Mission n°13 : Malédiction

Kafei : Des loups ont bien essayé de m'attaquer, mais mademoiselle Fae elle-même non. Vous avez dû la manquer de vue...

Miko : Pourquoi ne pas avoir parlé de cette attaque plus tôt ?

Kafei : ... je ne l'ai pas jugée nécessaire au récit pour défendre madem-

Miko : Pas nécessaire lors d'un procès de gens qui se transforment en Loups, le fait que vous soyez attaqués par ces Loups-là même ? Je trouve cela surprenant.

Kafei : Aussi vite il s'agit de Loups de l'extérieur du village...

Miko : Ou vous nou cachez quelque chose...

La tension monta encore d'un cran alors que les deux s'échangèrent des éclairs avec leurs yeux.

Kaléidoscope réfléchit. Roxanne aurait-elle donné le mauvais rôle à Kafei et-ou Cléo ? Elle jetta un oeil à Cléo. Puis à son meilleur ami. Non. Non, ils n'avaient pas changé. Kafei était toujours le garçon adorable qu'elle connaissait. Quant à la reine Fae, elle semblait même plus humaine que d'ordinaire.

Kaléidoscope : V-
Cléo : C'est moi !
Kaléidoscope : oo ?
Cléo : ...je lui ai demandé de ne pas en parler. De l'attaque des Loups. Voyez, monsieur, j'avais peur qu'étant donné que nous leur avions échappés... comme cette scène s'est passé dans le noir, peut-être ne nous avaient-ils pas bien vus. Et qu'ici, ils n'auraient pas été capables de nous reconnaître. De plus, nous les avons vu en Loups, et non humains, nous ne saurions les reconnaître. Mais parler d'eux fait donc de nous maintenant des cibles de premier choix...
Kaléidoscope : ...si cette fille n'est pas une Louve, elle n'a pas tort. S'ils les ont attaqués, alors à partir de maintenant, ils deviennent des proies prioritaires et donc des civils à protéger...

Miko : Ou si elle est une Louve... ou même s'ils sont tout les deux des Loups, al-

Kafei : C'est un raisonnement stupide et dangereux que vous faites capitaine, et si VOUS étiez un Loup essayant d'accuser les autres et usant de votre position dominante pour être au dessus de tout soupçons ?

Miko vit rouge alors que ses yeux sortirent de ses orbites.

Miko : Je ne suis PAS UN LOUP espèce de demeuré ! Et s'il faut le prouver...

Kafei : Alors n'utilisez pas le doute comme argument d'attaque, capitaine ! Après tout, tout le monde peut accuser tout le monde d'être un Loup. Ce n'est pas les on-dit qui décideront du sort des gens, mais les faits. Tenez vous-en je vous prie.

Miko : ... très bien. Supposons que cette femme avait trop bu. Il n'empêche qu'elle aurait vu mademoiselle Cléo Fae se transformer en Louve. Avez vous quelqu'un d'autre pour la contredire ?

Kafei : La plupart des personnes étant au bal ce soir là, les rues étaient désertes, donc non je ne crois pas. A l'inverse, la seule personne à avoir soi-disant assisté à sa transformation avoue de par son propre aveu et celui de son mari avoir abusé de l'alcool. Ça n'en fait pas une témoignage très marquant.

Femme : Alors brûlez-moi avec elle.
Cléo : ...
Femme : J'avais peut-être bu, mais je suis sûre, je l'ai vu elle !

Kaléidoscope réfléchit, et se leva.

Kaléidoscope : Aujourd'hui, il n'y aura pas de punition.

Des cris, des chuchotements résonnèrent dans le stade, si bien qu'elle du demander le silence.

Kaléidoscope : Une enquête sera menée chez chacun des accusés, dont maintenant Cléo Fae. Demain, une décision sera prise. Personne n'aura le droit de plaider sa cause... Les soldats feront simplement part de ce qu'ils ont trouvé ou observé. Relâchez les suspects.

Elle se disait aussi intérieurement que c'était l'occasion d'observer le comportement des accusés, de Kafei... et de Miko. Car elle, elle se souvenait de Miko, et elle n'était pas certaine qu'il ait perdu la mémoire. Mais dans la loge de Cléo, lui aussi s'était dressé face à Mona. Pourquoi se plaçait-il contre Kafei et Cléo alors ? Non, il avait sans doute oublié lui aussi toute sa vie réelle.
Kaléidoscope quitta sa loge, un air grave au visage, alors que les soldats ouvraient la grille et que les suspects allaient retrouver leurs proches, leur famille. Cléo fut la dernière à sortir... mais la foule d'écartait sur son passage...

Kafei se rapprocha de Cléo et, comme lorsqu'ils étaient venu, il lui prit la main et regarda droit devant lui.

Kafei : Moi je crois en vous. Et je ferai en sorte que les autres aussi.



Au loin, Miko regarda le couple s'éloigner d'un air critique.

Miko : *On dirait que je n'aurais pas l'occasion de tuer la Reine Cléo aussi facilement. Bon, si je n'y arrive pas, je dirais aux Généraux de trouver une autre solution. Moi je pense qu'elle peut encore être utile...*

Il fit un effort pour ne pas jeter un oeil à Roxanne. Bien entendu il a été briefé sur ce qu'il se passait ici, et a été "catapulté" dans cette réalité pour profiter de la confusion afin d'éliminer la Reine qui est vue comme un obstacle, même si elle est considérée comme une alliée.

Miko : *C'est encore plus simple de consolider nos relations que de la tuer. Mais allez leur faire comprendre ça. Ah si j'étais à leur place...*

Dans sa rêverie, il s'éloigna de l'arène pour rentrer au château.

Kaléidoscope rattrapa Miko, accompagnée se ses gardes personnels.

Kaléidoscope : Capitaine ! J'aimerais vous demander de surveiller Celesta et Fae. Vous irez avec trois soldats en ville, inspecter leurs domiciles. J'espère que vous serez à la hauteur de mes attentes.

Et pendant ce temps, elle comptait bien enquêter sur Miko de son côté...

Cléo, elle posa sa tête sous le cou de Kafei, ferma les yeux, et murmura.

Cléo : ...et s'ils trouvaient quelque chose ? ...et si cette nuit... ils me voyaient ? Et si cette nuit, ça recommençait. J'ai tellement peur, Kafei... Et j'ai peur de vous entraîner dans ma chute si... si je...

Roxanne : ... C'est pathétique. Bah, elle ne s'en sortira pas...

Et alors qu'elle comptait filer Miko, elle se retrouva face à ce qu'elle appelait "un manteau noir". C'était des personnes encapuchonnées dans un long manteau noir préservant leur identité.

Roxanne : Que fait l'Armée Noire dans mon rêve parfait ?

Son interlocuteur leva la tête et Roxanne fronça les sourcils.

Mona : Elle protège sa reine.
Roxanne : ...votre talent est un gâchis sous son contrôle. Avec moi, vous seriez tellement plus-
Mona : Economisez vos paroles pour demain. Je suis dévouée à la reine. Et jamais je ne la laisserai tomber.

Mona la laissa seule dans les gradins et décida de suivre Cléo de loin, afin d'assurer sa protection, comme ses camarades de l'Armée Noire le lui avait demandé. Il était seulement très dommage qu'elle doive ainsi également défendre Kafei, dans ce scénario particulier...

Kafei raccompagna Cléo au dehors de l'arène, cette fois-ci avec les gens qui s'écartent de leur chemin.

Kafei : Je vais travailler dessus dès qu'on rentre et me concentrer juste là dessus. On trouvera une solution...

Quoiqu'il n'y ai jamais eu de remède contre la transformation. Les coupables étant exécutés car ils avaient attaqué et tué des innocents, Cléo était un cas unique.

Kafei : Et au cas où, je viendrais chez vous dormir et on barricadera les portes le soir...

Cléo : Bien. Entendu, je vous attendrai. Je pense que je vais suspendre mon activité et m'enfermer. J'ai tellement peur... Et la population sera méfiante à partir de maintenant...

Elle croisa le regard d'une femme qui se cacha derrière son mari qui la conduit vers une des rues principales de la ville.

Cléo : Je pense que les ruelles seront moins fréquentées... Prenez un chemin sûr pour venir ce soir, frappez quatre coups contre la porte, une pause, et deux coups. Je saurai ainsi que c'est vous !

Elle lui vola un baiser sur la joue et se rendit à sa boutique, en réfléchissant aux paroles de la reine : on viendrait sans doute l'interroger et fouiller sa maison dans la journée. Aussi s'affaira-t-elle à ordonner ses étagères, et à dépoussiérer la pièce principale. Mais son esprit était déjà loin, et angoissait en se projetant la nuit prochaine.

Mona, de son côté, avait bien entendu le code que Cléo avait laissé à Kafei, et comptait bien l'utiliser avant lui, peu avant la tombée de la nuit. Mais le bisou amical - amical ? - l'avait un peu écoeurée.

Kafei sourit, mais il n'avait pas le temps. Il se pressa de rentrer pour trouver des ouvrages sur les Loups, en vain. On ne soigne pas ceux qui en sont atteints. Déçu mais pas découragé, l'apprenti médecin quitta l'office pour commencer des recherches à la bibliothèque.



Miko quant à lui se dirigea vers chez Cléo pour "mener son enquête" après être passé au château.

Miko : *Pas question que j'aille chez les vrais coupables, on sait pas de quoi ils sont capables...*

Arrivé devant la laiterie, il frappa à la porte.

Miko : Capitaine Miko Meoko, je suis venu pour l'enquête !

Quand Cléo ouvrit la porte, le regard de reine fière était bien loin, mais elle gardait une certaine force, due à sa méfiance actuelle. Et elle avait beau oublier sa vie réelle, elle se tenait toujours de façon très distinguée.

Cléo : Et, comment puis-je savoir que vous êtes réellement capitaine ? La reine ne vous a pas appelé ainsi, vous auriez pu tuer un capitaine de la garde et voler ses habits. Peut-être ne les connaît-elle pas tous ?

Elle croisa les bras, et le toisa d'un air pompeux.

Cléo : Prouvez-moi que je peux vous ouvrir ma porte sans danger. De plus, un capitaine peut très bien être un Loup...

Elle se disait qu'en jouant la méfiance vis-à-vis des Loups, elle marquait un point pour faire croire qu'elle n'en faisait pas partie.

De son côté, Mona, sans savoir que Kafei s'y rendrait, était elle aussi à la bibliothèque, lieu qu'elle connaissait comme sa poche. Elle voulait trouver comment annuler le sort de Roxanne.

Miko : . . .

Il n'avait pas du tout prévu que la vraie reine allait lui poser des problèmes comme ceux-ci. Il n'avais malheureusement pas envie de s'amuser.

Miko : Eh bien pour commencer, nous savons tous que les Loups ne se transforment qu'à la nuit tombée. Et bien que je comprenne votre réaction suite aux évènements de ce matin, je vous demande de bien me laisser entrer, sans quoi je devrais faire un rapport indiquant que vous avez refusé de coopérer...




Kafei entra dans la bibliothèque et se mit à chercher dans les rayons les livres scientifiques sur les Loups. Mais la plupart se résumèrent aux histoires et légendes... Il réussit tout de même à en trouver trois, alors il s'installa à une table et se mit à lire...

Mona, portant une pile de livres, les posa sur une table qui trembla sous le poids des ouvrages. C'est alors qu'elle remarqua que Kafei l'occupait déjà. Gênée, elle les ramassa de nouveau, non sans mal, les bloqua sous son menton et se retourna. Mais son manteau, pris dans la chaise de bois l'empêcha d'avancer beaucoup et un livre glissa, faisant s'écrouler toute la pile. Elle se baissa alors en silence pour les ramasser.

Cléo fronça les sourcils, et s'écarta. Elle allait refermer la porte quand une fillette accourut devant sa porte, tout de noir vêtue, des cheveux blancs comme la neige, des yeux d'un bleu électrique...

Roxanne : Mademoiselle, aujourd'hui, vous ne vendez pas du lait ?
Cléo : ...Non, je suis fermée.

Elle avait répondu de façon très sèche, malgré le jeune âge de la petite. 7... peut-être 8 ans.

Roxanne : Maman a besoin de lait, pour faire des gâteau, mademoiselle...

Cléo regarda longuement la jeune fille qui la suppliait, soupira, et la laissa entrer.

Cléo : Tu vas devoir attendre un peu, je dois embouteiller le lait...
Roxanne : Pas de problème !

Et pendant ce temps, elle comptait bien dissimuler des preuves contre Cléo dans la maison de la laitière...

Kafei ne put s'empêcher de se tourner et de voir Mona en train de ramasser les livres qu'elle a fait tomber. Il se leva de sa place et l'aida à les regrouper sur la table. Il ne fit que lui adresser un petit sourire avant de se retourner à sa place pour lire un des rares livres qui pourrait être utile.

Kafei : *Donc la transformation en Loup se fait par une malédiction, il n'y a pas vraiment de remèdes contre ça, mais peut être une contre-magie...*



Miko était déjà entré dans la laiterie et regardait autour de lui quand il vit la petite fille entrer à son tour.

Miko : *C'est elle, encore... comment je vais réagir ? ... bon jouons la sûre.*

Faisant mine de rien comme s'il ne la connaissait pas, il lui adressa un sourire poli.

Miko : Bonjour ma petite !

Mona sentit un frisson dans son dos et elle ne quitta Kafei des yeux que pour s'intéresser à ses livres à son tour. Elle le savait. C'était un Ange. Elle savait aussi que dans cette réalité, il semblait être le seul soutient de sa protégée.

Mona : ...vous connaissez bien la laitière ? Celle qui a été accusée d'être... enfin, un des leurs ?

Elle lança à Kafei un regard sérieux, mais sombre.

De son côté, Cléo, angoissée, remplissait la bouteille de lait. Elle mettait un temps fou à revenir. Normal : elle pleurait...

Roxanne : Bonjour, monsieur.

Roxanne fit mine de visiter la pièce et s'attarda sur une étagère remplie de livres anciens, de bibelots, etc. Elle glissa alors quelques poils de Loups sur le meuble, puis se dirigea vers un vieux coffre.

Roxanne : Vous êtes ?

Le garçon fut surprit par le fait que Mona vienne lui parler, mais aussi par son air presque menaçant. Il fronça les sourcils, plus méfiant.

Kafei : Je la connais bien... je crois... Oui, si. Pourquoi ? Vous la croyez coupable ?




Miko gardait Roxanne sous surveillance du coin de l’œil sans bouger trop loin de l'entrée.

Miko : Je m’appelle Miko, je suis chef de la garde de la Reine.

Mona : Non.

Froide, mais directe. Appréciable, non ?

Mona : Serait-il possible de lui parler ? Vous savez où se trouve sa boutique ? Je ne suis pas d'ici...



Roxanne : Moi je m'appelle Roxanne ! Je veux devenir reine un jour aussi !

C'était faux. Quoi que, pourquoi pas, tient ?

Cléo : Voici !

Elle confia sa commande à Roxanne qui s'en alla.

Cléo : Et VOUS, dépêchez-vous de regardez et allez-vous-en de ma maison ! TT

Ses yeux étaient encore rougis, mais son regard n'en était pas moins fort.

Plus il lui parlait, moins elle semblait être une personne fréquentable. Et toute aussi suspicieuse...

Kafei : Je suis désolé mais je ne vous répondrais pas. Je ne vois pas ce que vous avez à faire avec elle.

Bien plus que ce qu'il s'imagine pourtant...



Le jeune homme fit le tour de la pièce les bras derrière son dos.

Miko : Oh je ne vas pas traîner longtemps. J'ai d'autres personnes à qui rendre visite encore. Et puis...

S'aventurant vers le meuble que Roxanne a visité, il repéra les quelques poils laissés dessus et les prit discrètement en pesant le pour et le contre de laisser vivre Cléo ou la faire condamner.

Miko : ... j'ai déjà ma petite idée.

Mona : Dans ce cas... Je vais devoir la trouver par moi-même.

Elle sortit une dague de sa poche et emporta un seul livre de sa pile avec elle, caché sous son manteau.



Cléo : Tant mieux, alors vous et votre idée, laissez-moi me reposer un peu.

Elle pointa la porte du doigt.

Les yeux de Kafei grossirent en voyant la dague. Il n'était pas armé et ne pouvait pas avertir quelqu'un. Mais il sentait que Cléo allait être en danger...

Kafei : *Je suis vraiment stupide des fois...*

Au lieu de continuer à étudier pour tenter de trouver comment annuler le sortilège, il prit un livre... et le lança en direction de Mona en même temps qu'il sprinta pour la sortie.



Miko : Bonne chance pour demain et... soyez plus prudente avec les inconnus la prochaine fois. Ca a failli vous coûter cher.

Miko sortit de chez Cléo après un dernier signe de la main.

Mona agit vite et, dos au livre, manipula sa dague pour que le livre se plante dans la lame. Elle regarda Kafei s'échapper. Le poursuivre et lui faire peur ? A quoi bon. Il représentait apparemment le seul soutient de Cléo dans cette histoire étrange. Mais Mona se demandait si elle devait se positionner. Devait-elle dire à Kafei qu'elle ne souhaitait que le bien de la demoiselle ? Elle pesait le pour et le contre, quand une femme vint lui parler. Elle s'excusa pour le livre, gênée, et quitta la bibliothèque avec en tête de rechercher Cléo. Elle laisserait Kafei pour cette fois. Après tout, si elle s'affichait comme du côté de Cléo, les habitants pourraient le ranger dans le camp des tueurs et elle ne serait plus utile du tout à sa jeune reine.
Mona, qui connaissait la ville par coeur, courut vers une allée, déploya discrètement ses ailes noire pour suivre les petites rues peu empruntées d'habitude et qui, à cause de la peur des Loups, étaient désertées. Elle les rangea et remit en place sa capuche quand elle arriva devant la boutique où elle aperçu Cléo à la fenêtre.

Mona : Trouvée, Princesse~

Et elle vit Miko sortir de la petite maison.

Mona : ...ah, d'accord...

Elle quitta sa cachette et, mine de rien, se posta face à Miko.

Mona : Bonjour, Monsieur. ...ou dois-je dire "Capitaine"...?

Cléo, qui avait accompagné Miko à la porte, ne ferma pas la porte et examina l'interlocuteur de Miko. Manteau long, noir, un capuchon épais recouvrant la figure de la personne... La cape cachait également sa tenue entière, mais sa voix était celle d'une femme. Et elle lui semblait familière. Rassurante.

Mona : Comment vont les recherches ? Avez-vous trouvé un Loup ? C'est amusant, on dit que les Loups aiment rôder et effrayer leur proie, avant de les attaquer. Laissez donc cette demoiselle tranquille...