4ème mission : Lecture et action !

La Reine en question était dans le couloir, et dans tout le palais, on entendait ses cris.

Cléo : Je vous ai demandé de changer les draps de mon lit il y a dix minutes de celà, et vous êtes encore là ?!
Femme : Mademoiselle Fae, vous...vous n'avez pas dormi dans votre lit, votre Altesse ! Nous avons pensé que...
Cléo : Vous n'avez pas à penser, mais à obéir ! Vous êtes toutes deux virées ! Y A-T-IL DEUX INCAPABLES QUI POURRAIENT ME CHANGER MES DRAP ?!

Elle finit pas désigner deux autres servantes, cachées derrière une statue, qui partirent en courant dans les escaliers pour exécuter les ordres de Cléo. Puis, Cléo passa près des deux licenciées.

Cléo : Bonne journée~

Elle poussa la porte de l'infirmerie sans frapper.

Cléo : Bien le bonjour. Mon médecin arrivera dans cinq minutes pour examiner votre blessure. Enfin... Il en aura mit du temps...

Kafei : Ah, bien, merci...

Il révisa son jugement. Elle pouvait vraiment être terrible quand elle le voulait, et cette personnalité tranchait avec celle bien plus sensible la nuit dernière. Il y a sûrement des raisons plus profondes dans ce changement de caractère que les différentes phases de la Lune sans qu'il sache mettre le point dessus. Il s'est dit qu'il enquêterait dessus.
Kafei était soulagé que le médecin puisse être là assez tôt. Le climat de Suhaj ne lui plait pas, il préfère des endroits plus tempérés et avec plus de verdure, et moins de sable. Il se sentit aussi seul depuis le départ de Kaléidoscope.

Kafei : Sauriez vous par hasard s'il soignerait directement ou grâce à la magie ?

Cléo : Ca dépend de la blessure, et je n'y connais rien, nous verrons.

"Nous" ? Oui, elle comptait rester. Elle attendit en silence, s'admirant dans le miroir, que le médecin arrive. Ce dernier frappa à la porte, et fut accueillit par Cléo, qui lui présenta Kafei.

Cléo : Archange, voici Kafei Célesta. Il a été blessé lors d'un petit combat, faites quelque chose.

Elle retourna à son miroir, corrigeant l'orientation d'une mèche de cheveux.
Archange parla alors à voix basse.

Archange : Bonjour. Ravi de vous rencontrer...elle n'a pas été trop...désagréable j'espère... La Reine a du mal à parler aux gens..

Kafei : On a chacun nos raisons et nos caractères. Elle n'est sûrement pas aussi terrible qu'on le dit normalement.

Il avait parlé à voix basse en observant la Reine du coin de l'œil. Il était quand même un peu gêné qu'elle reste ici. Non parce qu'il est pudique, bien qu'il le soit ce n'est pas son principal problème. C'est que les opérations ne se passaient qu'avec les médecins et le personnel qualifié en temps normal, les gens extérieurs étaient tenus à l'écart, pour éviter toute déconcentration.

Cléo examinait ses ongles, parfaitement manucurés, mais semblait y trouver quelque chose à redire... Elle fronçait les sourcils et orientait sa main différement pour comparer selon la position du soleil.

Archange : Je vais utiliser ma magie. Ma Reine semblait paniquée, alors, ayant demander mon intervention expresse, je n'ai pas pu prendre mes affaires, restées à Jiangsu.

Cléo murmura quelque chose d'incompréhensible à propos de la région de Jiangsu, et afficha son air le plus hautain.

Cléo : Vous auriez quand même pu faire des efforts !
Archange : Vous m'avez dit que c'était une question de vie ou de mort, mais ce garçon, sauf votre respect, n'a pas l'air si mourant que celà...
Cléo : Je ne suis pas médecin, moi ! Faites votre travail, Archange, ou je vous renvoie !

Elle croisa les bras, à la manière d'une gamine capricieuse. Archange soupira et découvrit la blessure de Kafei.

Archange : Ca peut piquer, mais ça ira, en moins de deux heures, vous ne sentirez plus rien !

Kafei : Je n'aurai pas pensé que cela puisse être aussi rapide pour être honnête.

Cela le soulagea un peu, comme il détestait rester la journée sans rien faire. Le luxe le rendait nerveux aussi. Il fut piqué de curiosité en entendant marmonner la Reine quand le médecin évoqua Jiangsu, et décida de rassembler son courage et de demander...

Kafei : Il s'est passé quelque chose là bas ? Vous êtes en guerre avec cette région ? C'est pas ce qu'on m'a dit aux dernières nouvelles...

Cléo fixa longuement les fleurs sur le bureau, et se tourna vers Kafei comme s'il avait dit une grosse erreur. Elle le fusilla un instant du regard, avant de prendre un air pompeux de répondre :

Cléo : Jiangsu ? Non, je n'ai rien contre...

Archange éclata alors de rire. Il venait de terminer son sort et adressa un sourire moqueur à l'égard de Cléo.

Archange : Jiangsu ? Rien contre ? Si je vous dis "Va"...
Cléo : Suffit ! Vous commencez à être bien familier avec moi Archange ! Veuillez quitter cette salle, maintenant que vous avez fait votre devoir. Disparaissez !

Archange essuya une larme au coin de son oeil droit, se leva, s'inclina face à Cléo, et sortit de l'infirmerie.

Cléo : ...quel insolent quand il s'y met... Bon, vous ! Vous allez rester là à ne rien faire ? Vous êtes guérit, non ? Alors partez aussi !

Et voilà comment on met une Reine en colère. A consommer avec modération...

Kafei : Bien... merci infiniment !

Kafei s'inclina à son tour, assez lentement, prit ses affaires posées au pied de son lit, puis sortit de l'infirmerie en poussant un soupir de soulagement.

Kafei : *J'ai bien cru passer me sale quart d'heure que j'ai failli avoir hier... Que la Reine de cette région est effrayante quand elle s'y met, j'espère que les autres humains ne sont pas aussi colérique ! Et puis c'est quoi "Va"... ?*

Au rythme de ses pensées il se retrouva à l'entrée du palais où il décida d'attendre Kaléidoscope en rebougeant son épaule là où il avait été touché.

Kaléidoscope ne tarda pas. Quand elle aperçu Kafei, un grand sourire éclaira son visage. Elle se mit à courir pour les dernier mètres et lui sauta au cou. Puis, elle le lâcha, et s'excusa.

Kaléidoscope : Je suis soulagée, cette folle ne t'a rien fait ! Ca a l'air d'aller un peu mieux pour toi ! C'est chouette ! J'ai des tonnes de trucs à te raconter ! J'ai parlé à plein de gens, et j'ai des informations !

Elle prit une feuille de papier dans sa poche et lu quelques notes qu'elle avait prises.

Kaléidoscope : D'après presque tout le centre ville, Cléo Fae cache quelque chose. Il parait que son jardin est infranchissable ! Alors, je pense qu'il s'y trouve quelque chose qu'elle ne veut pas partager ! Il faudrait jeter un oeil ! Et toi, tu as passé une bonne nuit ?

Kafei, pour une des premières fois, ne put s'empêcher de sourire (même si ça n'était qu'un sourire en coin) devant l'enthousiasme de Kaléidoscope.

Kafei : Autant qu'une poule dans une cage à renards au début, mais finalement ça s'est bien passé. Je n'ai pu parler qu'à la Reine, qui était restée dans l'infirmerie avec moi même la nuit, mais à ce que j'ai compris par son sous entendu, oui il y aurait bien un livre qui lit l'avenir. Elle m'a raconté aussi un peu son passé, comment ses parents auraient été morts à cause d'un incendie. Et c'est pour ça qu'elle a paniqué quand tu es partie, elle a cru que j'aurai pu mourir alors que selon le médecin qui m'a soigné la blessure n'était pas mortelle.

Le ton de sa voix baissa un peu, comme si l'information suivante était encore plus confidentielle que la précédente.

Kafei : Et apparemment elle n'aime pas la région de Jiangsu, elle est devenue glaciale quand le médecin a dit qu'il revenait de là bas.

Kaléidoscope : ...tient... J'aimerais bien y aller un jour, pour voir... Je n'aime pas trop Fae, alors, je devrais adorer Jiangsu ! Bon, il faut trouver un moyen de passer dans les jardins... On a un moyen de rentrer par le palais, ou il vaut mieux s'in infiltrer par l'extérieur ?

Kaléidoscope se tourna vers le long mur de pierre qui entourait les jardins. Il y avait quelques gardes postés ci et là, mais elle pensait les endormir légèrement avec sa musique.

Kaléidoscope : Tu sais faire la courte échelle ?

L'Ange à son tour évalua la taille du mur, le poids de Kaléidoscope, la blessure à son épaule, et... les gardes.

Kafei : Je devrai pouvoir le faire oui, mais tu sembles oublier un point... D'accord ils n'ont pas servi à grand chose avec le trésor volé hier, mais je ne me sens pas trop d'humeur combative. Encore moins que d'habitude je veux dire.

Kaléidoscope sourit. C'était parfois génial d'avoir une idée en tête et de pouvoir faire son intéressante en l'expliquant.

Kaléidoscope : Et si je te dis qu'ils ne seront pas occupés avec nous ?

Elle traça une clef sur le sol, avec une pierre, et les traits blancs se mirent à briller, pour laisser apparaitre Kontorabasu.

Kaléidoscope : Si je leur joue une berceuse, ciblée juste dans leur direction ?

Elle lança son plus beau sourire, fière de son idée.

Kafei avait eu l'air impressionné. Comme elle avait pu avoir une telle idée en si peu de temps.

Kafei : Ca serait superbe ! Si ça marche ce serait le hold up parfait !

Sitôt cette phrase mentionnée, son visage blêmit et son expression se fit plus perplexe.

Kafei : Heu attend... ça me gêne quand même de trahir quelqu'un qui m'a soigné...

Kaléidoscope : Pourquoi tu m'attendais dehors ? Tu étais blessé, elle aurait du te conseiller de rester attendre à l'intérieur, non ?

Kaléidoscope souriait. Oui, elle se doutait bien que Cléo, une fois sa petite erreur passée, celle d'avoir un blessé dans ses murs, avait supprimé ladite erreur de son palais.

Kaléidoscope : Cette fille ne pense qu'à elle ! Elle s'en moque que tu ailles mieux ! Elle s'en moque de son peuple, de ses domestiques, et de tout ce qui l'entoure, si ça ne la concerne pas directement ! Tu n'as pas à t'en faire pour elle, je te le promets... Elle, elle t'as sûrement déjà oublié à l'heure qu'il est et prend son bain, ou se fait pomponner... Et ce n'est pas elle qui t'a soigné, si ? Tu as parlé de médecin, non ?

Le garçon réfléchissait de nouveau. C'est vrai qu'elle ne traitait pas ses domestiques très bien alors on peuple... D'un autre côté elle a fait dépêcher un médecin de Jiangsu rien que pour lui. Son mauvais caractère est sûrement dicté par la mort de ses parents, et son manque de jugement en matière de gouvernement à cause d'un environnement luxueux. Ainsi donc, il prit sa position.

Kafei : On va lui prendre ce livre ! Rien n'excuse qu'on fasse passer sa propre personne avant les autres quand on est à un poste à responsabilité !

Kaléidoscope lui tapota la tête.

Kaléidoscope : Je te reconnais bien là ! Sur ce...

Elle dégaina son archet et joua une mélodie paisible, calme, très douce, en direction des gardes les plus proches. L'un d'eux se laissa glisser le long du mur, endormi. Les deux autres mirent plus de temps, mais tombèrent rapidement dans le monde des rêves.

Kaléidoscope : On a cinq minutes, à partir de...maintenant !

Elle ramassa Konto entraina Kafei vers le mur.

Kafei s'accroupit dos au mur pour que Kaléidoscope monte sur ses épaules.

Kafei : Cinq minutes, ca va être juste... il faudra pas se faire voir sinon on est pas prêt de retourner à Suhaj... voir même de la quitter. Ne nous faisons surtout pas voir, même en partant !

Cléo Fae avait été dans sa salle de bain personnelle après le départ de Kafei. Mais elle ne se sentait plus l'envie de prendre son second bain de la journée. Elle était retournée dans l'infirmerie, avait fermé la porte, et regardait ses jardins depuis la fenêtre. Ce garçon, Kafei, était un peu spécial... Il avait quelque chose qui n'était pas...humain. Mais alors qu'elle pensait à tout ce que Kafei lui avait fait perdre comme temps, elle souriait tout de même, inconsciement. Enfin, elle souriait. Car à présent, elle regardait, furieuse, Kaléidoscope qui passait son joli muret.

Cléo : Elle... C'est la fille qui était avec lui... Pas question que ça se passe ainsi...

Elle quitta la pièce alors que Kaléidoscope aidait Kafei à passer à son tour du côté jardin. Cléo dévala les escaliers, alla chercher sa Lunarm dans la salle du trône, ordonna de fermer à clef les portes des jardins après son passage, et de ne les ouvrir qu'à elle, et à elle seule. Personne n'avait jamais réussi à passer les gardes !!!

Kaléidoscope s'était hissée sur les épaules de Kafei, s'était appuyée sur le mur pour y grimper et ne pas trop se reposer sur Kafei. Elle avait toujours un peu peur qu'il ressente toujours la douleur de sa blessure. Elle lui tendit les mains.

Kaléidoscope : Allez, à ton tour, vite ! Si les gardes se réveillent, on va passer un sale quart d'heure !

Un des hommes remuait déjà ses mains, cherchant sa lance. Un autre murmura "Révolution...contre Cléo...". Kaléidoscope sourit. Dommage que la reine ne l'ait pas entendu ! Bon, elle pensait à ça, sans savoir que Cléo attendait en bas du muret, bras croisés, que Kaléidoscope ait fait passer Kafei du côté jardin...

Kafei avait d'abord aidé à faire grimper Kaléidoscope au muret, puis elle même l'avait aidé pour qu'il passe de l'autre côté. Heureusement qu'elle ne pesait pas lourd, il n'avait pas senti grand chose comparé à la gravité de la blessure. Non ce qu'il craignit le plus fut quand il passa de l'autre côté et fit face à la personne qu'il avait quitté plusieurs minutes avant. Il y eut un instant de silence où il se contenta de la regarder dans les yeux, avant de déclarer.

Kafei : Hem... heu... Je... J'avais oublié de visiter les jardins royaux.

Quoiqu'il dise, il était fichu. Comme quoi, le destin voulait qu'il fasse face à l'ire de la Reine Cléo.

Cléo s'intéressa principalement à Kafei. Pourquoi ? Dans un premier temps, même si elle se moquait de ce garçon, même si il n'était resté qu'une nuit dans le palais, elle l'avait épargné, soigné, et voilà qu'elle était trahie par ce petit élan de gentillesse qui parfois reprennait le dessus sur le sort... Elle aurait du le tuer avant ! Et de deux : elle le sentait plus encore, il était spécial. Il n'était pas humain... "J'avais oublié de visiter les jardins royaux". C'était trèèès mal joué... Attendez... Cléo Fae avait esquissé un sourire ? Très discret, mais un sourire tout de même. Pas un sourire malicieux, en coin, comme elle le faisait parfois. Non, cette phrase l'avait vraiment amusée ! Elle ne remarqua même pas Kaléidoscope qui s'était mise à courir vers la fontaine.

Cléo : Oh, dans ce cas, vous auriez du venir me demander. Je n'aurais jamais accepté, mais au moins, ça aurait été poli de votre part. Je savais que les gens du bas peuple était mal élevés, mais s'introduire dans une propriété privée... Et...

Elle venait d'entendre un bruit. Elle se retourna et vit avec effrois que, finalement, n'arrivant pas à arrêter l'eau de tomber, Kaléidoscope était passée sous les jets et avait pris le livre dans ses mains.

Cléo : Qu... NON ! Pauvre folle, lâchez ça ! Ne l'ouvre pas ! SURTOUT PAS !

Elle courut le plus vite possible pour arriver à la hauteur de Kaléidoscope.

Kafei se sentit mal. Très mal sous le regard inquisiteur de la Reine. Même s'il était arrivé à se convaincre qu'il était du côté des gentils (n'est-ce pas... ? ), ce qu'ils avaient fait reste contre tout les principes que ses parents lui ont inculqué. Il ne remarqua même pas l'imperceptible sourire de Cléo. Alors que le remord le rongeait, Cléo s'élança à la poursuite de Kaléidoscope qui était toujours plus proche du fameux livre. A son tour il courra après la Reine pour la ralentir.

Kafei : Arrêtez, nous sommes en mission pour le Seigneur ! [HRP : Référence au 1er film des Blues Brothers \o/]