !

Elle prit la carte et se pencha dessus, bien concentrée. Son regard se balada sur le papier pour chercher la Vynitie alors qu'elle parlait à Gareth.

Orion : Ca va être génial pour moi de voyager ! Je vais apprendre, découvrir... Si on va dans des endroits que tu connais, j'aurai même mon guide personnel ! Mais...

Elle se mit à pleurnicher et leva ses yeux, au bord des larmes, vers Gareth.

Orion : Gareeeth ! Je ne trouve pas l'endroit que tu as diiit ! Je dois être trop nulle pour lire une carte... Autant les plans, je comprends très vite, autant les cartes, je m'impatiente assez vite quand je cherche un nom...

Gareth pointa un endroit tout au sud de la carte, juste avant un trait fin qui relie l'ouest de Méditerranis au sud-est de Suhaj. Le nom de la province était écrit en petits caractères.

Gareth : C'est ici! Vynitie, région marchande. Ca ne marche pas trop fort à cause d'une tempête récente qui a rasé le port, on sait pas trop ce qu'il s'est passé, mais c'est assez suspect... peut être même que les rails ont été endommagés à ce que j'ai compris.

Il avait désormais une expression ennuyée qui en disait long sur le calvaire à venir.

Gareth : Le pire ça reste l'héritier de la région... c'est une tête de mule qui ne sait pas réfléchir. Un brave type, mais dans le genre bêta, on trouve pas mieux...

Orion : Vaut mieux ça que rien, non ? Et puis, c'est important le courage ! C'est une qualité qui pèse lourd ! Même si pour une personne importante, on attend un minimum de bon sens...

Elle continua de regarder la carte.

Orion : Tu vas me prendre pour une inculte, mais je ne savais même pas à quel point notre monde était vaste... Il y a des villes dont le nom ne me parle même pas... Ca me motive encore plus pour cette aventure ! J'ai même très hâte de rencontrer de nouvelles personnes...même cet héritier bizarre que tu n'as pas l'air d'apprécier. Tu l'as déjà vu, toi ?

Le jeune homme se prit à regarder à l'horizon pendant quelques secondes avant de répondre. Oui les souvenirs étaient difficiles à faire remonter pour lui.

Gareth : Pas personnellement, mais j'ai pu avoir un aperçu de quoi il n'était pas capable... Un truc tout simple, alors qu'il se promenait au marché de la ville, une vieille dame s'est faite voler son sac. Lui s'est lancé à la poursuite du voleur... avec son armure. Il n'a pas pu dépasser les dix mètres sans tomber au sol tellement il était entravé.

Sur le coup, il eut un soupir de dépit.

Gareth : Le criminel fut bien arrêté, par les gardes du corps de l'héritier... Mais lui, trop fier de porter son armure, refuse de l'enlever. C'est à se demander s'il ne dort pas avec.

Orion pouffa de rire. Non, pas pour se moquer du garçon à l'armure...

Orion : C'est amusant ! Moi, c'est l'inverse ! Je garde ma gavroche pour dormir, ne la retire pratiquement jamais, parce que sinon, mes cheveux sont trop longs ! Et comme je suis maladroite et un peu étourdie parfois, je me prends les pieds dedans, ou alors, ils tombent où il ne faut pas et gênent les autres... Sans rire, je pense que je pourrai bien m'amuser avec lui ! Il a lair marrant !

D'un autre côté, personne n'a idée de garder une telle longueur de cheveux !
Orion regardait toujours la carte, et essayait de retenir le plus d'endroits possible.

Orion : Tu...tu pourrais me la prêter ? Le temps que j'apprenne un peu les villes, que je connaisse bien chaque région ? Ca m'intéresse !

Gareth : Hum ? Oh oui, depuis le temps, je n'en avais plus eu besoin ! Je connais à peu près les villes importantes à Pacifis. Si tu as envies, tu peux faire le tracé des chemins de fer dessus pour avoir une idée du réseau.

Dehors, la végétation commençait à changer. Quelques arbres furent plus minces que ceux de la région de Jiangsu. Ils commençaient à arriver dans des latitudes plus chaudes. Gareth fit signe de la tête vers la fenêtre.

Gareth : J'espère que tu as les habits qu'il faut, si on a à combattre dans la chaleur avec les habits qu'on porte de Jiangsu, on va nager dedans...

Orion : Sous toute cette tenue de bricoleuse, j'ai mes habits de combat !

Elle se leva, détacha les bretelles de sa salopette et retira son t-shirt. Sa gavroche tomba alors qu'elle y faisait passer sa tête. Elle portait un gilet en velour violet foncé par-dessus un second t-shirt, plus fin, brodé de dentelle, et une jupe assortie au gilet, lui arrivant au-dessus des genoux.

Orion : J'ai aussi mes ballerines dans une de mes poches... Mais tu vois, je n'aurai pas trop chaud ! Tu ne pensais tout de même pas que je combattais en salopette de travail ?!

Elle pouffa se rire et entreprit de se rhabiller en tenue de mécanicienne.