Mission n°10 : Le rayon de Soleil de Jiangsu

Kaleidoscope : Bon, on vous les rapporte quand on-

Elle fut interrompue par le rire cristallin de Vanille.

Vanille : Vous vous imaginez que nous allons vous laisser partir ? Comme ça ? Avec ce genre de livres ? Vous les consulterez dans la bibliothèque sous notre surveillance. Tycho, pourriez-vous nous trouver une table où installer ces... "voyageurs"...

Son petit sourire narquois et hautain énervait Kaléidoscope au point qu'elle se jura de faire des efforts envers Cléo Fae à leur retour à Suhaj.

Vanille : Je vais annuler mon rendez-vous. Ma puissance ne sera pas de trop contre de tels impertinents...

Tycho : Une table ? Il n'y en a pas ici, etétant donné l'état de la salle commune, il est hors de question d'emmener les livres là bas...

Kafei : Oh mais, dans la pièce où vous êtes allés, il y en a bien une sous les livres ! Il suffit de les en... débarrasser...

Kafei comprit que Tycho voulait les gêner, et que sa remarque venait le contrarier encore plus. D'un côté il s'en réjouissait, comme le jeune bibliothécaire semblait antipathique. Mais d'un autre côté, il savait qu'il le regretterait...

Tycho : Mais bien sûr ! Suis-je idiot ! Avec le bazar que vous avez fait je l'avais ratée ! Je reviens.

Et quelques milles en plus sur la note.

Kaléidoscope et Vanille se jugeait du regard.
Vanille considérait l'arme de Kaléidoscope et essayait d'imaginer toutes les capacités qu'elle pouvait utiliser. Elle connaissait quelques notions de la magie de la musique, mais chaque instrument et chaque personne avait son style, sa marque, sa signature. Elle imaginait cependant que la puissante tempête de tout à l'heure n'était pas le niveau le plus haut de Kontorabasu. Elle se demanda si Kaléidoscope avait une autre technique également. Les magiciens spécialisé dans les attaques par mélodies devaient libérer leur instrument. Un signe devait être tracé. Mais quand il était impossible de le faire, comme la jeune fille pouvait-elle se défendre ? Son regard se posa ensuite sur Kafei. Peut-être que malgré son apparence peu inquiétante, il était capable de défendre son acolyte en cas d'attaque ? Ou alors, tout simplement, ces vagabonds étaient bien mal préparés à voyager de pays en pays...
De son côté, Kaléidoscope se contentait d'une analyse plus physique : Vanille était mignonne, mais surtout, elle était petite. Ce qui lui donnait déjà un léger avantage en combat à mains nues ? Oh, petit bémol... Elle ne combattait jamais à mains nues, et apparemment, la petite reine non plus. Donc, elle se contenta de la conclusion : cette reine est vraiment petite.

Vanille : Qu'est-ce que vous regardez, paysanne ?

La vraiment petite reine la fusillait du regard.

Kaléidoscope : Je... j'admire la beauté de la reine de Jiangsu...
Vanille : ...je n'aime pas les hypocrites.

Bon, elle était petite, et visiblement, elle ne l'aurait pas à la flatterie...

Kafei attendit sagement, essayant de laisser la mini joute verbale entre Vanille et Kaléidoscope de côté. Par chance, Tycho n'entendit pas. Sinon il serait intervenu.

Kafei : Il n'empêche que le plus important reste qu'on évite le désastre qui y est peut être annoncé, vous ne pensez pas ? On est dans une période assez trouble, c'est annonciateur de quelque chose quand même...

Tycho revint de l'autre pièce où il avait dégagé les ouvrages sur la table.

Tycho : Vous pouvez venir consulter les livres.

Et il se délecta d'avance de les voir ne rien y trouver, parce qu'un livre pareil ils en auraient entendu parler...

Kaléidoscope le suivit dans la pièce avec enthousiasme, s'assit sur une chaise, la rapprocha de la table et piocha un des livres.

Kaléidoscope : On s'organise comment ? On cherche tous en lisant le même livre ?
Vanille : Oh, ouiii, ça ira tellement plus vite ! Bien sûr que non... Bon, vous regardez le votre tous les deux, Marchi et mon, on survole un second volume.

Elle en choisit un pour sa couverture ancienne. Elle adorait les vieux grimoires.

Vanille : Si personne ne relève quelque chose d'intéressant, alors, on étudiera le dernier ensemble.
Kaléidoscope : ...Ca me va. Vient Kafei !

Elle ouvrit le livre qui libéra de la poussière la faisant éternuer.

Tycho : Faites attention, ils sont précieux, certains exemplaires sont uniques !

Le jeune bibliothécaire resta vexé du fait que les étrangers pouvaient quand même consulter les ouvrages. Seule la certitude qu'ils allaient le payer plus tard l'empêchait d'appeler les gardes pour les jeter en prison. Kafei, bien que ne sachant pas grand chose du monde des humains encore, sentit qu'ils étaient n'étaient pas passés loin de passer un sale quart d'heure. Et que le pire était encore à venir. Inquiet, il murmura à Kaléidoscope :

Kafei : Et si par malheur on ne trouve rien ? On a un plan de secours... ? Je pense pouvoir couvrir ta sortie de la pièce, mais après...

Kaléidoscope lui répondit elle aussi à voix basse, en se penchant légèrement vers lui.

Kaléidoscope : Ne t'inquiète pas. Pour l'esquive, je gère. Si ça tourne mal, contente-toi de courir dans la grande salle et de sortir. Tu vas vers la droite, dans la rue, par où nous sommes arrivés. Je crois avoir vu un magasin de confiseries. Si ça se passe mal, et seulement dans ce cas, on s'y retrouve.

Elle tournait les page une à une, le plus délicatement possible, sachant que celui qu'elle appelait dans sa tête "le dingue des livres" les surveillait.

La jeune reine, elle manipulait les pages comme si chacune était un trésor à elle seule.

Vanille : Ils ont beau être anciens, que ces livres sont bien fait... la qualité de ce papier pour l'époque devait être excellente... Et ces enluminures faites à la main... Nous sommes en présence de manuscrits, celui-ci est encore presque intact...

Elle caressait le parchemin, quand Kaléidoscope poussa un petit cri.

Kaléidoscope : Le Livre du Temps !

Elle avait posé son doigt sur l'expression-même qui apparaissait dans un court passage du bouquin. "Les deux Déesses sont connues pour avoir, d'après le mythe, créé Pacifis. Toutes leurs créations auraient, dit-on, été énumérées dans un livre qu'elles tenaient comme une sorte de journal : Le Livre du Temps. Ce livre contiendrait les choix des Déesses, qu'ils appartient au passé, au présent ou au futur. En somme, il est dit qu'un tel livre raconterait l'histoire du monde comme l'ont écrit les Déesse avant le Cataclysme du Ciel, causé par le Premier Ange". La suite traitait des Anges en long et en large.

Tycho : Im-impossible !

Il se précipita vers Kafei et Kaléidoscope, les yeux écarquillés. Il ne put pas croire le scénario se déroulant sous ses yeux. D'ailleurs, le simple fait qu'un "Livre du Temps" puisse exister sans que quelqu'un le sache était une énorme surprise pour lui.

Kafei : C-calmez vous, il n'y a pas lieu d...

Tycho : On le saurait si quelque chose de tel existait !

Il relit le passage plusieurs fois. Mais non, ce n'était pas un rêve. Tycho déglutit péniblement en se tournant vers Vanille, l'air catastrophé.

Tycho : O-on aurait pas pu sauter ce passage... Dorian l'aurait indexé...

Vanille : ...Il n'est cité que sur trois courtes lignes, et en tant que mythe. Dans ce volume de plus de quatre-cent pages, il s'est peut-être perdu...

Elle s'approcha de Tycho pour le lire d'elle-même.

Vanille : ...le fait est que, bien qu'il soit cité, votre livre... Rien n'indique sa position. Admettons qu'il existe. Où habitaient les Déesses ? D'après la légende, leur poste haut-placé au-dessus de nous a été détruit par la colère qu'a suscité l'Ange chez l'une des sœurs. Alors ce livre, s'il existait, serait perdu à jamais. Pour moi, il y a peu de chance qu'il existe réellement. C'est comme les Déesses et les Anges au-fond ! Personne n'en a jamais eu la preuve ! Celle de leur existence ! Alors, si les Anges n'existent pas, ni les Déesses, ce livre est exactement pareil : un conte pour enfant.

Kaléidoscope sourit. Kafei était un Ange. Le livre avait une chance d'exister.

Kafei frappa la table des deux mains. Il voulu protester, mais il ne le put réellement... Tycho à côté de lui sursauta.

Tycho : Calmez-vous il n'y a pas lieu de s'énerver !

L'Ange se mordit la lèvre inférieure, ne trouvant rien à redire. Même s'il avait une grande fierté à être un Ange, il ne pouvait décemment pas se découvrir devant d'autres gens.

Kafei : Sauf que nous sommes à leur recherche pour prouver qu'ils existent ! Mais qu'il y a toujours des sceptiques comme vous qui dénient leurs existences. Nous seront là pour prouver le contraire.

Vanille croisa les bras et lança un regard moqueur à Kafei.

Vanille : Vous vous énervez bien vite mon cher ami. Est-ce parce que mon raisonnement vous semble bien plausible ? Le fait que ce livre ne soit qu'une histoire contée aux enfants pour qu'ils rejoignent le pays des rêves ? On dit que seule la vérité blesse. Voyez les choses en face : ce livre n'apparaît que dans un livre. Dans touuut ce monde qui nous entoure, il n'est cité que durant trois malheureuses lignes. Et c'est pour "ça" que vous mettez notre bibliothèque sens dessus dessous. Vous aurez beau tenter de prouver quoi que ce soit, vous ne trouverez rien. Vous me dites sceptiques ? Moi, je vous dit aveugle, naïf et candide. C'est comme tous ces gens de Suhaj qui défendent leur reine actuelle en disant qu'elle n'était pas comme ça avant, qu'elle a changé, qu'il a du se passer quelque chose... Qu'ils soient réalistes ! Cette pauvre fille est juste folle, malade, enfin, comme vous voulez, et devrait être chassée du trône. Comme vous, vous devriez chasser cette idée de livre de vos esprits !

Elle avait dit cela avec calme, un petit air malicieux et hautain flottant sur son visage enfantin. Le genre de regard qui vous donne l'impression d'être ridicule.

Kafei n'en démordit pas.

Kafei : Là vous mélangez un peu tout pour vouloir prouver que vous avez raison. Le rapport entre la reine de Suhaj et ce qu'on a trouvé est inexistant. C'est un beau discours que vous tenez. Mais ça reste un discours, pas des preuves.

Tycho : Comment osez vous... !

L'Ange prit le soin d'inspecter le livre avant qu'un petit sourire ne se forme sur son visage.

Kafei : Mais soit, jouons à votre jeu. Si ces lignes ne sont qu'affabulations pour vous. Vous pourriez m'expliquer pourquoi ce livre... Ce conte se trouve dans un livre classé en "Histoire" ?

Tycho s'apprêta à protester, mais sa gêne visible sur son visage trahissait son manque d'arguments pour contrer.

Vanille haussa les épaules.

Vanille : On peut ne pas croire aux Déesses, aux miracles et autres. Certaines théories ont été vérifiées. D'autres, comme la vie restent un mystère. Par exemple, des chercheurs ont récemment découvert un tombeau qui prouve l'existence d'une personne qui aurait été un disciple d'un religieux qui aurait été en relation avec l'une des Déesses. Pourtant, si son existence à lui est confirmé, les Déesses n'ont jamais laissé une seule trace. Il y a dans ce livres des choses avérée et faisant partie de notre histoire. C'est pour celà qu'il est classé dans cette catégorie. Toute légende est fondée sur une base réelle. Ce document est donc utile. Cependant, il faut faire sa part des choses et ne pas croire à tout ce qu'il raconte, car d'après lui, il y aurait sept pays, et nous avons toujours compté seulement cinq pays dans notre monde. Des erreurs apparaissent. Ou des inventions, comme tout ce côté mystique. C'est pour cela aussi que ce livre, bien qu'historique, est gardé en réserve pour les personnes aptes à comprendre son enseignement. Ais-je été clair, ou dois-je ré-expliqué avec des mot que vous pourriez comprendre ?

Elle adressa à Kafei un sourire aussi innocent que rabaissant.

Kafei croisa les bras avec un air ennuyé.

Kafei : C'est pourtant simple si vous partez du principe que les Anges existent. Vous ne voulez pas y croire tant pis. Mais tout s'explique si vous y croyez. L'un de ces soit-disant pays est celui des Anges. Cela dis, il ne se situe pas sur une carte comme il est dans les cieux, et n'a pas de frontières précises. Et ainsi l'autre pays manquant est celui des Démons, scellé sous la terre après le Grand Chaos qui opposa ces Démons aux Anges et humains.

Vanille éclata d'un rire cristallin.

Vanille : Pauvre idiot, vous pensez que je suis idiote. J'ai parlé de pays, non de royaumes... On porte les Royaumes céleste et terrestre dans une catégorie bien au-dessus... Celle de l'impossible !

Elle pris le livre et chercha une page précise en murmurant. Apparemment, Vanille Thé connaissait très bien ce livre.

Vanille : C'est ici. "Alors que Suhaj lançait son armée sur Cadurci, elle durent intervenir. La Déesse de la lumière envoya un messager pour convaincre la terre voisine de l'oasis pour contrer l'attaque et ramener la paix. Animée par la colère la région du désert balaya a jamais son allié d'antan. Pour se venger, la Déesse détruisit le temple de la ville, retirant à Suhaj sa protection divine". L'oasis étant Suhaj n'a pourtant jamais eu d'allié proche. Cette région qui intervient n'a jamais existé. Le temple détruit, lui, existe bel et bien, mais ne se trouve pas à Suhaj, on peut donc penser que la région a un jour été plus étendue. Ce qui remet aussi en question la place qu'aurait cette cité inconnue qui aurait été son allié.

Elle feuilleta de nouveau les pages.

Vanille : La septième n'apparait que sur une ligne. "On l'appelait l'Ile, exotique, magique, unique, personne ne la voyait, ni ne la sentait, et pourtant, elle existait, Wink, la région secrète." Les navigateurs ont déjà sillonné les mers. On n'a aucune île magique et exceptionnelle de répertoriée. Ce livre est donc à prendre avec des pincettes. Quant à vos Royaumes...

Elle pris le livre en son milieu et l'ouvrir, dévoilant une esquisse. Elle en lu la légende.

Vanille : "Nos sept pays étaient menacés et protégés. Nous les appelons Protecteurs, ou Ange. Quant aux seconds, certains préfèrent même ne pas en parler. Un combat contre le bien et le mal constant, qui grâce aux deux Déesses gardait un équilibre constant."

Kafei : Les frontières changent avec les guerres, des pays disparaissent, d'autres apparaissent. Et dans d'autres nouvelles, le ciel est bleu, le soleil brille, l'eau mouille... Je reste sur mes positions. Les Anges et Démons existent, de même que les Déesses, et donc leur Livre. Sept pays ou cinq, ce sont des évènements qui se sont passé il y a des centaines d'années !

Tycho semblait commencer à s'exaspérer. Il avait tapé du pied depuis que Kafei avait parlé d'Anges et de Démons.

Kafei : Donc je le redis, nous sommes à la recherche du Livre des Déesses, et si ces trois lignes sont les seuls indices dans ce monde, eh bien nous nous en contenterons.

Tycho : Pas avant d'avoir réglé notre problème. Vous avez fichu le bazar dans la bibliothèque...

Kaléidoscope leva la main. Vanille étouffa un rire et fit trotter ses doigts sur une table voisine.

Vanille : Nous vous écoutons. Vous n'êtes pas dans votre école de second rang ici, ce n'est pas utile de lever la main ainsi. Nous ne sommes que quatre...

Kaléidoscope aurait bien aimé prendre un livre et le jeter à la figure de cette gamine prétentieuse qui servait de souveraine à cette région.

Kaléidoscope : Ecou-
Vanille : Ma reine...

Fit Vanille en faisant un petit moulinet avec sa main pour demander à Kaléidoscope de reprendre.

Kaléidoscope : ...Ma reine, écoutez. Nous acceptons de ranger ce que nous avons déplacé et je réparerai les dégâts pour les vitres !
Vanille : Avec quoi ? Cela m'étonnerait que vous, pauvresse, ayez assez d'argent, ne serait-ce que pour rembourser un tier de ce que vous avez brisé. Vous savez quel verre constitue ma bibliothèque ? C'est du verre venant de Méditerranis, le meilleur, et le plus robuste qu'il soit ! Il est très cher et son importation équivaut son prix ! Alors je le redemande : avec quoi ? Vous comptez vendre votre corps pour pouvoir me rembourser ?

Vanille croisa les bras alors que les joues de Kaléidoscope se teintait de rose.

Vanille : Je vois que mademoiselle est pudique, c'est encore plus amusant ! Bien entendu, je n'étais pas sérieuse, je n'encourage pas ce genre de pratique. Quand je pense que les habitants de nos fournisseurs en verre les acceptent et s'y adonnent. Pathétique. Jiangsu est sans conteste la région la plus civilisée, n'est-ce pas Marchi ? C'est pourquoi je pense que nos invités devraient nous rembourser comme il se doit. Je propose un travail d'intérêt général. Ou alors, on peut faire un marché, si vous ne voulez pas rester un an à mon service.
Kaléidoscope : ...nous avons une mission, nous ne pouvons pas nous permettre de rester.

Kaléidoscope pensait à Cléo, qui leur avait confié la mission de retrouver "son coeur". Mais elle ne se doutait pas que Vanille avait également la reine de Suhaj en tête.

Vanille : Vous seriez donc pour conclure un marché ?

Kafei ne savait plus quoi faire. Après tout, comme Kaléidoscope a dit, ils étaient en mission, même s'ils avaient tout le temps qu'il faudrait pour la remplir. D'un autre côté, même s'il aime les livres, il n'aimerait pas passer toute une année coincé dans la bibliothèque...

Kafei : S'il n'y a pas d'autres solutions, nous sommes à votre écoute Majesté...

L'ange jeta un coup d’œil à Tycho Marchi qui continuait de les garder sous surveillance d'un air suspicieux. Une chose est sûre, il ne sera pas ami avec lui, ni avec aucun habitant de Jiangsu qui les prendrait de haut...

Vanille leur adressa son plus joli sourire, bien qu'il soit nuancé d'un soupçon de malice.

Vanille : Je crains une attaque de Suhaj, et de ce fait, nous allons utiliser la meilleure attaque. Je vous demande d'espionner Cléo Fae de la manière que vous voulez, d'aller à Suhaj et de me dire quand elle sera vulnérable. Cette prétentieuse de premier ordre va bien moins rire quand mon armée piétinera son pays alors qu'elle s'y attendra le moins !

Kaléidoscope ne réagit pas. Se lier à cette fille, contre Cléo, qui était elle aussi une personne abominable ? Cléo avait parlé de son âme qui lui avait été volée, mais ils n'avaient pas de preuve après tout qu'elle ne mentait pas. Et si Cléo les avait roulé ? Elle semblait sincère, mais elle avait trainé Kafei par les pieds avec les rubans de son sceptre. Vanille de son côté était arrogante et hautaine, et vantarde, plus encore que Cléo. Kaléidoscope interrogea donc Kafei du regard. La seule personne en qui elle avait confiance.

Kafei était pratiquement incapable de mentir sans que cela ne se fasse paraître. Bien sûr, son plan initial aurait été de mentir : accepter d'espionner Cléo, et s'enfuir sans les aider finalement. Le problème serait qu'ils s'en douteront dès qu'il aura ouvert la bouche... Il fallait gagner du temps.

Kafei : Espionner... Cléo ? Voyons voir...

Il commença à ramasser des livres pour les reposer sur les tables tout en s'approchant de la sortie discrètement.

Kafei : Dites nous en plus ? On se contentera de donner des informations c'est cela ? Pas besoin de nous battre ?

Vanille : Je pensais plus à trouver ses faiblesses, des points faibles. L'affaiblir moralement. Pour que notre attaque à nous soit décisive et qu'on détruise non seulement Suhaj, mais cette reine de seconde classe.

Kaléidoscope choisit d'imiter Kafei, pour aider Vanille. Elle sentait qu'il allait accepter. Au fond, elle s'en voulait. Quelque chose l'empêchait de détester entièrement Cléo Fae...

Kafei : Trouver les failles... On devrait pouvoir le faire ! O-on aurait juste besoin de temps pour...

Après avoir ouvert le loquet pendant qu'ils parlaient, il ouvrit la porte de la pièce avec son pied discrètement.

Kafei : Vous savez nous... se rapprocher d'elle qu'elle nous fasse confiance, ce genre de truc... et puis on...

Sans continuer la phrase, il prit le bras de Kaléidoscope et s'enfuit à travers la bibliothèque. non, il ne pouvait pas trahir Cléo, même pour payer les dégâts causés à la bibliothèque... il reviendra payer quand il aura assez d'argent. Jamais sûrement...

Pendant ce temps, Tycho resta interdit devant le spectacle avant de réaliser doucement ce qui était en train de se passer sous leurs yeux.

Tycho : .... m-ma Reine, ils s'enfuient !!

Vanille : ...Ils n'iront pas loin. Tycho, je vous confie le rangement de la bibliothèque.

Vanille quitta la pièce, toujours aussi calme. Elle regagna son château, et alla voir un homme qui habitait des appartements au rez-de-chaussée.

Vanille : Commandant, vous avez des hommes de libre ? J'ai deux personnes à faire suivre.
Commandant : Je vous envoie les meilleurs. Donnez-moi juste les prénoms et noms.
Vanille : Il s'agit d'une fille appelée Kaléidoscope et d'un garçon nommé Kafei. Ils ont quitté la bibliothèque il y a vingt minutes environ. Je ne sais pas grand chose sur eux, débrouillez-vous.
Commandant : Ils doivent être arrivé au niveau de Jiulong, c'est le quartier de Pâris. Je le contacte de ce pas.

Vanille regagna sa chambre, et ordonna à ses servante de lui faire couler un bain de lait chaud. Pâris était un soldat de grand renom. Ces idiots ne s'en sortiraient pas.