4ème mission : Lecture et action !

Kafei s'en remettait à peine, il était juste debout quand Kaléidoscope rentrait dans la chambre. Il n'avait pas perdu ses couleurs.

Kafei : Kalé ! Oh merci, tu es encore en vie, où est la sorcière ?

La sorcière Cléo... il fut choqué par con comportement et ne put s'empêcher de le montrer.

Kafei : E-elle m'a embrassé... idiote ! Elle ne sait pas que chez les Anges ça veut dire... ça veut dire...

Kaléidoscope s'approcha de lui pour le consoler.

Kaléidoscope : Je me demandais comment elle pouvait si facilement baisser sa garde après m'avoir roulé avec brillo... Je crois que ce baiser a aussi eu un drôle d'effet sur elle. Je l'ai enfermée dans le four. Elle doit s'expliquer ! Tu n'es pas d'accord ?

Elle lui sourit...et parut soudainement un peu inquiète.

Kaléidoscope : Ange ?

Pourquoi est-ce que cette pensée lui semblait si familière d'un seul coup ?

Kafei : Pour nous c'est comme un chapitre qui se tourne, on s'apprête à s'unir avec la personne avec qui on va vivre le reste de sa vie ! Elle n'a pas conscience que chez nous les Anges on a des choses sacrées ? !

Il reprit son souffle et réalisa l'énormité de ce qu'il avait dit. Lui, un Ange ? Il était sage mais quand même...

Kafei : Oui non, laissons tomber, et redescendons lui demander les explications qu'on mérite... Et qu'on ne reparle plus de ce baiser... Je crois que toute cette affaire m'a bouleversé.

Kaléidoscope ne lui dit pas qu'elle avait commené à trouvé ça vrai, toute cette explication sur les Anges. Elle le conduit à la cuisine et se pencha vers le four et sourit à Cléo.

Kaléidoscope : Alors comme ça, vous êtes une sorcière ?

Cléo fit "non" de la tête. Kaléidoscope mima le fait de mettre en marche le four, et Cléo hocha la tête de haut en bas.

Kafei se tint un peu derrière elle, un peu effrayé de voir par quels moyens elle était prête à user pour faire avouer Cléo. Mais au fond, quand on s'apprête à vous manger, il faut bien savoir être cruel en retour. Un peu... Il garda dans un coin de la tête de ne jamais énerver Kaléidoscope.

Kafei : Combien de personne vous avez déjà mangé ?

Il était curieux. Lui même n'arrivait pas trop à se souvenir du passé, Kaléidoscope non plus, peut être que Cléo...

Cléo répondit en parlant. Kaléidoscope n'entendit rien. Elle fit de nouveau semblant d'activer le four, mais Cléo afficha un air hautain. Alors, Kaléidoscope repoussa la chaise, ouvrit la porte et attrapa le poignet de Kaléidoscope pour la faire sortir.

Kaléidoscope : Je vous tiens, ne tentez rien. Alors, combien ?
Cléo : ...je n'en sais rien...

Kaléidoscope serra le poignet plus fort.

Cléo : Ce que je vous dis est vrai. Je ne me rappelle même plus du goût que peuvent avoir les humains...si j'en ai mangé... Je ne sais plus moi !
Kaléidoscope : Encore un mensonge...
Cléo : Grrr ! Je vous jure que c'est vrai ! J'ai l'impression que ma vie commence au moment où vous êtes arrivé chez moi ! Je sais juste que je dois vous manger ! Il y a quelque chose qui...qui me fait que... J'en sais plus rien...

Le garçon eu un déclic. Il ne voyait toujours pas ce que ça voulait dire, mais au moins une partie du tableau était devenue visible.

Kafei : Maintenant que j'y pense... t'as pas cette sensation aussi Kalé ? On a pratiquement pas vécu jusqu'à ce qu'on se retrouve... ben... sur la route en forêt. Tu te rappelles de rien d'avant-hier je suppose ? Moi non plus...

Il ne put s'empêcher de fixer Cléo et se dire que l'air hautain lui allait trop bien pour que ça soit normal. Elle n'était pas du tout comme ça avant. Comme... si sa vraie personnalité était encore enfouie.

Kaléidoscope : ...Non, c'est vrai, je n'ai aucun souvenir. Mais je pensais peut-être que les odeurs de la maison faisaient perdre la tête.

Elle se demandait où Kafei voulait en venir. Ils n'avaient pas de souvenirs. Vrai. Mais alors, d'où ils venaient ?

Kaléidoscope : Vous y êtes pour quelque chose ?

Cléo semblait un peu perdue, et regardait la maison comme si elle la découvrait.

Cléo : Non, je ne crois pas... Je ne sais plus. Vous ne savez pas comment vous êtes arrivé dans la forêt ?

Kafei : Non on était juste... en train de marcher, c'était ça mes premiers souvenirs. De penser qu'on arriverai devant une maison faite en sucreries et habitée par une sorcière, c'est comme un conte de fée qu'on trouve dans les livres pour enfants ! ... Livre ? Livre !

D'un coup, tout lui revenait : sa blessure à l'épaule, les gardes endormis, et le livre ouvert par Kaléidoscope.

Kafei : C'est le livre ! Qu'on croyait qu'il pouvait prévenir l'avenir ! Je m'en souviens !

Et aussi qu'il était effectivement un Ange, et que Cléo...

Kaléidoscope fixa longtemps Kafei. Des images floues lui revenaient. Un palais, un livre... Ouiii... Le livre... Kafei disait vrai !

Kaléidoscope : Oh ! Mais oui ! Mince alors, on est entrés par effraction pour le lui voler ! Visiblement, c'était pas le bon livre...

Elle émit un gémissement quand Cléo lui frappa la main pour qu'elle la lâche.

Cléo : Et qui vous avait dit de ne pas y toucheeer ?

Elle fixait Kaléidoscope, une main sur la hanche, l'autre prisonnière de la musicienne.

Kaléidoscope : Vous n'aviez qu'à avouer avant que ce n'était pas le bon livre...

Quoi ? Tout n'allait pas être de sa faute, si ?

Kafei : On arrête cinq minutes de se disputer et on va jouer à un jeu que j'ai appelé... "Comment on sort d'ici ?"

Il regarda nerveusement autour de lui. Non la maison ne lui inspirait toujours pas confiance, Cléo non plus d'ailleurs maintenant pour une raison supplémentaire, et son seul souhait est de partir aussi vite qu'il était venu.

Kafei : Comme Sa Majesté possède le livre, elle devrait savoir comment l'utiliser... hein ?

La jeune reine perdit son sourire. Ca lui avait échappé. Mais oui, elle savait comment il fallait faire. Il fallait donner une fin à l'histoire dans laquelle on était envoyé. Les personnes aspirées n'en sortaient jamais car leur conscience les rappelait au dernier moment, comme en ce moment, et les empêchait de choisir une fin. Car il y avait toujours deux fins possibles. Dans leur cas : soit les deux invités étaient mangés, soit la sorcière mourrait rôtie.

Cléo : Oui, je sais. Mais avant tout, si le petit médecin incapable voulait bien utiliser le "Majesté" comme il se doit...

Elle fit mine de vouloir se défaire de Kaléidoscope et alluma le four "par accident", sans que personne ne s'en rende compte.

Cléo : Mais comme si j'allais le dire à de pauvres paysans dans votre genre...
Kaléidoscope : Pour une reine qui a embrassé un pauvre paysan, je te trouve bien sûre de toi.
Cléo : . . .

Elle se plaqua au four, et fit mine de bouder, pour augmenter la température du four de sa main libre.

Kafei : J'ai dit que je ne voulais pas en entendre parler !

Il était vraiment de mauvaise humeur, ce qu'il détestait vraiment, c'est être prit de haut par la princesse comme elle l'avait fait juste après le vol de son bijou. Là aussi Kafei s'en fichait du rang.

Kafei : Kalé ? Viens on part, on peut survivre sans chair humaine à manger nous. On a qu'à partir trouver un village de paysans et laisser la sorcière seule, comme elle l'a toujours été.

Kaléidoscope lâcha Cléo et accompagna Kafei dehors. Elle avait fu son regard, et il était plus sage de quitter Cléo pour éviter que l'Ange devienne moins...angélique.

Kaléidoscope : On va aller où ? On ne sait même pas s'il y a autre chose que cette maison ici... Et un pré à la menthe... Ah, non, pardon, à la chlo...

1, 2, 3. Kaléidoscope se retrouva dans le jardin de Cléo Fae, le livre à ses pieds, Kafei à ses côtés. Son premier réflexe fut de fermer le livre et de le poser sur son chevalet. Elle en recula un peu, mais n'osait rien dire. Ils avaient dit un mot magique pour en sortir ?

Il n'en revint pas. Il suffisait de marcher hors de la maison pour sortir du livre ! Apparemment. Il l'aurait fait depuis longtemps, dès le 1er soir d'ailleurs, si Kaléidoscope ne l'avait pas retenu.

Kafei : C'est... wow ! On a réussi ! On a vraiment réussi ! On... on est tous là ? Où est la Reine ? On peut pas l'avoir laissée hein... ? Sinon il faut aller la chercher...

Il regarda autour de lui assez rapidement en espérant la trouver également. Pourquoi ne pas avoir dit comment sortir du livre ?

Kaléidoscope : Attend ! Non... on ne peut pas aller la chercher, ça déjà, c'est certain. Si on y retourne, qui te dit qu'on tombera dans la même histoire ? Si elle reste bloquée dans celle-ci, et qu'on tombe dans une différente, on sera alors aussi vite confrontés l'un à l'autre...

Quelque chose la gênait. Elle regarda sa manche. Elle était couverte de terre. Elle la fit partir et eu un flash étrange. La buche de bois. Cléo l'avait mise dans le four, mais Kaléidoscope avait fait ensuite sortir Cléo du four. Jamais elle n'avait touché la buche, elle ! Alors la terre ?! Comment était-elle arrivée sur sa manche ? Cléo l'avait touchée... Qu'y avait-il près d'elle que Cléo aurait voulu...

Kaléidoscope : Il fallait terminer l'histoire... La maison, elle était derrière nous, hein ?

Kaléidoscope, prise de panique, commença à fouiller les buissons sans donner d'explications. Mais elle ne put chercher longtemps, car quelqu'un arriva. Elle poussa Kafei derrière un immense hortensia et regarda à travers les feuilles la scène suivante : un garçon, qui semblait être médecin, courait vers un par terre de fleurs. Il se baissa. Kaléidoscope ne vit plus rien pendant quelques secondes qui lui parurent une éternité. Puis, le garçon cria, et se releva, affolé, avec Cléo Fae dans ses bras. Il courut vers le château, laissant le jardin désert et sans danger pour les intrus. Impossible de se faire repéré ! Cléo ne pouvait plus les dénoncer ! Mais Kaléidoscope s'en voulait un peu trop pour s'en réjouir, car, comme elle l'avait pensé...Cléo avait visiblement été gravement brûlée.

Kafei avait les yeux qui s'agrandirent sous l'effet de la surprise et de l'horreur. Comme il n'osait pas le penser, elle s'était bien sacrifiée pour qu'ils puissent tous sortir du livre.

Kafei : Non... non ! ! C'est trop injuste, c'est...

Sans attendre, il se précipita vers la Reine et récita l'incantation pour soigner les brûlures. Rien ne se passa. Il retenta encore une fois. Mais la magie refusa de nouveau d'opérer.

Kafei : ... pourquoi ?! Je l'ai apprise par coeur, ça ne peut que être la bonne !!

Cléo Fae était dans un état second. Elle revit sa mère, qui la prit sans ses bras, un court instant. Elle revit son couronnement. Pourquoi avait-elle abandonné si vite son statut... Elle n'avait pas la force ni le courage de s'opposer à Eux. Qui l'avait à présent... Elle entrouvrit difficilement les yeux, et versa quelques larmes qui semblaient atténuer les brûlures...
Kaléidoscope avait rejoint Kafei, quand Archange revint avec sa jeune soeur, Kitty, une servante.

Kitty : HEY ! Vous ! Qui êtes-vous ?!
Archange : ...vous êtes le jeune homme de ce matin... que faites-vous ici...vous savez ce qu'il lui est arrivé ?

Kaléidoscope jeta un oeil à Kafei qui semblait choqué de ne pas réussir à activer son sort et expliqua avec franchise ce qui s'était passé.

Archange : Un four ?! Mais qu'est-ce qui vous a prit a la fin de vouloir ouvrir ce bouquin !

Kaléidoscope ne dit rien. Elle avait épargner aussi à Kafei de se souvenir qu'elle l'avait embrassé... sait-on jamais, il aurait peut-être penché pour la solution "abrégeons ses souffrances....". Cléo se mit à tousser, et Archange se pencha et la prit contre lui.

Archange : Cléo...calmez-vous. Ca va aller. Pas question que je vous laisse...

Cléo lui murmura quelque chose à l'oreille, incapable de parler plus fort. Archange équarquilla les yeux...et s'adressa à Kafei et Kaléidoscope.

Archange : La Reine vous demande de bien vouloir revenir dans quelques jours, quand elle sera en mesure de vous recevoir. Elle aimerait vous demander un service. Elle dit...que vous lui devez bien ça. Si vous acceptez, le rendez-vous devra se faire la nuit.

Kaléidoscope n'arrivait plus à détacher ses yeux de la reine de Suhaj. Elle saignait à plusieurs endroits, ses mains étaient bien brûlées, et elle sentit une vague de sympathie naître en elle, pour cette fille qui, aussi horrible soit-elle, leur avait quand même sauvé un peu la vie.

Kaléidoscope : ...Moi je viendrai.

Elle n'osait pas parler en faveur de Kafei. Ca n'était pas poli. Mais elle se doutait qu'en tant qu'Ange, il n'allait pas refuser...

Kafei détacha un instant ses yeux de Cléo et regarda Archange avec un air absent. Oui il lui doit un service, et pas qu'un même ! Entre le fait de l'avoir soigné, et les avoir fait sortir lui et Kaléidoscope du livre, ils lui devaient une fière chandelle. Ce qui l'inquiète, c'est qu'est-ce que eux pourraient offrir à une des personnes les plus puissantes de tout Pacifis ? Sûrement pas quelque chose de normal, voilà ce qui au fond l'inquiétait.

Kafei : Comptez sur moi également. Je serai là avec Kaléidoscope.

Mais il était avant tout un homme de parole. Enfin "homme"... Il savait tenir ses promesses.

Archange les remercia et leur expliqua qu'ils recevraient un message leur indiquant la date précise. Puis, il s'en alla, portant sa reine dans ses bras. Cependant, il se retourna avant d'entrer dans le château.

Archange : En quittant le jardin, n'endormez pas de trop les gardes, on en a besoin...

Et il ferma la porte du palais alors que Kaléidoscope sortait son archet.

Kaléidoscope : On peut y aller... Je me demande ce qu'elle veut cette peste... Bon, je les endors, on court, et on va visiter Suhaj ? Comme on doit rester dans le coin, autant en profiter !

Elle adressa un grand sourire à Kafei. Oubliée la Cléo !