Mission n°12 : Mi Ange, mi Démon ?

Le soleil se couchait sur Suhaj, baignant celle que l’on appelait la Ville d’Or d’une lueur ocre. Dans la ville, une personne enroulée dans une cape se promenait. Pourtant, il faisait plus de 30°. Parfois, elle s’arrêtait devant une boutique, puis continuait son chemin.
Elle entra dans un hôtel, annonça la chambre 138 et pris les escaliers. Au fil des marches, elle laissa tomber sa cape, qu’elle porta à son bras. C’était une fille magnifique, à la démarche souple et légère digne d’un félin. Elle s’arrêta devant la porte et frappa. Ses yeux couleur noisette balayèrent le couloir. La porte s’ouvrit. Un homme d’une quarantaine d’année, basané, uniquement vêtu d’un pantalon noir, l’attendait.

??? : Bonjour, ma jolie.

Il avait cette voix charmeuse qui la faisait sourire. Ils pensaient tous pouvoir la dompter, la séduire. Mais elle n’était la jolie de personne. Elle lui rendit son regard de braise, esquissa un sourire et entra. Elle dégrafa sa robe noire, découvrant un corps de rêve, de belles courbes, assez généreuses, de longues jambes, légèrement dorées. Elle avait profité de Suhaj pendant des mois après tout…

Mona : J’espère que tu n’as pas trop attendu.

Il la pris sauvagement par la taille et remonta ses mains, les fit glisser sur la nuque de la demoiselle qui releva docilement la tête, la tourna légèrement et plongea ses yeux dans celui de l’homme. Elle murmura :

Mona : Je reviens un instant. Laisse-moi me rafraîchir un peu. Je te conseille de t’allonger, et de fermer les yeux. Ca ne sera pas long.

Il la laissa filer à la salle d’eau, puis obéit, imaginant toutes les choses dont elle était capable. Il ferma les yeux.
Dans le noir total, il entendit ses pas, étouffés par le tapis de velours. Il sourit en sentant ses mains sur son torse, sa bouche… Elle s’assit sur ses genoux, appuya sa poitrine contre la sienne, en remonta doucement ses mains sur son cou.
Et elle planta d’un geste vif un poignard dans la gorge de son rendez-vous galant. …enfin, ce qui avait semblé jusque là l’être.

Mona : On n’attaque pas sa Majesté Cléo Fae sans en subir les conséquences.

Elle descendit du lit, vola l’argent du mort, ses objets de valeur, se rhabilla, attrapa sa cape au vol et quitta la chambre. Elle descendit en ville et, sans tenir compte des regards qui se tournaient vers elle, tous masculins, elle se rendit dans un parc où elle s’allongea calmement sur l’herbe humide de rosée. Elle détestait sa vie.

Un visage un peu familier apparut au dessus du sien. Avec un sourire enjôleur comme elle a dû en voir des centaines de fois. Mais cette fois-ci, c'était le sien.

Miko : Re-trou-vée~

Il s'était approché de manière silencieuse. Parce que oui, la cape lui permet de couvrir son visage et son allure, mais avec la chaleur, elle ne passait pas trop inaperçue. Et Miko avait toujours un sixième sens pour reconnaître les filles. Un de ses talents de terrien bien sûr.
Même s'il était occupé à quelques opérations de diplomate pour les Démons à Suhaj en général, il avait beaucoup de temps libre entre celles-ci. Le pouvoir et la belle vie, que pouvait-il rêver de mieux ?

Miko : Je suppose que tu te rappelles de moi ?

Mona ouvrit les yeux. Ils étaient aussi froid qu'ils étaient beaux. Noisette, avec un éclat de vert clair. Elle passa discrètement sa main dans la poche de sa cape et tâta le crâne qui était sa seule arme. Elle prenait la forme qu'elle souhaitait.
Si elle se souvenait de lui ? Non.

Mona : Non. Partez.

Elle ferma les yeux. Lui revint alors en mémoire le combat dans le palais royal. Kafei. Kaléidoscope... Cléo Fae... et l'homme qui avait joué avec de l'acide. C'était ce garçon ! Que faisait-il ici ? Cléo lui avait assuré qu'elle avait passé un pacte avec lui ? Et s'il voulait lui aussi la manipuler ? S'il faisait partie de ceux qui avait organisé l'attentat récent ?

Mais Miko n'en démordit pas et se permit même de lui dégager une mèche de cheveux qui était sur son visage.

Miko : Oh, mais je peux toujours me présenter sinon ! Je suis Miko Meoko, noble de naissance dans ce pays ! Des informations que j'ai reçu, j'ai compris que nous étions en quelque sorte... alliés ?

Le garçon prit la peine de s'allonger à côté de Mona sans perdre son sourire. Et d'aborder la partie la plus difficile de la conversation...

Miko : Ce que j'ai malheureusement apprit un peu tard... mais n'allons pas ergoter sur le passé ! On peut aller faire connaissance. Je connais de très bon restaurants vous savez...

Mona : Je vous ai demandé de partir.

Elle dégagea un sabre osseux de sa cape et roula dans l'herbe pour se retrouver à califourchon sur Miko, la lame appuyée contre la carotide du jeune homme. Ses yeux brillaient d'une étincelle inquiétante. Ses maîtres mots dans l'entrainement qu'elle avait reçu était : rapidité, agilité, légèreté.

Mona : Où étiez-vous hier, à 18h23 ? Qu'avez-vous dit à Cléo Fae lors du vol organisé au palais il y a quelques mois ? Pour qui travaillez-vous. Les réponses dans l'ordre et sans un mot de plus ou un mouvement ou vous perdrez votre tête, Meoko.

Meoko : Ça lui rappelait quelque chose...

Miko Meoko s'est souvent trouvé dans des situations tendues, mais a toujours su trouver la clé. En ce moment, il valait mieux pour lui ne pas faire plus que ce qu'elle demandait.

Miko : Hier soir je rentrais de la province en train d'un voyage de trois heures, je n'ai pu revenir à la capitale que vers 20h30. Pour ce qui est de notre discussion...

Il se permit quand même de regarder du coin des yeux si des gens écoutaient, et baissa la voix.

Miko : Disons que je travaille pour les Enfers, et que je suis venu proposer une alliance en leur nom avec Sa Majesté Fae. Bon, ce n'est pas dans le bon ordre, mais c'est plus facile pour expliquer, non ?

Toujours en gardant le sourire.

Mona laissa échapper un léger instant sa surprise. Son étreinte se desserra un peu. Les Enfers !

Mona : Les... Vous êtes sous les ordres des généraux ?

Elle rangea son arme et se releva.

Mona : Une unité en particulier, ou un d'eux ?

Devait-elle s'excuser ? Avait-il un statut supérieur au sien ? Rapporterait-il son attitude aux généraux ? Elle commençait à regretter son geste.
"Mademoiselle, votre statut d'Ange est très intéressant. Cependant, jamais vous ne pourrez apprendre les subtilités des ténèbres... à moins d'être liée à une famille en étant adepte...".

Son visage sembla s'illuminer un moment après que Mona se reprit.

Miko : Vous voulez m'écouter ! Première bonne nouvelle de la soirée ! J'espère qu'il y en aura d'autres !

Il se releva en époussetant ses habits, contrairement à elle Miko n'avait pas de cape pour le protéger.

Miko : Je reçois mes ordres directement de général Yliaine, c'est la plus apte à la diplomatie. Mais si les autres ont quelque chose à me demander je dois les écouter aussi. Mais parlez moi un peu de vous aussi !

Mona : ...je suis membre de la treizième section. Celle d'urgence. Je suis au service de Cléo Fae en tant que membre de sa garde, mais aussi de ce que l'on appelle l'Armée Noire. Je souhaite voir les Anges se soumettre aux Enfers.

Elle reprit son air fier et sa froideur habituelle. Une petite voix continuait de parler dans son esprit : "Je vais tenter de contacter une de nos plus fidèles familles, afin de vous mettre en contact".

Mona : Je vais vous laisser. Pour cette fois.

"Bien, j'ai réussi. Beaucoup de personnes ont refusé. Nous ne pouvons pas cacher vos antécédents. Mais Mrs Meoko semble penser qu'un Ange admiratif des Démons est un bon élément. Prenez contact avec elle".

??? : Moi, je ne te laisserai pas partir.

Mona reconnu la voix en moins de deux millièmes de secondes, mais elle n'eut pas le temps se se retourner : un rayon lumineux la toucha au dos et la plaqua au sol, à demi inconsciente.

??? : Au nom des Anges, Elfyn, tu mourras !

Miko fixa froidement l'Ange apparue. il n'avait pas toutes ses armes habituelles mais pouvait trouver quelque chose...

Miko : Voyez-vous ça, une Ange ! Je croyais que vous n'attachiez plus de liens avec les humains... Ce que vous, personnellement, auriez dû faire. Et pour avoir voulu vous mêler de notre discussion, vous allez être punie !

En prononçant ces derniers mots, Miko agita ses manches vers la nouvelle venue, un poignard dans chacune d'elles se projetant vers l'Ange.

Un champ de force se dressa devant elle. Elle souriait.

??? : Un jour, votre tour viendra. En attendant, laissez donc cette affaire. Vous êtes trop stupide pour comprendre la grande intelligence des Anges. Cette fille a été jugée et condamnée à mort. Mon devoir en tant que juge est de terminer le travail.

Elle brandit ce qui ressemblait à un sceptre, ses ailes blanches se déployèrent, illuminant le parc désert et un anneaux d'or la couronna.

??? : Revelatio !

Le ciel se couvrit et un éclair blanc descendit, visant Mona. Cependant, une forme sombre bloqua l'attaque. Une forme aux ailes écailleuses, haute de plusieurs mètres, qui émit une longue plainte.


??? : Un d... dragon ?!

Miko resta en admiration devant ce spectacle assez insolite pendant quelques secondes avant de se replier vers Mona et s'agenouiller à côté d'elle.

Miko : Dis donc, tu cachais bien ton jeu ! Un dragon ? J'apprécie de plus en plus !

Il la prit par l'épaule pour l'aider à la relever.

Miko : Aller, faut bouger, une cible mouvante est toujours plus dure à atteindre qu'une immobile !

L'Ange, elle aussi ébahie par la bête qui volait à présent dans le ciel, baissa les yeux vers Mona et Miko qui l'aidait à présent. Dans un accès de colère, elle réitéra son attaque et toucha Mona dans le dos. Mona qui cria, la douleur la déchirant quand deux ailes transpercèrent sa peau, dans son dos et s'ouvrirent, toute plumes dehors. Noires. Parsemées de blanc. Son cou la brûlait, elle retint tant bien que mal une chaîne qui tentait se s'en arracher. Impuissante, elle abandonna et un anneau se plaça au-dessus se sa tête. Comparé à celui de son ennemi, il semblait terne, vide, ayant perdu de sa splendeur. Mona tremblait à présent. De peur, de douleur, mais aussi de rage. Cela faisait plus d'un an qu'elle avait réussi à enfouir cette partie d'elle.

Mona : Tu n'aurais pas du faire ça, Margatelle !

Le crâne dans sa main se transforma en une longue fourche, comme celle de la mort dans les contes pour enfants.

Margatelle : Ta fierté est trop grande pour une sale vermine comme toi. Regarde tes ailes souillées par les crimes ! Regarde la honte que tu as jeté sur notre communauté ! Nous devons laver cet affront. Tu es une erreur.

Face à une Mona blessée et en colère, Margatelle semblait plus forte, plus sûre d'elle et surtout plus calme et emprunt de maîtrise totale de ses pouvoirs.

Margatelle : Humain, écarte-toi.

Miko cligna des yeux plusieurs fois. Que sa nouvelle alliée puisse commander un dragon était assez étonnant, mais apprendre qu'elle était une Ange, surtout de cette manière, comme si elle l'avait caché... Enfin, travaillant pour les Démons, c'est normal qu'elle eut à le cacher.
Quoiqu'il en soit, il reprit ses esprits et prit sa décision en versant une sorte de poison paralysant sur la fourche.

Miko : Force moi.

Mona était partagée entre la honte et la colère. Un cocktail loin de faire bon ménage. Elle se redressa et déploya ses ailes autant qu'elle le pouvait. Un jour, elle se le jurait chaque matin, elles seraient noires. Parfaitement noires. Elle sourit d'un façon inquiétante.

Mona : Margatelle, tu as toujours été d'une stupidité navrante. Chaque plume noire est le symbole d'un de mes meurtres. Penses-tu réellement faire le poids face à l'Ange de la Mort ? N'est-ce pas vous qui me surnommez ainsi ?

Elle fit tourner son arme dans ses mains.

Miko : Et bientôt il y en aura une de plus ! Ou est-ce qu'il y a une prime s'il s'agit d'un Ange~?

Dégainant à son tour un couteau aussi long que son avant-bras, puis l'enduisant de sa potion paralysante, il fit face à l'Ange.

Miko : Ah, d'habitude je suis plus dans la discrétion, mais à ce stade là, je crains que ça ne marche plus....

Margatelle : C'est charmant. Très chère, vous vous êtes trouvé un écuyer. Très bien. Alors, vous serez deux à mourir.

Elle disparut. Mona sentit son angoisse monter en elle. Son anneau vibra un instant et avant qu'elle ne se retourne pour répliquer, Margatelle avait laissé une entaille sur sa cuisse à l'aide de son sceptre. Elle s'apprêtait à lancer une attaque quand Mona fit un large mouvement qu'elle évita en bondissant quelques mètres plus loin.

Margatelle : Tu n'es pas habituée à tes ailes. Leur poids te ralentit. En ma présence, tu ne peux les replier... Tiens, tu saignes ma pauvre chérie.

Mona avait courbé le dos légèrement pour poser sa main sur la blessure.
Margatelle s'envola et descendit en piqué vers Miko, son arme en avant, visant la tête. Un simple humain. Facile.

Miko sourit et se mit en garde face à Margatelle qui descendit en piqué vers lui. Et il se laissa... transpercer ? Oui c'est bien le cas, sauf qu'au lieu de saigner abondamment, il éclata en une espèce de brouillard sombre ! Sa voix résonna sans pour autant indiquer qu'elle vienne d'une position particulière.

Miko : C'est bien beau de vouloir se débarrasser du membre le plus fort en premier dans un combat contre deux...

Il surgit de derrière Margatelle pour lui donner un coup de couteau dans le dos.

Miko : Il faudrait juste ne pas oublier de garder les deux en vue...

Margatelle le repoussa d'un grand coup d'ailes et se posa à terre, blessée. Les Anges du Jugement dernier ne portaient pas d'armure. Elle se releva, s'appuyant sur son sceptre et tapota le sol. Les pierres jaillirent, remontant vers le ciel. Elle n'avait d'yeux que pour Miko à présent. Comment un simple humain pouvait-il rivaliser avec elle ? Comment avait-il osé porter la main sur un être pur tel qu'elle ? Elle en oubliait Mona qui subissait les lames de rocs à même le sol. Cependant, Mona ne l'avait jamais quitté des yeux.

Mona : ASTAROC !

Les pierres se figèrent, s'assemblèrent en un immense dragon de pierre qui fondit sur Margatelle. D'un geste las de la main, elle balaya l'attaque.

Margatelle : Tu essaies de faire ton intéressante ? Pfff... Tu-

Une ombre se dessinait derrière Mona. Ses ailes. Teintées de noir. L'anneau avait disparut. Elle se transformait. Elle devenait plus grande. Des longues griffes poussaient à ses mains. Margatelle savait que dans la réalité, rien n'avait changé. C'était impossible... C'était donc vrai. Mona Hache Elfyn avait appris des techniques interdites... Elle essayait de manipuler son esprit.
Margatelle hurla, tentant de chasser les visions de son esprit.

Miko observa la scène insolite, une parmi tant d'autres ces dernières minutes il faut avouer, d'une Ange qui hurle de terreur face à... Mona qui n'avait pas changé à priori. Mais il connaissait très bien ce qui lui causait cet effroi et ne souhaite jamais avoir à vivre ça personnellement.

Miko : Maintenant qu'elle est occupée...

Il se précipita vers Mona et regarda sa blessure.

Miko : Heu... j'ai des onguents pour soigner, mais je doute pouvoir faire grand chose pour ça...

Mona repoussa Miko. Elle n'avait rien à faire avec lui. Elle avança, boitant un peu, vers Margatelle, qui recroquevillée dans l'herbe, suppliait à présent les déesses de laisser sa soeur tranquille.

Mona : Tu as perdu.

Elle leva sa fourche, qui se transforma en une épée fine, et la planta dans la nuque de l'Ange blanc, qui tomba à terre. Ses ailes et son anneau disparurent. Il ne restait qu'une pauvre malheureuse baignant dans une mare de sang. Une des plumes immaculée de Mona adopta la couleur sombre de ses voisines.

Mona : Et je gagne.

Elle rangea son arme tandis que le dragon se posa près d'elle et lécha la plaie : la blessure cicatrisa.

Mona : Je suis chanceuse, elle n'était pas si profonde. Va Leabra, j'ai du travail.

Le dragon la suppliait, mais Mona lui lança un regard flamboyant, la faisant obéir. Avant de décollée, Leabra croisa le regard de Miko et montra les dents. Histoire de fierté.

Après son départ, Mona s'agenouilla et récita des formules étranges : celles que les Anges disaient après la mort d'un des leurs.

Le jeune homme croisa les bras et tapa du pied en attendant qu'elle ai fini de prier. Il n'apprécie que très moyennement d'être ignorée d'une fille. La tête que son dragon lui a faite avant de partir n'a pas trop aidé à son humeur non plus...

Miko : ... bon, on a fini, on peut se débarrasser du corps !

Dit-il en tapant dans ses mains puis en se les frottant.

Miko : Il est pas question de se promener avec ça en ville par contre, on peut essayer de l'enterrer, ou la faire dissoudre...

Mona tourna la tête vers lui.

Mona : "On" ? Il n'y a pas de "on". Brûlez-le si vous le désirez et aller voir ailleurs si je n'y suis pas. Je n'aime pas les chiens qui me suivent partout. Pour ça, j'ai déjà Leabra.

Mona réfléchit.

Mona : Faites la dissoudre ou brûlez-la. Mais laissez-moi.

Elle aurait voulut partir, la tête haute, de son pas léger. Mais la cicatrice, bien que refermée, lui faisait légèrement mal. Elle fit quelques pas, puis s'arrêta.

Mona : ...pourquoi m'avez-vous abordé ? Les Enfers vous ont-ils parlé de moi ?

Et s'il était venu à cause de l'anneau ? S'ils avaient décidé de lui retirer sa chance de devenir un démon et d'apprendre du monde des ténèbres ?

Il s'abaissa et déversa de l'acide sur le corps inanimé de l'Ange qui commença de suite à se dissoudre.

Miko : Les Enfers ? Oh, ils m'ont expliqué certaines choses, surtout à propos de l'opération que vous avez mené secrètement et que j'ai en quelque sorte... entaché ?

Avec un sourire assez sadique il agita doucement sa fiole d'acide avant de se relever et laisser le cadavre disparaître en fumée.

Miko : Non, je vous avais vu sortir de l'hôtel et j'étais presque certain que c'était vous. Si je vous ai suivi c'est parce que j'avais envie de vous parler. Nous... rencontrer pour faire connaissance en tant qu'alliés dirons nous ?

Mona : Je n'ai pas d'alliés. J'agis seule, pour ma petite personne. Mon but est d'apprendre des techniques généralement interdites aux Anges. Celles des Ténèbres. Et personne ne peut m'aider à devenir un démon. Je vous conseillerai de passer votre chemin : en parlant avec moi, vous ne ferez connaissance qu'avec une ombre, quelqu'un d'aussi discret que le vent.

Elle ajusta sa cape. La pluie commençait à tomber. Elle rabattit le capuchon, cachant ses cheveux bruns ondulés attaché en une demi queue de cheval.
Mona détestait la présence des gens. Elle détestait tout autant la solitude habituelle qui berçait ses journées.

Mona : J'ajouterai que ce n'est pas très galant de prendre une fille par surprise en la suivant à la sortie d'un hôtel...