5ème mission : Bye bye Jiangsu !

Ruan sauta sur un côté non fragilisé du sol et le regarda d'un air neutre, bien qu'en son fond intérieur, elle commençait à avoir sérieusement peur. Elle put voir que Vanille et Kana sont parties. Et décida de retenir Hache encore quelques minutes avant de s'enfuir. La jeune femme adopta un sourire confiant.

Ruan : Ne t'amuses donc tu pas ? N'est-ce pas ce pourquoi tu es venue ? Combattre, tuer, vaincre... Faire souffrir même ! J'ai toujours pensé qu'on connait l'âme d'une personne lorsqu'on la combat ! La tienne est-elle aussi torturée ?

Hache répondit calmement, sans aucune émotion apparente.

Hache : Perturbée ? Non. Pas le moins du monde. C'est une affaire privée, la raison de ma venue ne vous regarde pas. Mais il est vrai que si en passant, je pouvais gâcher la vie de quelques personnes, alors, je le ferai.

Et comme si celà ne suffisait pas, un garçon la rejoint. Il portait aussi une cape, noire également, et se posta devant Hache, pour lui parler. Après quelques instants, Hache semblait vexée, un peu énervée, et rangea son arme.

Hache : Dites à Mademoiselle Thé que son trésor est entre nos mains...

Elle n'avait pourtant pas l'air satisfait. Elle défia Ruan du regard.

Hache : Un jour, on terminera...

Elle suivit son collègue qui se dirigeait vers la sortie, en repoussant les cadavres que la jeune tueuse avait dispercés un peu partout dans le hall.

??? : Tu aurais pu faire ça plus proprement...
Hache : Tu n'aimes pas le rouge sang ?

Kana avait beau attendre dehors avec Vanille, rien. Vanille fut vite prise en charge par ses employés et prit les choses en mains. Elle demanda de faire appel aux autorités, fit également appeler le meilleur artisant du bâtiment de toute la ville, puis monta à l'étage chercher ses conseillers. Bien entendu, elle prévint Kana et lui ordonna de ne rien faire de stupide. Cependant, dès qu'elle eu tourné les talons, Kana se précipita à l'intérieur de nouveau. Elle vit Ruan tomber à genoux et scruta la pièce : l'ennemie n'était plus là. Mais elle avait du partir, sinon son amie aurait été plus enthousiaste...

Kana : Ru...Ruan ? Est-ce que tu vas bien ?

Elle se rapprocha et posa doucement sa main sur l'épaule de sa meilleure amie, inquiète.

Ruan sursauta. Oui, plongée dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué que Kana était venue à elle. La main sur le sabre, elle regarda son amie avec des yeux exorbités, la main posée à nouveau sur son sabre. Puis la seconde qui suit, elle réussit à se calmer et afficher un sourire de soulagement.

Ruan : Ouf ! Je m'en suis sortie sans égratignures ! Enfin, c'est le moins que je puisse faire, ses mouvements étaient plus lents que je ne le croyais !

De un ce n'était pas vrai. De deux, ce qui lui a le plus impressionné était la force, pas même la vitesse de Hache.

Ruan : Mais c'est bien ! Je vois que tu es en forme toi ! Comment va la reine ? Désolée de vous avoir lâchée, mais il fallait quelqu'un pour la retenir pour qu'elle ne vous poursuive pas !

Kana : En forme... EN FORME ?! Ruan ! J'étais morte d'inquiétudes ! Tu ne venais pas, t'étais avec une folle, il y vaait eu cette attaque avec la fissure juste avant que je ne quitte la pièce pour protéger Vanille et...

Quelques larmes montaient à ses yeux.

Kana : J'ai cru qu'elle t'avait eu après mon départ... Je n'osais pas trop vérifier, j'avais peur de voir le pire et... comment tu peux demander pardon de nous avoir lâchées alors que tu voulais juste nous protéger ! Tu n'as même pas à t'excuser ! Tu es idiote ma parole ! On ne demande pas pardon d'avoir sauvé une Reine et sa... et... moi. Et toi tu...

A présent, elle pleurait vraiment. Pendant un instant, elle s'était imaginée le pire, et elle était tellement soulagée que toutes ses craintes ne soient pas réalité... Le stress, la peur, toutes ces émotions combinées la quittaient d'un seul coup.

Kana : Je te demande pardon de t'avoir laisser toute seule avec elle... Je... Je suis sincèrement désolée Ruan. Et toi...tu en parles avec un certain détachement et...

Elle renifla, et entre deux sanglots pris son amie dans ses bras.

Kana : Merci d'être encore là...

D'ordinaire Kana savait garder son mauvais caractère, mais à ce moment précis, elle était soulagée de savoir que pour son départ à Dalarna, elle n'aurait pas en tête le souvenir de sa meilleure amie allongée sur le sol dans une mare de sang...

Ruan était surprise de la tournure de la discussion. Jamais elle n'avais vu Kana pleurer. ou montrer des signes extérieurs d'émotions fortes (à part quand elle était fâchée mais c'est une autre histoire). Sans trop savoir quoi dire sur le moment, elle prit aussi son amie dans les bras pour la consoler. Et essaya pour une fois de faire preuve de maturité.

Ruan : Si ça peut te rassurer... je ne vais pas passer les prochaines nuits tranquille.

Ou pas, mais elle aura tenté. Avec un sourire, elle prit Kana par les épaules pour la regarder droit dans les yeux.

Ruan : Hey tu sais quoi ? Ca augure de bonnes auspices ! Si on n'a même pas été blessées après une bagarre comme ça, pratiquement rien ne peut nous arriver en comparaison ! Bon il faut juste éviter de se faire empoisonner par ma cuisine !

Kana reprit sa moue boudeuse quotidienne.

Kana : Oui, ta fameuse cuisine... Vu la manière que tu as d'en parler, je n'y toucherai jamais !

Elle se releva et tourna lentement sur elle-même.

Kana : Il en aura du travail celui qui va devoir tout réparer ! Vanille Thé prend les choses en mains. Je pense qu'elle voudra nous récompenser, mais je ne peux accepter une faveur puisque j'ai plus fuit qu'autre chose... Mais toi, tu peux je pense ! Même si avec ta modestie naturelle, tu vas dire que c'était ton devoir et que tu ne veux rien pour... Mais là, avec le caractère dangereux de la chose, ça ne serait que justice, non ?

En effet, Vanille Thé entra avec une de ses domestiques.

La jeune fille releva sa robe pour enjamber les gravas et parvenir jusqu'à ses deux sauveuses.

Vanille : Je vous dois à toutes les deux un fier service. Non contentes de me prévenir d'une menace, vous me défendez. Le dévouement des gens de mon peuple me touche beaucoup, et j'aime le récompenser comme il se doit. Mais je préfère ne pas compter sur quelque chose de matériel. Je suis plus pour l'utile que l'agréable. Je vous assure donc que si vous avez un jour un problème, quel qu'il soit, vous pouvez m'envoyer un message par oiseau, et je ferais en sorte de vous envoyer de l'aide au plus vite. Peu importe où vous vous trouvez, comptez quand même quelques minutes... Si vous n'avez pas d'oiseau, il y a d'autres moyens ! Aussi, la porte du palais vous sera toujours ouverte !

Elle fit une révérence. Une vraie. Pas un geste timide et honteux. Vanille était réellement fière d'avoir reçu cette aide précieuse.

Vanille : Ma vie a quand même un prix ! Mes parents seraient si boulversés, et Jiangsu aussi... Je me demande quel genre de magnifique tombe je recevrai quand je décéderai ! Et quelle inscription y sera ajoutée... Peu importe... Je vous remercie. Du fond du coeur. Je préfère cependant garder cette histoire pour moi et ne pas alerter la population sur une possible attaque de Suhaj. Nous allons nous préparer et renforcer la sécurité de façon discrète. Provoquer une panique générale causerait trop de dégâts. Je vais quand même raconter ceci aux hommes et femmes de confiances qui pourront m'aider à faire des choix judicieux. Gardez donc tout ça pour vous.
Kana : Je m'en vais non loin de Västreras, ma reine. Je ne dirai pas un seul mot de ce qu'il s'est produit ici.
Vanille : Västreras... La capitale de Dalarna... Mmh... On dit que des troubles s'y passent. On en sait pas exactement de quel ordre ils sont... Pouvez-vous me tenir au courant si les choses sont graves ? Nous avons de bons contacts avec cette partie du monde, et d'importants liens commerciaux ! On dit que leur régime bat de l'aile, et c'est bien dommage. Elisabeth vient de rentrer au pays... Je l'avais conseillée pour assurer la charge d'intendante. J'espère que la personne qui prendra le pouvoir agira pour le bien de tous.
Kana : Je vous envoie un pigeon dès mon arrivée, ma reine.
Vanille : Si lors de votre voyage vous apprenez des choses que Suhaj...
Kana : Je vous le dirai aussi, compris !

Ruan s'inclina à son tour devant sa Reine, un peu à la manière d'un soldat face à son général.

Ruan : Merci de votre confiance et générosité ! Sachez que nous serons toujours à votre service, officiellement ou pas !

Quelque chose semblait lui occuper l'esprit. Qu'elle devait absolument dire à la reine Thé. Ranger l'intérieur de son palais dévasté ? Oui elle devrait, mais ce n'est pas la peine de lui faire remarquer. Après quelques secondes, elle se souvint.

Ruan : Oh oui ! L'assassin était accompagné d'une autre personne bien cachée par sa cape. Ils ont dit quelque chose à propos de votre trésor qu'ils ont volé, et que je devais vous le dire...

Vanille sembla perturbée, un court instant, mais retrouva le sourire.

Vanille : Oh, eh bien, je vérifierai ! Merci d'avoir prévenu ! Rien de grave... Je... Je vais aller ajouter ça sur mon planning. Vous pouvez y aller ! Merci encore !

Et elle quitta la salle en courant.

Kana : Bon...c'est pas tout, mais je dois toujours aller chez ma grand-mère...

Elle n'osa pas croiser le regard de Ruan.

Kana : Merci pour aujourd'hui. On se revoit à mon retour !

Et elle partit en courant. Un seul mot de son amie aurait pu la convaincre de ne pas y aller, mais elle devait partir. Elle devait vérifier si toutes ces rumeurs sur Danarna étaient fondées !

Ruan : H-hein ?! Non mais att-

Mais il était trop tard, Kana était déjà partie en courant. Ruan était vexée. Après tout ce qu'elles venaient de traverser ensemble elle allait la laisser plantée là ? Hors de question de la forcer à rester sur place, elle avait des craintes légitimes concernant sa grand mère. Mais elle ne comptait pas la laisser partir seule non plus ! Elle allait la suivre à la trace tout le long du chemin jusqu'à au dernier moment où elle la doublera pour être à la maison de sa grand mère avant elle. Comment comptait-elle y parvenir ? Facile, elle avait son adresse que sa mère a bien voulu lui donner vu qu'elle était une de ses rares amies, et une habituée du café...
Alors; avec un sourire confiant aux lèvres, elle se mit à courir aussi pour ne pas perdre son amie de vue.