Mission n°13 : Malédiction

Kafei : Malheureusement, les quelques blessures qu'on a pu voir sont celles sur des personnes déjà décédées des attaques des loups... Souvent ces blessures en elle-même ne sont pas mortelles, c'est la perte du sang qui...

Réalisant qu'il ne fait qu'assombrir l'ambiance à nouveau, il tenta de changer le sujet, quitte à ne pas être subtil.

Kafei : ... sinon docteurs, nous ne sommes pas des héros spécialement. Des héros seraient de sgens qui en sauvent d'autres sans le savoir, pour nous c'est un métier et nous avons intérêt à savoir comment faire ! Et même, la grande majorité des visites que nous avons sont pour des maladies ou des douleurs bénignes. Nous rendons en quelque sorte la vie plus facile on va dire ?

Cléo : C'est déjà très bien pour les temps qui courent !

Le château surplombant la capitale se rapprochait. Les bruits, les musiques, les rires, eux aussi devenaient plus présents.

Cléo : On dit que la chanteuse favorite de la Reine sera présente. Elle a vraiment convoqué tout le monde pour nous permettre de passer une agréable soirée. ...ce genre d'ambiance, en général, vous aimez ?

A l'intérieur, Kaléidoscope faisait de son mieux pour suivre les indications du personnel, des ministres et les conseils de celle qui s'appelait Ariane Space Jones et s'était présentée comme chanteuse officielle de la Reine.

Ariane : Je dois avoir une scène assez grande, pourrait-on rajouter une avancée ? J'aime me sentir proche des gens.
Kaléidoscope : Oui, oui...

Kafei : Oh je ne suis pas très habitué à ce genre de soirées en fait... Bon d'accord, je n'y suis jamais allé avant. Je ne connais pas non plus la voix de la chanteuse, mais on en dit que du bien !

Kafei regarda la foule qui s'amassa à l'intérieur. Cela lui rappela le monde qu'il y avait eu le matin même. En d'autres circonstances... Il prit le bras de Cléo.

Kafei : On va de nouveau être un peu bousculés on dirait !

Cléo rougit un peu. Elle n'était pas habituée au contact physique. Bien qu'elle tienne sa propre boutique, elle gardait une distance avec les gens en général. Mais le fait qu'il la tienne la rassurait aussi. Etre emportée par la foule aurait été une épreuve difficile. Et si les Loups osaient participer à la fête et la choisissait pour cible ? Et si ils l’emmenait loin, la tuait, et qu'on retrouvait son corps le lendemain ? Aussi fit-elle un pas de côté dans la direction de Kafei pour bien rester contre lui.

Cléo : Ne me perdez pas. S'il vous plaît...

Elle venait de prendre conscience de ce qu'était cette fête. Un moment de bonheur... qui pouvait aussi servir de piège. Non pas qu'elle soupçonne la Reine, mais si les Loups avaient intégré ses ministres ? Ou s'ils comptaient tirer parti de la célébration ?

Roxanne quitta sa demeure et décida d'être au coeur de l'évènement elle aussi : elle n'avait fait que jeter un sort interdit. Après, puisqu'elle ne pouvait plus rien faire, peut-être pouvait-elle agir sur le sort de Cléo en se faisant passer pour une fillette ordinaire ? Et puis, personne ne se souvenait d'elle...
C'est ce qu'elle pensait avant de croiser le regard de Kaléidoscope, après avoir dépassé rapidement Cléo en la bousculant au passage.

Kafei et Cléo entrèrent enfin dans le palais. Lui qui n'avait jamais pu y entrer jusqu'à aujourd'hui, il fut fasciné par la beauté et la grandeur du hall. Le brouhaha ambiant montrait à quel point il était vaste et contenait bien du monde...

Kafei : Je n'ai pas trop l'occasion de me déplacer à cause de mon travail, alors ça donne vraiment l'impression de me trouver dans une autre ville quand je vois autant de monde que je ne connais pas ! Pas vous ?

Cléo n'avait pas bien écouté. Elle se tourna vers lui et murmura un "si, si". Cet endroit lui était étrangement familier. Mais Kafei la tira de ses songes étranges et la ramena sur terre.

Cléo : Je ne sais pas. Moi, beaucoup de monde de notre quartier vient m'acheter du lait. Mais c'est vrai que là, voir tout le beau monde de la capitale... C'est quelque chose.

Quand Kaléidoscope croisa le regard de Roxanne, elle comprit. Tout. C'était de sa faute. Elle avait fait quelque chose. Mais quoi ? Elle n'avait pas assez de connaissance en magie pour comprendre. Yubiwa était absente quand il ne fallait pas : elle aurait peut-être pu l'éclairer sur la magie angélique. Quant à Kafei, il ne venait pas vers elle naturellement, aussi elle en conclut qu'il n'avait aucun souvenir de sa vie réelle. Mais elle devait le protéger. Si elle était la seule à avoir encore tous ses souvenirs, elle devait agir et faire en sorte qu'il n'arrive rien à Kafei. Et bien entendu, elle ne souhaitait pas voir Cléo tomber à cause de la petite peste aux cheveux blancs comme la neige qui venait de se diriger vers le buffet. Si seulement il y avait un moyen de faire que Kafei et Cléo en sortent sains et saufs... Mais si elle leur parlait, ne leur ferait-elle pas peur en révélant la vérité ? Peut-être même que les habitants de la ville la penserait folle, ce qui serait bien plus mauvais encore pour sa propre vie... Mais elle serra les poings, impuissante, en regardant Cléo sourire à Kafei.

Kaléidoscope : ...protègez-le, Fae... Vous êtes plus forte que vous ne le pensez... Et si seulement Kafei pouvait aussi veiller sur vous pour qu'une fois que tout serait rentré dans l'ordre vous remontiez sur votre trône et-
Kitty : Miss Fae, venez donc, le concert va commencer et vous avez une place de choix !

Kitty la força à quitter le duo des yeux. Aussi manqua-t-elle un fait discret, mais qui allait changer la donne. Quand Cléo croisa le regard de Kafei de nouveau, une étincelle de magie passa dans son regard, comme dans le sien, les liant jusqu'à ce que la malédiction prenne fin...
Cléo rougit alors un peu plus.

Cléo : Vous savez danser ?

Kafei : Je connais un peu, je dois avouer que je n'ai pas trop pratiqué... mais mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas ?

Kafei lui prit les deux mains dans les siennes et commença à danser à un rythme assez lent. Les gens autour d'eux s'écartent pour danser eux aussi au rythme de la musique en attendant le grand spectacle avec le chant d'Ariane.

Kafei : Vous avez hérité de la boutique de lait de vos parents ?

Cléo : Oui. C'est ça.

"Je crois", pensa-t-elle à contre coup. Elle savait que ses parents étaient décédés. Mais comment ? Et elle ne se souvenait pas d'avoir vécu dans la petite maison avec eux... D'ailleurs, elle n'arrivait pas à revoir leur visage. Mais c'était normal, pensa-t-elle : ils étaient partis depuis longtemps. Son esprit avait du la protéger de la douleur et fermer cette partie de sa mémoire.

Cléo : Ils sont morts quand j'étais enfant. Je ne m'en souviens pas si bien... je crois qu'on essaie toujours d'oublier les moments trop durs à supporter. Et vous ? D'où vous vient l'envie de devenir médecin ?

Elle posa sa tête sous le cou de Kafei. La danse l’apaisait un peu. La musique lui plaisait beaucoup. Mais elle aussi, elle avait quelque chose de familier. Elle avait peut-être déjà entendu cette chanteuse dans un autre spectacle. Sans doute.

Roxanne attendait que Cléo se transforme. Elle avait souhaité qu'elle meure. Cléo était forcément une louve à présent. Elle ne remarquait pas le scintillement de la sphère qu'elle cachait sous sa cape noire : la magie de Cléo, trop près de sa vraie propriétaire, la préservait non seulement de la transformation, mais elle lui rendait son caractère originel. Cléo était tel qu'elle était avant le vol de son âme. Et ce détail n'échappa pas à Kaléidoscope qui, assise au balcon donnant sur la foule enjouée, gardait un œil bienveillant sur Kafei et la Reine.

Kaléidoscope : (Elle est beaucoup plus douce... Roxanne est très proche... c'est quelque chose que je devrai tourner à mon avantage...)

Kafei : Soigner les gens, pouvoir faire quelque chose d'aussi important dans leur vie est quelque chose de vraiment gratifiant ! Mais si vous me demandez quand est-ce que j'ai choisi cette voie, c'est...

Kafei s'interrompit, l'air de réfléchir. Oui, quand est-ce qu'il s'est dit qu'il allait faire ça ? Y avait-il un élément déclencheur dans sa jeunesse ?

Kafei : ... quelqu'un de proche s'était blessé, pas grand chose juste une égratignure, mais j'avais des pansements sur moi, et j'étais fier de pouvoir l'aider !

Cela semblait plus à une excuse qu'un vrai souvenir, car c'est exactement le cas. Kafei n'avait aucun souvenir de son enfance, ou même de ce qu'il s'est passé ces dernières années. Mois ? Semaines ?

Cléo : C'est plutôt mignon comme révélation de carrière.

Kaléidoscope surveillait l'activité de Roxanne. Elle venait de s'asseoit pour savourer un verre d'eau aromatisée au citron. Rien d'anormal. Mais elle ne quittait pas Cléo des yeux... Comme si elle attendait quelque chose.
Soudain Cléo cessa de danser et porta une main à sa tête.

Cléo : Je vous prie de m'excuser... Une sensation de vertige...

Cléo cligna des yeux : sa vue s'était troublée un court instant.
Kaléidoscope remarqua le sourire monstrueux de Roxanne. Et une idée horrible lui traversa l'esprit. Cléo était un loup. Il n'y avait que cette explication pour pousser Roxanne à s'afficher : elle voulait voir de ses propres yeux sa victoire. Tout ce sort, elle l'avait jeté pour que le peuple se retourne contre sa reine, qui ne savait même plus qu'elle en était une... Kaléidoscope hésitait à intervenir : si Cléo se transformait, elle serait exécutée sur le champs. Elle gardait l'espoir que son analyse soit fausse, et que la jeune fille ait simplement trop tournoyé aux bras de Kafei.

Cléo : ...je pense que je vais rentrer... je suis vraiment navrée...

Kafei s'inquiéta pour elle et ne la lâcha pas encore.

Kafei : Vous ne vous sentez pas bien, vous avez besoin d'aide ? Laissez moi au moins vous raccompagner dans ce cas ! Ça serait vraiment dommage que vous vous évanouissiez ou pire sur le chemin du retour !

Et il continua de la questionner sur ce qu'elle a mangé à midi, ces dernières activités, si ça s'était déjà produit... alors qu'il l'emmène vers l'entrée où il y a de moins en moins de monde.

Kaléidoscope, inquiète, se mis à courir. Tant pis, Cléo y passerait, mais elle ne toucherait pas à un cheveu de son meilleur ami dans ce monde ! Déjà qu'elle voulait la peau des Anges d'habitude...

Kitty : Ma Reine, je vous présente le Comte d'Ol !

Kaléidoscope avait freiné sa course quand la demoiselle avait surgit devant elle. Elle voyait derrière elle Cléo et Kafei s'en aller. Le Comte se présentait. Ils l'entraînaient vers un groupe de riches associés. Elle ne pouvait pas leur dire qu'elle devait sauver un sujet de l'emprise d'une louve : elle n'était pas encore certaine que Cléo en soit une... Impuissante, elle se retint de verser une larme et se promis le lendemain d'aller voir le médecin qui était en charge de Kafei pour son éducation dans le métier.

Cléo, touchée par l'attention de Kafei, s'appliquait à être précise dans ses réponses.

Cléo : Je... il me semble que j'ai peu mangé ce midi : après le spectacle de ce matin, j'étais encore toute retournée, vous comprenez...? Et... je... j'ai ensuite travaillé à la boutique, et j'ai fais les livraisons, mais ça, c'est dans mon quotidien...

"Il me semble ?", ajouta-t-elle pour elle-même mentalement. Un quotidien dont elle avait peu de souvenirs...

Cléo : Et non, je ne me souviens pas avoir déjà eu cette désagréable sensation... J'ai l'impression que ma tête va exploser...

Kafei : On ne dirait pas que ça vient de là. Peut être avez vous attrapé quelque chose ? Une chose est sûre, on ne peut pas rester ici, il faut rentrer. J'avertirai le docteur dès qu'on arrivera, et on verra ce qu'on peut faire !

Le garçon l'entraîna en dehors du palais et reprit le chemin en sens inverse pour revenir chez Cléo.

Kafei : Ne vous en faites pas, je vous guide, si ça ne va vraiment pas je peux vous porter !

Cléo : Merci.

Elle lui sourit. C'était réellement un garçon charmant.

Cléo : Je ne vous demanderai pas de me porter. Ça devrait aller. Mais jamais personne n'a autant fait attention à moi. Je ne suis que la petite laitière. Ca me touche. Sincèrement. Merci à vous.

Elle frôla la main du garçon comme une invitation, une question discrète et muette : "je peux ?".

Kafei : C'est un devoir et un plaisir de prendre soin des gens !

Voyant sa main frôler la sienne, il la prit, mais plutôt pour prendre la température. Sans pour autant la lâcher après.

Kafei : Personne ne s'est occupé de vous avant, vraiment ? Alors que vous portez le lait dont ils ont tellement besoin, c'est dommage et honteux !

Cléo : C'est mon travail, les gens trouvent normal que j'apporte le lait, ils me paient et ça s'arrête là. Rare sont ceux qui me saluent. Ceux qui me demandent des nouvelles se comptent sur les doigts de la main... Même si je suis appréciée, je... je me sens un peu transparente.

Elle ferma les yeux et s'arrêta : elle avait ressentit une douleur fulgurante à la tête.

Cléo : Des fois... je... j'ai...

Elle s'était pliée en deux et respira profondément.

Cléo : L'impression qu'ils ne me voient pas. De faire partie du décors.

Kafei se pencha vers elle, l'air inquiet.

Kafei : Ça s'empire on dirait, oh mais on est proche de chez vous, si on avait encore deux minutes...

Il prit cette fois sa main avec les deux siennes.

Kafei : Je vous en prie, encore un peu, une fois chez vous vous pourrez vous allonger et boire un verre d'eau ou de lait !

Mais c'était trop tard. Les pupilles bleu céruléen de Cléo venaient de virer au doré pur. Elle repoussa Kafei : la frappe laissa une marque de griffure peu profonde sur l'avant-bras du garçon. Elle tomba à terre, à quatre pattes et hurla alors que son corps se déformait pour devenir celui d'un loup. Elle releva alors lentement la tête vers le garçon et braqua sur lui un regard froid. Deux yeux jaunes.

Quand tout à coup, à l'intérieur de ce corps qui n'était pas le sien, elle se sentit reprendre petit à petit le contrôle. Les yeux du loup se teintèrent de bleu pour recouvrir le bleu pur des yeux de Cléo Fae. Elle sentait bien plus d'odeurs que lorsqu'elle était humaine, et elle s'en émerveilla un court instant, avant de remarquer qu'elle sentait également la peur de Kafei. Elle baissa la tête et inspecta ses pattes. Elle déploya lentement ses griffes : jolies... Elle leva la tête et dressa ses oreilles en direction du château : elle entendait aussi beaucoup mieux. Humaine, elle n'entendait plus le murmure des conversations. A présent, elle entendait un faible bourdonnement.

La fourrure du loup était de la même couleur que les cheveux de la demoiselle, châtain aux reflets auburn, un peu violet... Elle avait la poitrine et le ventre d'une belle couleur crème, ainsi qu'un masque en forme de lune, blanc, englobant ses yeux, ses pommettes et son museau. Très beau spécimen. Assez imposant en taille : les loups créez par Roxanne dépassaient de loin la taille d'un loup ordinaire...

Kafei regarda tour à tour la griffure sur son bras et Cléo qui s'était transformée sous ses yeux. Il avait imaginé bien des scenarii dans sa tête à propos de ce qui arrivait à Cléo avec son mal de tête, mais qu'elle se change en Louve n'en faisait pas partie.

Bien sûr il était apeuré, mais aussi fasciné, car ce qui venait de se dérouler, il était certain que personne ne l'a jamais vu. Ou survécu pour le raconter. D'ailleurs, la réalité le rattrapa vite car il réfléchit aussi vite que possible comment s'en sortir de cette situation...

Alors que Cléo s'avançait vers le garçon, un hurlement retentit, emplissant la nuit, restant en suspend un long moment, comme un écho : un loup. Un autre se fit entendre, comme en réponse au premier. Puis ce fut une sorte de concert...
Les oreilles de Cléo se dressèrent, alors que ses yeux bleus restaient rivés sur Kafei. Etrangement, elle comprenait le sens des jappements et des hurlements lointain. C'était un rassemblement. Le vent souffla dans sa fourrure brune-rousse, apportant avec lui bon nombre d'informations qu'en tant qu'humaine, elle n'aurait pas détecté. Elle sentit la crainte de Kafei, elle sentit l'odeur des animaux qui se rapprochaient sans doute. Kafei était un humain hors du château. Le peu d'humains qui n'étaient pas allés au château pour répondre à l'invitation de la reine étaient enfermés chez eux. Il était une proie facile. Décidée, elle bondit vers lui sans prévenir.

Bien que surpris, Kafei réussit à esquiver au dernier instant Cléo qui bondit vers lui en roulant sur le côté.

Kafei : C'est pas possible, c'est pas possible... c'est pas possible !

Mais il n'eut pas le temps de se remettre de ses émotions, il paniquait déjà à cause des autres hurlements de loups aux alentours. Mais rester ici ne semblait pas non plus être la meilleure idée, alors il s'enfuit en direction du château de nouveau.

Cléo dérapa dans la terre et se releva : Kafei n'était plus devant elle. Il s'en allait vers le château alors qu'un Loup arrivait sur sa droite. L'avait-il aperçu ? Dans tous les cas, il ne pourrait pas s'en sortir. Cléo partit à la poursuite de Kafei et accéléra le pas pour tenter de devancer l'autre animal. Heureusement, le sport ne semblait pas être le fort du jeune homme. Cléo l'attrapa par la cheville pour le traîner vers elle, puis fit soudainement un bond en avant pour se placer entre Kafei et l'autre loup, qui venait se s'arrêter face à eux.
Elle le jugea du regard : brun, une demi taille de plus qu'elle, les yeux dorés, les crocs visibles. Dangereux. A son tour, elle révéla ses dents pointues et grogna. Ses poils se dressèrent légèrement sur son dos. Les autres hurlements se faisaient plus pressants, plus proches. Comme s'ils allaient surgir de partout, les encercler.

Lorsque Cléo sous sa forme louve fraîchement adoptée réussit à le rattraper et à le tirer, le jeune médecin se dit que il ne se ferait jamais de vieux os face à leurs ennemis qui terrorisent le village. Mais en plus avec un autre loup visible et menaçant droit devant eux, et d'autres qui semblent se rapprocher de toutes parts, la situation empirait pour lui de seconde en seconde.

Le spectacle qui s'offrait à lui semblait curieux cependant. Il a toujours cru que les loups chassaient en meute et se partageaient les proies. Mais ici, Cléo semblait plus possessive et prête à attaquer son semblable.

Kafei : *Ce qui ne changera rien à ma situation, je vais me faire manger quoiqu'il arrive...*

Le loup brun fit claquer ses dents. Cléo baissa les oreilles un court instant : erreur. Il savait qu'elle n'étais pas sûre d'elle. Dans une extrême violence, il bondit alors sur la louve et planta ses crocs dans son cou. Un gémissement de la part de Cléo indiqua qu'elle avait été blessé par cette attaque fulgurante. Néanmoins, la situations bascula bien vite. Elle griffa son adversaire à l’œil, le manquant de peu mais l'obligeant à reculer. Elle n'attendit par pour engager un combat avec lui, essayant de mordre où elle pouvait. Il était plus puissant, elle avait néanmoins son intelligence humaine. La panique s'emparait d'elle petit à petit : les autres arrivaient. Elle tenta une morsure au niveau du flanc du grand mâle : il poussa un cri tel qu'elle le relâcha et rejoint Kafei. Plantant ses crocs gorgés de sang, elle le hissa sur son dos et partit au galop, alors que les loups sortaient des bois alentours. Pendant un court instant, certains reniflèrent la blessure du loup au pelage brun, puis ils partirent tous à la poursuite de la louve.
Pour Cléo, courir avec sa blessure était délicat. Mais supporter le poids de Kafei ajoutait une contrainte supplémentaire.

Le déroulement du combat surprit Kafei à plusieurs moments. Habitué à observer les réactions des humains, il remarqua qu'elle avait toujours un comportement assez semblable et plutôt éloigné de celui des animaux, basé sur l'instinct. Mais surtout, elle l'avait sauvé, et tente de s'échapper avec lui !

Mais il voyait qu'elle souffrait après avoir été attaquée, alors aussi farfelu cela semblait-l, il lui parla...

Kafei : ... si on peut aller chez moi, je peux vous soigner...