4ème mission : Lecture et action !

Cléo revint dans la chambre, un large sourire aux lèvres.

Cléo : Votre ami dort paisiblement, et demain, elle va m'aidre un peu à cuisiner !

Elle se glissa dans le lit, et, comme s'il n'y avait rien d'anormal à ce qu'un luste de caramel ait ligotté son compagnon de lit, elle se tourna de nouveau vers Kafei, un air doux et paisible sur le visage.

Cléo : J'ai déjà hâte à demain. Pas vous ?

Le caramel découvrit uniquement la bouche de Kafei, pour le laisser respirer.

Cléo : Je vous souhaite une agréable nuit. Dormez bien~

Elle ferma les yeux et s'endomit assez vite, épuisée d'avoir du jouer les jeune filles modèle.

Kafei était plongé dans un sommeil sans rêves mais reposant au vu de la journée endurée avant. Seulement, la caresse de Cléo le chatouilla, et il ne pu s'empêcher de grimacer... et d'ouvrir les yeux. Pour voir la sorcière penchée vers lui. Il essaya de se relever, mais fut aussitôt rappelé à la dure réalité de la vie : il était toujours empêtré dans le caramel durci.

Kafei : Alors non contente de vouloir me manger, il faut en plus que tu me gâches mon sommeil ! Moi je te l'ai épargné alors la moindre des choses serait que tu en fasses de même !

Gigotant du mieux qu'il peut, plus pour montrer qu'il n'était pas content que par réel espoir de se libérer, il continua sa tirade.

Kafei : Et pis comment ça se fait que tu veuilles nous manges ?! Tu sais cuisiner ! Ta maison entière est faite en matières comestibles ! Tu vas pas me dire que ton estomac ne digère que la chaire humaine !

Cléo n'avait pas voulu le réveiller. Elle se sentit un peu gênée sur le coup, mais répondit à la question qui suivit.

Cléo : J'aime bien manger mes gâteaux, mais je préfère de loin le saveur de la chaire humaine... Il y a là un petit quelque chose de "magique" que je retrouve qu'en j'en mange et qui n'existe pas dans les autres aliments, quels qu'ils soient ! C'est comme vous, vous aimez les friandises. Moi, ma petite douceur, ça sera vous, et votre très chère amie...

Puis, elle remarqua un détail qui lui avait échappé dans les commentaires de Kafei.

Cléo : ...vous comptier gâcher ma nuit ?

Kafei étrécit les yeux pour donner l'impression qu'il était en colère. Il l'était. Mais couvert de caramel, ça ne fait pas trop sérieux il faut bien l'avouer.

Kafei : Bien reçu ou non, au final, quand on se fait manger, ça ne donne pas très envie de remercier l'hôte... Vous croyez vraiment vous en sortir si facilement ? Mon fantôme viendra vous hanter !

Comme pour appuyer ses propos, le lit trembla un peu. La magie angélique commença à faire effet. Elle était encore trop faible pour briser le caramel, mais elle va devenir plus puissante au fil du temps qui passe...

Cléo soupira, presque attendrie.

Cléo : Vous êtes si... Je ne sais pas, on dirait presque un enfant, c'en est attendrissant ! Bon, je vais réveiller votre copine, je vous rends votre permission de dormir. Faites de beaux rêves~

Elle descendit du lit, se changea de nouveau en robe noire et quitta la pièce, après avoir lancé un clin d'oeil provocateur à Kafei. Du style "essaie toujours de la sauver...depuis ton lit !".

Cléo alla donc lever la jeune fille qui dormait dans la chambre voisine et l'invita à descendre dans la cuisine. Elles se retrouvèrent toutes les deux, entre filles, assise à la table de bois. Le petit déjeuner, préparé par Cléo encore une fois, était somptueux. Une multitude de viennoiseries, des pâtisseries colorées, toutes sortes de boissons fruitées, du chocolat, du lait bien frais. Cléo sourit en voyant Kaléidoscope s'en lêcher les babines.

Cléo : Votre ami est tombé malade la nuit dernière. Un rhume, je pense. Rien de trop grave, mais j'ai préféré le laisser se reposer. J'irai lui monter son petit déjeuner, et son repas un peu plus tard.

Kaléidoscope la cru, bien entendu.
Après le petit déjeuner, Cléo se mit à cuisiner le repas. Elle expliqua à son invitée son envie soudaine de faire des pizzas.

Cléo : J'ai un vieux four, très grand, pour en faire cuir plusieurs en même temps ! On peut chacune choisir deux saveurs, et les mettre à cuir en même temps !

Après avoir délibéré sur les parfums des pizzas, Cléo demanda à Kaléidoscope de préparer la pâte pendant qu'elle allait monter à Kafei son petit déjeuner sur un plateau.
Elle monta les marches, et ouvrit donc la porte de la chambre.

Le moment où elle entra immortalisa une scène qu'elle n'a sûrement jamais eu. Kafei venait de briser le caramel dur en levant son bras gauche à force de gigoter et parce que le pouvoir a pu se développer ! Bien entendu, il n'en savait toujours rien, pour lui, ce sont ces heures d'effort qui ont fini par briser le cocon de sucre. Triomphalement, il s'exclama :

Kafei : Ca y est ! Je savais que j'y arriverai à f...

Son regard se figea dans celui de Cléo qui lui apportait le petit déjeuner. Aussitôt, il entreprit avec son bras de libre d'arracher le reste du caramel pour se libérer.

Cléo semblait paniquée. Kaléidoscope ne devait rien savoir ! Elle avait un pichet de lait chaud et des tartines couvertes de miel et de confiture, des croissants, des pains au chocolat... Elle n'allait pas tout lâcher ?! Mais il allait s'enfuir !
Elle referma la porte en s'appuyant contre cette dernière et tapa du pied. Mais rien. Le caramel n'était plus que du simple caramel, et le lustre n'existait plus. Elle sentait quelque chose qu'elle détestait. La peur. La peur de voir tout son plan s'envoler. Elle finit par laisser tomber son plateau par terre, le lait chaud se répendant sur le sol, et de sauter sur le lit pour essayer d'empêcher Kafei de se libérer totalement.

Cléo : Reste ici ! Couché !

Mais en sautant sur le lit, Cléo n'a fait qu'empirer la situation... pour elle. La couverture déjà craquelée a cédé sous le choc, libérant Kafei pour de bon. Mais celui-ci ne prit pas cette fois-ci le temps d'exprimer sa joie, ou même de se rendre compte qu'il était libre. Juste tenter de contenir Cléo et attrapant ses bras, par réflexe.

Kafei : Sinon quoi, je vais mourir ? ! Ca sera le cas dans les deux situations !

Kaléidoscope roulait le bord de la pâte, quand un "boum" retentit. Elle leva les yeux vers le plafond. Cléo serait tombée dans les escaliers ? Elle grimpa les marches, et fut surprise de ne pas voir la moindre trace de Cléo. La porte de la chambre était ouverte, elle décida d'y entrer. Elle se retrouva les pieds dans le lait tiède, à contempler longuement Kafei qui semblait fier de dominer Cléo. Kaléidoscope rougit.

Kaléidoscope : Qu'est-ce que vous faites ? Il avait un rhume, vous en êtes certaine Cléo ?

Kafei : Kalé, je...

Le plan allait rentrer en action. Il ne savait pas lequel mais il devait faire quelque chose. Perdu pour perdu, il tenta le grand bluff. Et jura qu'il en aurait honte toute sa vie s'il s'en sortait vivant. C'était probablement la seule solution.

Kafei : J'ai bien un rhume... mais j'avais besoin d'être un peu "au chaud" si tu vois ce que je veux dire.

Il eut ce sourire stupide. Oui LE sourire stupide en coin que les garçons faisaient quand ils draguaient. Kafei n'était pas né comme ça, loin de là. Mais il devait le faire, et il a pu beaucoup observer du temps qu'il était sur Terre. Etait sur Terre ? Pourquoi cette réflexion ?

Kafei : On a pu en parler un peu cette nuit... et, bon... chacun ses goûts quoi~ Comme tu as dit, autant de temps sans présence masculine ça rend un peu... survoltée ? C'est elle qui a demandé tout ça, tu sais que je suis un gentil garçon...

Il se retourna vers Cléo, et la regarda droit dans les yeux avec un sourire victorieux, et d'une voix charmeuse, il prononça ces paroles ô combien porteuse de sens.

Kafei : Elle était affamée et j'étais le plat principal... pas vrai ma petite Cléo, que je suis tellllement à croquer que tu m'aurais mangé tout cru~?

Cléo n'était plus paniquée. Non, elle était complètement perdue. C'était quoi ce sourire ? Et ce retournement de situation ?! Bien sûr qu'elle l'aurait mangé tout cru...quoique, non. Poivré et salé, et juste passé un peu au four. Mais là n'était pas la question ! Elle n'allait tout de même pas avouer devant son entrée sur pied, c'est-à-dire Kaléidoscope, qu'elle comptait le manger ! Les manger ! Kafei n'attendait sûrement que ça. Mais que pouvait-elle faire ?! Si elle n'entrait pas dans son jeu, elle ne pourrait pas justifier l'excuse du rhume. Kafei s'en était déjà chargé ! Et si elle donnait une autre version, Kaléidoscope se douterait que l'une des deux était fausse. Donc, Kafei avait bien un rhume et avait voulu...se réchauffer. Elle lui lança un imperceptible regard noir et hésita.

Cléo : Tout cru ? Non, c'est un peu exagéré...mais c'est vrai que tu es mon plat principal~ Kaléidoscope, excuse-moi, tu peux descendre, je...nous n'en avons pas pour longtemps...

Puisqu'il voulait jouer, elle lui rendait la monnaie de sa pièce. Kaléidoscope sembla hésiter...et s'excusa d'être entrée, fit un clin d'oeil à Kafei, dans le genre "bien joué~" et retourna à la cuisine.

Cléo : Et voilà, votre amie en moins vous...

Elle se tu. Kaléidoscope était revenue.

Kaléidoscope : Mais pourquoi le lait et le petit déjeuner de Kafei sont par terre...?

Un partout, la balle est au centre. Kafei n'a pas réussi à faire craquer Cléo de quelque manière que ce soit. Il cru qu'il aurait à se battre une fois Kaléidoscope partie, mais voilà qu'elle revint tout de suite en demandant pour le petit déjeuner parterre ! Kafei était prêt pour une nouvelle partie.

Kafei : Elle veut nous manger.

D'un coup, sans idées, ses émotions reprirent le dessus et il déversa un flot de paroles avec une voix tremblante.

Kafei : Elle va nous manger toi et moi ! Nous engraisser d'abord avec de l'eau mentholée pour nous donner faim et nous coller avec du caramel qui fond du plafond pour nous coller au lit toute la nuit ! Je te jure que c'est vrai, regarde sur le lit y a encore des morceaux du caramel dur qui m'a scotché !

Et avant que Kaléidoscope ne puisse répondre quoi que ce soit, Cléo prit la parole.

Cléo : Alors ça ! Si tu ne me tenais pas les bras, je t'aurais giflé ! Moi ? Vous manger ?

Elle se rappella d'une petite phrase du garçon et la reprit pour elle.

Cléo : Alors que je sais cuisiner ? Et que j'ai plein de trucs à portée de main ? De l'eau qui donne faim...et du caramel tombé du plafond ? Tu aurais oublié que je voulais du caramel pour cette nuit ? Et tu n'étais pas contre l'idée...

Oui, Kafei avait déjà dit que c'était elle qui avait tout demandé, alors...

Cléo : Comment tu peux me faire ça ! C'est pas parce que je suis toujours seule que je ne sais pas me défendre contre des menteurs comme toi ! Maintenant, lâche-moi ! Je ne veux plus que tu me touches ! Un rhume...tu parles, cette excuse aussi, c'était pour m'avoir ? Je suppose que tu ments à toutes les filles ? Kaléidoscope, aidez-moi...retirez votre ami ! Ne l'écoutez pas !

Kaléidoscope regarda tour à tour Kafei et Kaléidoscope. Kafei n'était pas de ceux qui mentaient. Mais pourquoi cette conviction lui venait en tête ? Depuis quand le connaissait-elle ? Que savait-elle de lui ? Cette jeune fille semblait sincère, et pourtant...comme elle avait au fond d'elle une petite voix lui assurant l'innocence de Kafei, elle avait aussi cette même petite voix qui lui soufflait "ne lui fait pas confiance, à elle". Mais le caramel ne tombe pas du plafond ! Et elle n'avait pas l'impression d'avoir eu faim à cause de l'eau...quoiqu'elle avait bien mangé cinq croissants, sept pains au chocolats...bu quatre verres de lait chocolaté... Mais c'était peut-être tout simplement la faim ! Et pourquoi Kafei aurait dragué Cléo à l'instant si elle ne lui plaisait pas ? Qu'avait-il dit déjà ? "Elle était affamée et j'étais le plat principal"... Avait-il voulu faire passer le message dès ce moment ?

Kaléidoscope : Kafei, voyons, laisse-la. Je ne suis plus sûre qu'elle craque pour toi, là, sur le moment... Et arrête de raconter des salades... Lave plutôt son lit plein de caramel, comme tu sais si bien le faire remarquer... Cléo, je vais préparer le four pour les pizzas !

Kaléidoscope se retourna et quitta la chambre. Elle descendit à la cuisine, et continua ses pizzas. Cléo allait sûrement descendre...et elle saurait alors qui avait raison. Même si son plan actuel était fait en fonction de la version de Kafei.

Kafei a échoué. Non il n'était pas comédien, il ne savait pas non plus contrôler les émotions trop fortes. Mais à perdre cette manche il allait perdre la vie. Ce qu'il comptait faire ? Nettoyer le lit ? Et lâcher Cléo ? Pas question. Il resta immobile, gardant Cléo sous la main. Et il comptait bien rester ainsi jusqu'à ce que Kaléidoscope comprenne la situation. La vraie question qui se posait en fait...

Kafei : Qu'est-ce que TU vas faire ?

Kafei attendit une réponse de la part de Cléo. Et il la reçu. Mais en aucun cas il n'avait prévue celle-là. Au lieu de s'écarter de peur, il resta un instant à profiter de la situation. Il risquait de mourir d'ici quelques heures au plus tard alors... Mais quand la réalité revint à lui, il se renversa en arrière. Pendant moins de trois secondes, de fantomatiques ailes et une auréole étaient apparues autour de lui. Son visage était tout rouge.

Kafei : Qu-qu'est-ce que t'as voulu me faire, me goûter ? !

Il n'eut pas de réponse. Elle se dégagea de son emprise pendant qu'il était sous le choc et s'enfuit en bas. Elle se calma avant d'entrer dans la cuisine.

Cléo : Kaléidoscope, merci pour ton aide ! Désolée de ne rien t'avoir dit. Kafei et toi, vous sembliez proche, j'avais peur que tu m'en veuilles. Parce que je m'intéresse à lui.

Oui, en tant que repas ! Pourquoi ce crétin n'avait pas tout de suite reculé !?

Cléo : Dit, tu pourrais aller allumer le four ?

Kaléidoscope s'approcha de la machine. "Je n'en ai jamais vu d'aussi grand. Comment ça marche ?". Cléo soupira.

Cléo : Il faut mettre du bois par le conduit.

Elle coupait les tomates, et revit Kafei, qui avait rougit après le baiser. Ce garçon était vraiment idiot !

Kaléidoscope : Je pose le bois dans le conduit, où plus loin, là où il semble y avoir un creux...

Cléo en avait assez ! Elle en avait assez de ne pas pouvoir se concentrer à cause de l'hésitation de Kafei, de la tête qu'il avait fait, et de tout ! Pourquoi elle posait tant de question celle-là ?! Elle prit une buche pour lui montrer l'exemple pour que cette idiote le fasse ensuite, comme une grande, et qu'elle puisse la faire rôtir ! BAM.

Cléo : . . .

Elle se retourna. L'idiote la regardait à travers la vitre du four...qu'elle coupa.

Kaléidoscope : Pourquoi ? Non mais, après toute cette histoire, on a bien le droit à des explications...

Elle bloqua le four avec une chaise et courut en haut chercher Kafei.