3ème mission : Vol Organisé

Alors que le visage de Miko se décomposa, Kafei était occupé à une toute autre affaire. Il l'avait dit lui même : tout les diamants du monde ne valaient pas sa vie. La flèche dans son épaule était un vrai casse tête.

Kafei : Si je la retire, je fais une hémorragie... Sinon elle s'infecte...

Ses pensées se troublèrent sous l'effort, la perte de sang, la panique. Se tournant vers Kaléidoscope, il lui donna ce conseil.

Kafei : Trouve... un médecin... j'y arriverai pas... sur ce coup.

Kaléidoscope se précipita sur Cléo Fae et la prit par les épaules.

Kaléidoscope : Votre Altesse, mon ami est très mal en point, où se trouve l'hôpital ici ?!

Cléo la fixa, puis sembla jeter un rapide coup d'oeil vers Kafei. "C'est si grave que ça ?" demanda la reine. Elle ne semblait pas inquiète pour son diamant volé, pensa Kaléidoscope. Et qu'une personne meurt dans son salon privé, et qu'une autre soit en train de perdre son sang ne la troublait pas. Qui était cette fille pour être si insensible ?

Kaléidoscope : Bon, l'hôpital ?!

La reine lui expliqua, comme si elle s'ennuyait, qu'il avait brûlé dans la semaine. Elle ajouta un petit quelque chose, à propos des patients. Que ça avait lavé la ville de gens inutiles. Kaléidoscope su qu'elle allait détester Cléo pendant un moment : toute sa vie...

Cléo demanda à Kaléidoscope de la lâcher. L'autre obéit. Puis, elle se dit que, si elle voulait ne pas attirée les soupçons, elle allait devoir jouer les gentilles filles... Enfin, pas trop non plus.

Cléo : J'ai un médecin personnel, je vais vous accompagner pour conduire ce garçon dans mon infirmerie...

Elle soupira, et se tourna vers Miko.

Cléo : Si vous voulez encore me parler, attendez ici, j'en ai pour quelques minutes. Ne touchez à rien, merci.

Elle rejetta ses cheveux en arrière, dans un geste qui se voulait vantard, alors que Kaléidoscope le faisait exactement au même instant, mais seulement pour qu'ils ne la gênent pas.

Cléo : Pour le porter, nous allons tendre un de mes draps et...

Elle se tourna vers Kaléidoscope qui lui lançait un regard froid.

Cléo : Non, pas question que je porte un faible ! Les faibles me portent, mais pas l'inverse...

Et comme Kaléidoscope insistait, et qu'elle devait encore s'entretenir avec le crétin à la fiole de poison, elle finit par accepter et prit les pieds de Kafei.

Un des chakrhams passa à côté de Cléo. Oh pas bien près, mais juste assez pour qu'elle le remarque.

Kafei : Je ne suis pas encore mort vous savez. Princesse.

Lorsqu'on ne savait pas s'y prendre avec un souffrant, y compris (et surtout) lui même, Kafei pouvait être glacial. Comme en ce moment.

Kafei : Si c'est... pour me faire traîner comme un sac de patates, je peux tout aussi bien crever au sol même de votre palais. Princesse. Je n'ai pas... besoin d'une inutile comme vous.

Cléo se mit à rougir. Elle, timide ? Nooon ! Juste folle de rage ! Le pauvre, il avait fait LA faute irréparable ! Elle le lâche d'un seul coup, se dirigea vers son trône, et en sortit un objet de forme lunaire, décorée de deux rubans. Elle revint près de Kafei, un sourire machiavélique au visage et se pencha sur lui pour être à deux centimètres à peine de lui.

Cléo : Je suis une Reine, pauvre crétin.

Elle se releva, les deux rubans s'enroulèrent autour des chevilles de Kafei, et il allait bientôt regretter de l'avoir fait se baisser pour attraper ses pieds. Il aurait du la laisser faire : la Lunarm était moins douce que la jeune reine. Elle se tourna vers Kaléidoscope, qui, bouche bée, n'avait rien dit.

Cléo : Gardez l'homme aux fioles d'acide, j'ammène votre ami dans mon infirmerie, en espérant que ça soit bientôt un cimetière~

Charmante. Elle poussa les portes de la salle du trône et traina Kafei sur le sol. Les portes se refermèrent à clef avant que Kaléidoscope ne puisse la suivre.

Kafei se laissa faire sans rien dire. Il a remarqué trop tard qu'il avait commit une grave erreur. Tout espoir de sortir vivant, ou même en parfait état de marche, s'était volatilisé. Son visage était devenu inexpressif, sauf à quelques moments où il grimaça de douleur à l'épaule. Sa voix même est devenue atone.

Kafei : Soit, j'aurai droit à quoi ? Faites vite, je suis occupé à être utile moi.

Cléo poussa les portes de l'infirmerie royale. Une très belle pièce, avec un seul lit confortable, à baldaquin, une belle tapisserie tissée d'or, de jolis meubles en bois, un toit incrusté de marbre et d'argent, mais aucun médecin. Cléo secoua sa lune et les rubans lachèrent Kafei. Elle posa son objet sur un bureau et contourna les pieds de Kafei pour le prendre sous les bras et le porter délicatement sur le lit. Sans rien dire, elle reprit ce qu'elle appellait la Lunarm, et commanda à un des rubans de s'enrouler autour de la blessures.

Cléo : Vous n'avez pas de chance. Mon médecin est en voyage et rentre demain.

Ce n'était pas une blague. Elle récita une formule. Elle la connaissait par coeur. Elle l'avait inventée étant petite, et elle arrivait à soigner ses blessures ainsi. Bon, sa plus grosse blessure était une coupure faite par un livre... Le ruban pourrait soulager la douleur pendant un certain temps, mais elle devrait revenir surveiller l'état de la blessure en attendant que le soigneur du palais revienne. Elle ne savait plus comment elle avait eu le Lunarm, mais elle savait, et elle seule le sentait, que cet objet était très puissant. Comparé à elle, le diamant, ça n'était rien. Seulement, elle ne pouvait pas en dégager tous les pouvoirs, pour une raison qui lui échappait. Elle récita plusieurs fois la formules magique, puis, le ruban quitta l'épaule de Kafei, que Cléo vint examiner.

Cléo : ...mon médecin vous arrangera ça. Il revient demain après-midi. Vous avez interdiction de quitter ce palais, cette salle, et même ce lit. Un seul mouvement, et je vous y attache...

La respiration de Kafei devint plus profonde, et à un rythme moins saccadé. La douleur dans l'épaule avait momentanément disparue. Plutôt surpris, l'Ange n'hésita pas à se montrer gratifiant quand il le fallait.

Kafei : Ah... merci beaucoup.

L'émotion passée, il se frotta les yeux en se retenant de pleurer. être passé à l'article de la mort, plus proche encore que la fois avec la vampire, lui avait prouvé combien le Monde des Anges était plus sûr que celui des Humains. A ce moment plus que jamais, il regretta d'être descendu.

Kafei : Et... pardon pour les mots durs tout à l'heure... s'il vous plait ne les prenez pas en compte pour Kaléidoscope, elle a un service à vous demander.

Un des rubans s'écrasa sur l'oreiller, près de Kafei.

Cléo : Et taisez-vous.

Elle rappela le morceau de tissus, et se dirigea vers la sortie.

Cléo : Ne faites rien qui vous fait perdre de l'énergie : je n'ai rien soigné de grave, la blessure est toujours aussi profonde. Même parler n'est pas conseillé. Je repasserai activer le sort assez souvent.

Elle ouvrit la porte et quitta l'infirmerie, pour retourner dans la salle du trône, qui s'ouvrit docilement quand elle en poussa les portes.

Cléo : Mademoiselle, une personne à la fois ! Je veux qu'on me laisse seule avec lui.

Elle désigna Miko d'un signe de tête. Tout le monde obéit, Kaléidoscope y comprit. Et quand les doubles battants se furent refermés, Cléo reprit sa place, dans son siège royal.

Cléo : Bien, vous aviez une requête à formuler ? Dépêchez, j'ai un bain à prendre bientôt...

Miko Meoko sentait que ce n'est pas aujourd'hui qu'il risquait d'obtenir une alliance avec ce qu'il s'est passé. Il fit au oins l'effort d'y mettre la forme, au cas où...

Miko : Majesté, j'ai été envoyé par les Généraux des Enfers, au nom du peuple des Démons. Pour négocier une alliance avec nous, et prendre le continent Pacifis puis le reste de la planète, et le royaume des Anges. Je sais que les incidents de cette journée ont dû vous contrarier très fortement, cependant je vous demande d'y réfléchir.

Ce qui l'inquiéta était le nouveau venu. Ces chakrhams ressemblaient à ceux dans les livres d'histoire, utilisés par les Anges. Mais il n'était pas possible que les Anges soient revenus, ils ont coupé pratiquement tout lien avec les humains. Tout au plus s'en servent-ils pour se former à soigner, à combattre, à protéger. Mais ils n'étaient rien de plus que des cobayes.

Cléo, bien qu'elle n'en avait pas l'air, l'écouta avec attention. Les Démons ? Elle n'était pas pour. Mais en tant que chef de l'Armée Noire, elle était contre le retour des Anges. Tient ? Quelqu'un n'avait pas prononcé ce mot tout à l'heure ? Oh, tant pis. Donc, ce garçon était aussi contre ses ennemis à elle ? Prendre le contrôle ? Etant Reine, c'était un peu son devoir, non ? Et puis, les Démons étaient sans doute forts, si elle refusait, elle mourait peut-être. Mieux vallait accepter, non ? En plus, avec le diamant en poche... Elle se tourna vers Miko, un sourire malicieux s'étirant sur son visage.

Cléo : Et, si j'accepte, vous avez quelque chose pour moi en échange~ ?

Miko retrouva un sourire qu'il croyait perdu jusqu'à la soirée. Le miracle se produisit !

Miko : Bien entendu nous vous enverrons toute aide dont vous avez besoin si vous êtes en difficulté. Et si vous nous aidez à gagner, à la fin, ce ne sera plus Suhaj seule que vous contrôlerez, mais tout le continent.

C'était ce qui était "prévu" dans les accords initialement. Ce qui n'était écrit nulle part et connu seules des hautes sphères dirigeantes des Enfers était que une fois le travail terminé, les soldats et espions étant en poste à Suhaj feraient en sorte de tuer la Reine et tout ceux s'opposant aux Démons.

Pour Cléo, c'était tout ce qu'elle attendait. Elle avait la beauté, elle aurait la gloire, quant à l'amour, elle s'en fichait royalement...

Cléo : Marché conclu.

Elle se leva et prit la main de Miko pour la serrer....très fort. Son regard s'assombrit et une lueur inquiétante passa dans ses yeux bleus.

Cléo : La prochaine fois que je fais sortir en douce on objet important pour les ennemis des Anges, restez en dehors... Vous avez faillit faire perdre l'Armée Noire ! Et vous m'avez tué un Soldat...

Elle regarda avec dégoût ce qu'il restait de l'homme qu'elle avait contacté quelques heures plus tôt.

Miko avait le visage qui s'éclaira, comme s'il venait d'avoir tout compris. Evidemment personne n'aurait pu savoir... D'où le fait que l'opération était secrète.

Miko : Mes excuses les plus sincères ! Je croyais que vous comptiez garder l'objet près de vous et qu'ils furent vraiment des voleurs. Je ne voulais oeuvrer que pour votre bien. En tout cas, à la lueur de cette révélation, je dois dire que votre performance d'actrice a été spectaculaire, très réelle !

Sincères ? Pssst, il a voué sa vie au mensonge, celui-ci n'était qu'un de plus. Quant à flatter l'ego d'une personne, il savait le faire même si cela lui donnait envie de vomir. Mais il dû avouer qu'il s'était laissé prendre au jeu.

Cléo: Bon, vous pouvez disposer. Si qui que ce soit veut me contacter, envoyez un oiseau noir. Seulement noir.

Elle s'assit sur son trône, droite et fière, sans faire aucune allusions aux belles paroles du jeune homme. Elle savait tout ça. Qu'elle était génial, douée... Et combien de personne le lui avait déjà dit, hein ? Une de plus, une de moins, qu'elle importance.

Cléo : Et en sortant, vous demanderez à la fille de rentrer, allez !

Elle agitta sa main pour faire signe à Miko de partir.

Miko : Comme Sa Majesté le voudra.

Il s'inclina devant elle et sortit par la porte. Derrière la foule s'était dispersée déjà et ne restait pratiquement que Kaléidoscope qui attendait juste derrière la porte.

Miko : J'en ai fini, c'est ton tour ma petite !

Miko posa sa main sur son épaule avec un sourire assez inquiétant.

Miko : Et merci, merci beaucoup pour ton intervention à toi et à l'autre...

Il s'éloigna en ricanant, sa mission remplie. D'autant plus que rien n'était joué après l'erreur qu'il avait commise en intervenant.

Kaléidoscope suivit Miko du coin de l'oeil puis se tourna vers la double porte. Elle inspira un bon coup. Cléo Fae ne pouvait pas être si mauvaise que ça, puisqu'elle avait aidé Kafei. Kaléidoscope réfléchit. Elle ne savait pas où elle était allée avec lui ! Elle commença à s'imaginer des tonnes de versions différentes de ce qu'il s'était passé entre Cléo et Kafei. La plus gentille était qu'elle l'ait vraiment guidé à l'infirmerie, la pire voulait qu'elle l'ait balancé du toit du palais... Kaléidoscope ouvrit la porte timidement.

Kaléidoscope : Mademoiselle Fae ?

La reine la corrigea, après lui avoir lancé un regard assassin : "REINE".

Kaléidoscope : Oui... Excusez-moi... Ma Reine, très chère souveraine de Suhaj, je suis ici dans un but précis. Je n'irai pas par quatre chemins : je recherche un livre magique. Avez-vous entendu parler d'un tel objet ?

Kaléidoscope examina le visage de Cléo. Ses yeux venaient de trahir ses pensées. Elle savait où se trouvait le livre magique. Pourtant, la réponse qu'elle donna fut négative... Elle voulait donc le garder pour elle. Et Cléo Fae n'était pas le genre de personne responsable à qui on voulait confier un livre aussi important. La fin du monde dans les mains d'une imbécile...

Kaléidoscope : Oh, dans ce cas, je vous prie de me pardonner de vous avoir déranger.

Jouer le jeu était la seule façon de ne pas attirer les soupçons. Et pour trouver le grimoire, elle devrait pouvoir fouiller le palais...

Kaléidoscope : Je m'inquiète pour mon ami. Puis-je au moins aller lui rendre visite....

Cléo la toisa d'un regard dédaigneux, puis se leva et invita Kaléidoscope à la suivre. Kaléidoscope ne savait pas pouquoi, mais elle avait l'impression que la jeune reine n'aimait pas voir de blessés... Kaléidoscope la surprit quand elle frappa à la porte. Depuis quand une reine demande-t-elle l'autorisation d'entrer, quand elle est chez elle.

Cléo : Machin votre...
Kaléidoscope : Il s'appelle Kafei. Kafei Celesta. Je m'appelle Kaléidoscope Kaleydo.

Cléo eu l'impression de se moquer de ce qu'elle venait de dire, pourtant, quand elle reprit la parole...

Cléo : Celesta, Kafei, votre coéquipière souhaite vous voir.

Elle poussa la porte, et laissa Kaléidoscope entrer.

Kaléidoscope : Kafei ? Est-ce que tu vas bien ?

La porte se referma, et elle entendit les pas de la reine s'éloigner.

Kafei rester immobile ? Avec sa blessure ? C'est croire qu'un enfant n'allait pas toucher à des bonbons devant lui.. Il avait déjà réussi à être torse nu en brisant la flèche aux trois quarts. Le prix ? Il transpire de partout. Mais cela ne l'a pas arrêté.

Kafei : A-ah Kalé... donne moi un miroir ! Un assez grand. Je peux pas voir ma... blessure comme ça, mais si j'avais un reflet je pourrai... ouvrir la plaie pour en sortir la pointe sans toucher quoique ce soit.

Oui il comptait s'opérer tout seul. Sachant qu'il n'est qu'un apprenti...

Kafei : Je peux le faire ! Je peux le faire... regarde, la flèche n'a atteint ni muscle ni os, juste la chair, après l'avoir enlevée il suffit de cautériser la plaie avec du feu !

Kaléidoscope le plaqua sur le lit et le fusilla du regard. Elle avait exactement la même expression que Cléo pour le coup.

Kaléidoscope : Non, mais, tu es malade ! Tu restes allongé, c'est clair ? Sinon, je vais demander à la reine de t'attacher à ton lit !

Kaléiidoscope s'efforçait à lui lancer un de ses regards digne d'une tueuse, même si à ce moment-là, on voyait bien qu'elle s'inquiétait pour lui. Son regard se posa sur la plaie, et elle frissonna : elle avait horreur du sang.

Kaléidoscope : Son médecin ne t'a pas soigné encore ?

Kafei : Il ne peut venir que demain après midi. Je t'en prie, couché tout ce temps je vais devenir dingue !

Kafei tenta de soutenir le regard de Kaléidoscope, en vain. Il déteste les regards autoritaires et détourne ses yeux. Il tenta une autre tactique : il tendit son bras valide vers son sac.

Kafei : Je te jure que c'est pas dur ! Regarde, je prends le scal...

Sauf qu'à cet instant précis son bras, trop faible, fit tomber le sac par terre, heureusement sans renverser ce qu'il y avait à l'intérieur. Le silence régna dans la pièce pendant quelques secondes, avant qu'il ne fasse un pauvre sourire à la jeune fille.

Kafei : Je l'ai fait exprès...

Kaléidoscope soupira, et le regarda droit dans les yeux.

Kaléidoscope : Ecoute, s'il te plaît, attend d'aller mieux. Je n'ai pas envie que l'imbécile qui m'a sauvé la vie face à cette folle avec son arme bizarre qui change de forme meurt parce qu'il aura voulu s'asseoir dans son lit. Non, ça serait vraiment trop stupide... Reste calme, demain, c'est pas si long à attendre ! Surtout que j'ai eu des informations pour mon livre ! Enfin... Pas vraiment. Mais elle a nié savoir quoi que ce soit, et pourtant, son regard disait clairement qu'elle connaissait l'existance du livre magique ! Elle doit donc l'avoir ! Et elle le cache sûrement ! Je pense qu'en attendant demain matin, je vais aller faire un tour en ville pour avoir des informations, et quand tu iras mieux, on fouillera le palais de fond en comble ! Tu es partant ?

Kaléidoscope n'avait pas l'habitude de parler autant, mais avec Kafei, elle arrivait à s'exprimer sans avoir l'impression de gêner, alors, elle en profitait...

Kafei : Tout pourvu que je quitte cette salle. C'est tellement... pesant ce luxe...

Kafei n'aimait pas tout cela, un lit de paille lui aurait largement suffit. Il sembla retrouver son calme habituel.

Kafei : Son diamant... c'était pas un bijou. Il était très puissant, il contient beaucoup de magie. Mais sa... chose qu'elle a prise pour m'amener ici... c'était encore plus impressionnant. Je le sens. Faut pas se fier aux apparences. Les voleurs ont en tout cas sûrement su pour le diamant. Il y avait trop de choses à voler pour qu'ils ne demandent que ça.

Il reprit sa respiration, et parla plus doucement.

Kafei : Au cas où des gens ne savent pas pour moi... ne précise pas que je suis un Ange. Dis que je suis une personne des environs de ton village de Cadurci. Qu'on se connait que depuis peu.

Kaléidoscope : D'accord...et qui plus est, toi, pendant que je suis en ville... essaie d'en savoir plus sur le livre, avec les femmes de chambres si elles viennent, le médecin, ou même la reine. Et en passant...quand l'autre garçon est sortit de la salle du trône, il avait l'air très content de lui. Je ne sais pas ce qu'il a demandé à la reine de Suhaj, mais il l'a eu. Je pense qu'en plus d'être une fille irresponsable, elle n'est pas une bonne personne. Et pourtant...je me sens bizarrement attirée par elle. Et parfois, elle a un regard différent. Comme quand elle a frappé à la porte... Elle est bizarre... Fais attention.

Elle se pencha et embrassa Kafei sur le front.

Kaléidoscope : Tu as encore de la température, je vais lui demander si elle a un moyen de la faire baisser. Je reviens demain matin, ne fais pas trop d'efforts, sinooon...

Kafei : Sinon quoi... tu feras revenir la folle ?

Il eut un sourire faible. Décidément, l'humanité ne semble pas valoir la peine d'être sauvée mais Kaléidoscope si. Il s'allongea sur le lit, avouant sa défaite pour le moment.

Kafei : Ca m'étonnerait pas que tu es attirée par elle. Les opposés s'attirent. Elle est méchante, toi t'es gentille. N'empêche que tu m'as lancé le même regard qu'elle... Il n'y a pas besoin d'être humain pour savoir qu'elle est dérangée... Mais quelque chose chez elle n'est pas naturel, c'est juste... pas normal.

Kaléidoscope : Fouille le château...depuis ton lit, je vais me balader en ville ! Et, si tu bouges...je te laisse à jamais enfermé dans ce palais avec la reine de Suhaj, et tu deviendras l'esclave de cette peste !

Elle sourit, lui fit un signe de la main, et ouvrit la porte de l'infirmarie, pour se retrouver face à Cléo. Et si on prenait en compte son regard électrique, elle avait peut-être entendu les dernières paroles des deux amis...

Kaléidoscope : Je... Je reviens demain. Bonne soirée... Il a de la fièvre, si vous pouviez...

Comme la jeune reine ne répondait pas, elle s'inclina, puis partit en courant du château. Depuis quand on écoute aux portes ?! Hein ? Ah, oui...c'était chez elle...