8eme mission : Vous êtes arrivés à Vynitie. Terminus de ce train. Tout les voyageurs descendent de voiture!

La vague abattit sur les deux aventuriers de plein fouet. Gareth avait fermé les yeux et prié, en se disant qu'après tout ce qu'il a enduré dans sa (quand même courte) vie, c'était quand même idiot de mourir comme ça, à cause d'un raz de marée. Sauf que finalement, il ne mourut pas. Ni lui ni Orion d'ailleurs. En ouvrant les yeux, il vit qu'ils étaient dans une sorte de bulle, créée par Orion grâce à Rigel. Bon le courant les poussa vers la plage, mais au moins il n'étaient pas écrasés. Heureusement qu'il y avait quelqu'un maitrisant la magie pour les protéger ! Gareth s'autorisa un petit rire nerveux, soulagé d'être sauvé de cette manière.

Gareth : Merci Orion... tu vois ? Tu me sauves quand même au final.

Sauf que Gareth n'était pas un expert dans les relations humaines hors combat. Il arrivait à rassurer ou à exhorter ses compagnons alors d'un combat. Mais réconforter ? Une fille ? Alors il fit comme s'ils avaient gagné un combat. Il donna deux petits coups de main dans le dos à Orion.

Gareth : Bon ben, on s'en est sortis hein ! On aura doublement mérité notre petit déjeuner !

Le jeune homme resta à la regarder, ne sachant trop que dire d'autre.

Gareth : Heum... bien joué ! Si tu n'avais pas utilisé ton pouvoir on serait sûrement morts ! ... désolé...

Orion : ...tu penses quand même que je suis utile ? Même si je t'ai désobéit ?

Elle sauta sur le sable et fut prises de quelques tremblement en sentant qu'il était humide.

Orion : Je suis venue ici, alors que tu m'avais bien dit que ça pouvait être dangereux... Je suis désolée de n'en avoir fait qu'à ma tête et de t'avoir entraîné là-dedans... N'empêche, heureusement que tu m'as suivie... je ne dois pas être trop discrète quand je fugue...hein ?

Elle vérifiait en même temps que toutes ses affaires se trouvaient dans ses poches...et sentit le coquillage qui abritait le couteau d'or.

Gareth : Hein ? Bien sûr ! Se protéger de cette vague c'est quelque chose, t'es puissante ! Et ne t'en fait pas... désobéir ça fait partie de la vie. Le plus important c'est de savoir quand il faut le faire ! Là t'as apprit que à moi il faut pas me désobéir.

L'aventurier souriait en coin, avec un air malicieux. Mais il restait à moitié sérieux. S'il a pu survivre jusqu'ici c'est grâce à une sorte de sixième sens. Ou la chance, ça compte aussi beaucoup.

Gareth : Oh, exemple du moment où désobéir EST crucial : quand tu m'as dit de ne pas te suivre. Non seulement j'ai le sommeil léger, mais je ne dormais plus à ce moment !

Orion : ...je retiendrais... Désormais, quand ça sera dangereux, je serai plus concentrée et prudente... Et je t'écouterai aussi. J'aurais du le savoir, avec ton expérience, tu sais comment te comporter de telle ou telle situation. Si j'ai utilisé le charme du bouclier magnétique, c'est un peu par accident. Et même si ça a marché, je ne l'ai pas fait consciement ! Toi, tu es vraiment courageux...je vais essayer d'en prendre de la graine ! Moi aussi, je serai une aventurière après notre mission du train, et tout le monde saura que j'ai bien évolué !

Elle sortit son coquillage et le tendit à Gareth avec un grand sourire.

Orion : C'est pour pleins de raisons ! La pomme, notre pacte de protection réciproque, et maintenant ton intervention. Merci Gareth !

Gareth prit le coquillage, assez surprit.

Gareth : Hein ? Ah ben merci ! Tiens je l'avais jamais vu cel...

Alors qu'il regardait le coquillage sous toutes ces coutures, le couteau en or qu'il contenait tomba sur le sable. Gareth était d'abord intrigué. Il se baissa pour le prendre et le regarda. Puis ensuite il fit le lien, et en resta bouche bée.

Gareth : Ah mais... fallait pas m'acheter un truc pareil ! Mes déesses ça a dû te coûter un bras ! J'en ai encore un de valide, j'aurai pu le donner ! ... il est magnifique.. mais ohlala !

Orion avait arrête de l'écouter en cours de route, vérifiant que ses deux bras étaient toujours bien accrochés au reste de son corps.

Orion : Non, j'ai mes deux bras... Mais heureuse qu'il te plaise ! C'est le cadeau que j'ai acheté quand je me suis enfuie au marché ! Tu ne t'y attendais pas, hein ? Je me suis dit qu'un jour, tu en aurais bien besoin d'un autre, non ? Bon, au départ, il n'était pas comme ça, et il y a eu cet oiseau étrange... mais je l'ai bien payé comme il faut, alors, il est à toi ! Prend ça comme une preuve de ma gratitude. Même si à la base, c'était pour un gage d'amitié... Ca marche aussi !

Son ventre se mit à gargouiller, et elle plaqua ses mains dessus, gênée.

Orion : Je n'ai encore rien mangé ce matin...je crois que je commence à avoir faim...

Gareth : Moi non plus, la faute à qui en même temps...

Son sourire s'élargit alors qu'il donna une tape dans le dos d'Orion pour l'encourager.

Gareth : Mais bon, passons ! La faute étant à ces minables qui n'étaient même pas des amuse-gueules, des comme eux j'en mange une dizaine au petit déjeuner ! Non je plaisante, je ne pratique pas le cannibalisme ! Seulement dans les cas d'extrême urgence.

Gareth marcha vers la ville à nouveau en éclatant de rire, laissant sous entendre que l'idée lui est déjà venue à l'esprit, voir plus...

Orion trottina sur ses talons pour le rattraper et marché à ses côtés, les mains dans le dos.

Orion : Les cas d'extrême urgence... Non, tu ne me feras pas avaler que c'est déjà arrivé... D'un autre côté, tu as fais plein de choses dont peu de gens peuvent se vanter... Alors...tu as déjà eu ce genre de rares cas ?

Elle fixait Gareth du coin de l'oeil et attendant la réponse. Dans son esprit, un mini Gareth lui courait après avec une fourchette et un couteau...

Gareth : Moi ? Deux fois ! Les deux quand j'étais coincé dans des monts enneigés. Rappelle moi de ne pas passer par là. Mais tu sais, en fait, le goût est très proche du boeuf ! Bon il faut trouver de quoi allumer un feu, parce que sinon c'est pas super... cette discussion ça m'a encore plus ouvert l'appétit qu'avant, pressons nous !

D'un pas énergique, il continua son chemin vers l'auberge, alors que les passants regardèrent d'un oeil inquiet. Vous le seriez vous aussi, si de probables cannibales se promènent dans vos rues, surtout si l'un d'eux est réputé partout où il passe pour être bizarre...

Orion, elle, avait sourit, puis pouffé de rire, tout en continuant de marcher et de trottiner pour rester à la hauteur de Gareth.

Orion : J'ai intérêt de me tenir à carreaux et de faire attention... Surtout si tu as aussi des dents en acier ! Si on t'a cassé toute tes vraies dents au combat...

Elle affichait un sourire moqueur. Bien entendu, elle le croyait. Mais pourquoi le craindre, alors que cette même personne venait de lui sauver la vie ? Et puis, elle garderait en tête d'éviter les monts...au cas où.

Orion : Non, parce que souvent, les hommes me disent que je suis belle à croquer, alors...

Elle rit elle-même de sa propre blague.

Gareth ricana. Il aimait bien ce genre d'humour. Surtout, il s'y habituait, étant donné que il a été dans tellement de situations qui auraient pu faire objet d'humour noir...

Gareth : Je te mangerai en dernière si on sera un jour dans cette situation !

Arrivé devant l'auberge, il poussa la porte d'une main avec un air fier. L'aubergiste avait, lui, l'air soulagé plutôt.

Orion haussa les épaule avant de le suivre.

Orion : Comme on dit : le meilleur pour la fin ! Oh ! Bonjour monsieur ! Vous avez bien dormi ?

Elle sauta au cou de l'aubergiste et l'embrassa sur la joue.

Orion : Qu'est-ce qu'on mange ici pour le petit déjeuner ?

Elle avait joint ses mains et fixait Monsieur Century avec de grands yeux brillants.

Roger : ... des croissants, du café et des oranges... Gareth, tu...
Gareth : Oui on a rencontrés quelques pirates. Pah, des petits joueurs, tu aurais pu prendre ton tromblon et tirer un coup en l'air, ils auraient dégagés la queue entre les jambes !

L'aventurier s'installa dans la petite salle de déjeuner où les assiettes et les tasses étaient déjà disposées avec le menu proposé dessus en se servant croissants et café.

Gareth : Au fait, tu peux nous dire comment est la route pour Suhaj d'ici à là bas ?
Roger : C'est le calme plat, mais apparemment la grande partie du territoire plus au nord est envahie par... l'Armée des Enfers...
Gareth : Oh ça...

Orion : Une armée ?

Elle regardait tour à tour Gareth et Roger. L'Armée des Enfers... Gareth n'avait pas parlé d'une prison dont il s'était échappé ? Ou quelque chose comme ça...

Orion : C'est les même que ceux à qui tu as échappé Gareth ? Tu as bien parlé d'une prison, ou quelque chose dans le genre, non ? Alors, tu connais un peu leurs points faibles ?

Elle se servit en viennoiseries et prit une orange, puis se versa une petite tasse de café.

Gareth but son café à petites gorgées, profitant de la vue dehors vers la mer.

Gareth : Oui il n'y avait pas longtemps, j'ai été attrapé.
Roger : QU-QUOI ? !
Gareth : Avant que tu ne fasses des remarques, je vais te gâcher la fin : je m'en suis sorti vivant.
Roger : Là n'est pas la question ! Enfin si mais ! ...
Gareth : Leur point faible hein ?

Pour faire durer le suspens, il prit le temps de manger un croissant, alors que l'aubergiste le fixait avec de gros yeux. Puis il avala...

Gareth : ... ils n'en ont pas vraiment.

Orion : Oh... Ben, avec ta grosse tête d'aventurier tout fier, on ne va pas pouvoir jouer sur la carte du "passage inaperçus"...

Elle s'assit face à Gareth et éplucha son orange pour en manger un morceau.

Orion : Mais ça ira... Si tu as pu t'en sortir seul une fois, à la limite, on s'en sortira seuls, de justesse, une autre fois ! ...ils font peur ? Ce sont des personnes comme toi et moi ?

Elle déchira son croissant et le mangea par petits bouts, tout en fixant Gareth avec intérêt.

Gareth : Ca dépend. Il y a les démons mêmes. Ils ont un aspect d'humains à part des petites ailes dans le dos, des ailes sombres. Mais même ça ils sont capables de les faire disparaître à volonté. Et il y a tout les humains qui les supportent. Et qui sait, peut être même les animaux...

Par précaution, il jeta un coup d'oeil dehors.

Gareth : ... oh, et il y a les Généraux. Aucune idée combien ils sont, j'en ai rencontré qu'un, un scientifique fou. Il était sur mon chemin de la sortie, je l'ai éraflé. Ouais, faut commencer à prier les déesses si vous y croyez encore !

Orion lâcha son déjeuner et se mit à réciter une prière en langue ancienne, la voix tremblante. Elle entrouvrit un oeil, puis le second, soupira, et continua son repas, moins enthousiaste.

Orion : On peut quand même espérer... Tu es excellent au combat, et j'arrive à maîtriser le sort de lévitation à présent, la plus part du temps. On a une chance... Et aussi vite, on ne les croisera pas...

Elle s'accrochait au petit espoir que cette idée représentait.

Orion : Et puis, c'est pas comme si on y était ! On aura le temps de réfléchir à un plan ! Et comme tu le disais, avec un peu de chance, on perdra des membres ouvriers du train et on aura un peu plus de calme quand on s'en sera sortit !

Elle osa un petit sourire....mais le perdit aussitôt.

Orion : Ah ! Voilà ! Voit combien ton attitude commence à déteindre sur moi quand on parle d'eux... On est sensé faire tout pour les sauver...c'est vrai...

Gareth la fixa d'un air sérieux et sévère.

Gareth : Exactement, rappelle toi bien, notre mission c'est de garder ces ouvriers en vie. On est pas sensés être les sauveurs du monde. C'est le travail des armées ce genre de truc. Démons ou pas, on devra se débarrasser de ce qui sera sur notre chemin. Ca ne voudra pas forcément dire tuer, comprend moi bien. Ca veut aussi dire ne pas prendre de risques inutiles. On ira pas sauver des gens dans une situation désespérée. Si j'ai chassé les pirates avant, ce n'était pas pour les gens de cette ville, mais parce que TU étais en danger.

Il prit sa tasse en main sans la boire, toujours en regardant Orion dans les yeux.

Gareth : Ca n'aura échappé à personne que tu as une bonne nature. Ben pendant notre mission, il va falloir apprendre à la calmer malheureusement. Ce n'est pas la peine de risquer de se faire tuer pour échouer sur tout les tableaux.

Il but la dernière gorgée qu'il avait dans la tasse.

Gareth : En parlant de tuer... je m'en doute, mais tu n'as jamais tué une personne ou même un animal ? Non, les insectes plus petits que mon bras ne comptent pas.

Orion baissa lentement les yeux vers sa propre tasse. Au fil des paroles de Gareth, elle avait l'impression qu'elle allait plus jouer le rôle d'un boulet au bout d'une chaîne que celui d'une personne vraiment utile. Pourquoi leur première mission n'était-elle pas faite pour l'entraîner un peu, avant de passer aux choses sérieuses...? Elle murmura quelque chose d'inaudible, un peu étouffé, puis se repris avant qu'on ne lui demande de répéter.

Orion : Non...

Elle n'avait pas honte de cette réponse. Ne jamais avoir tué devrait être une qualité. Sauf que pour un bouclier séparant ouvriers et méchants en tout genre, ça pouvait aider. Quant à sa bonne humeur, aucun soucis, elle venait de la perdre à l'instant même...pour le moment en tout cas.