Mission n°12 : Mi Ange, mi Démon ?

Miko : C'est vrai en pensant comme ça, je n'aurai rien à gagner. Mais comme je les aide, j'ai droit de vivre avec ce qu'ils ont l'intention de faire avec Pacifis et le royaumes des Anges. Ils veulent principalement occuper ces parties, pas les raser. Disons que je deviendrai un des leurs ?

Un serveur toqua, puis leur apporta un panier avec du pain et le menu après que Miko lui donna la permission d'entrer. une fois ressorti...

Miko : Bien, mal... pour moi non plus ça n'importe pas. J'y trouve mon compte en les aidant car je deviendrais un seigneur et non plus seulement riche. Mais aussi je dois avouer je m'amuse !

Mona : Moi j'ai du mal à voir la richesse comme un but. C'est peut-être parce que j'ai quitté ce monde il y a bien longtemps.

Elle prit un morceau de pain. Était-elle certaine d'avoir tiré un trait sur ce monde ? Etre dans le palais de Cléo en présence d'aristocrates la rendait fière. Elle aimait les belles décorations, elle adorait le bon parlé des gens de la cours. Elle détestait leur assurance et la façon dont il la regardait par contre, supérieurs, hautains.

Mona : J'ai simplement souvent l'impression que les humains se font des histoires et ne voient pas assez loin. Qu'ils ne prévoient pas assez et que malgré leurs nombreux défauts, ils se sentent invincibles. Les Anges semblent plus méfiants au sujet de l'avenir. Plus prévoyant. Ils savent qu'ils ne sont pas éternels.

Ce que les humains pensaient être une vérité venait d'être balayé par Mona.

Mona : Après tout, j'en ai déjà tué une et pour ça, elle m'en veut encore et a juré qu'elle mettrait fin à mes jours, même si elle doit le faire en tant qu'humaine.

Miko : Tuer une Ange... qui est devenue humaine ? Je connaissais l'inverse mais pas ça tient... Enfin, je ne peux pas dire que je sois beaucoup plus prévoyant que les autres humains.

Miko prit le menu entre ses mains et l'ouvrit pour choisir son dîner.

Miko : Moi ce serait justement parce que je sais que je peux mourir n'importe quand, et que je ne veux pas que ça soit le cas sans avoir vraiment vécu. Au détriment des plans à long termes ? Possible, je ne les oublie pas, mais je les garde au minimum. Mais contrairement à ce que tu penses, s'il y a une chose qui est éternelle, c'est la richesse !

Mona : Si l'on meurt, on n'est plus riche... Et on peut à tout moment être volé, ou perdre ses contacts, non ? Moi je sais que dès le moment où j'ai été renié, j'ai tout perdu. Je voudrais bien que tu m'expliques plus en détails. S'il te plaît.

Elle se pencha en avant, et sans le remarquer offrit un assez joli spectacle au jeune homme par le même occasion.

Mona : Il n'a distribué qu'un seul menu ? Dans ce cas, je te laisse choisir pour moi. Nous verrons si tu connais aussi bien les femmes que tu le prétends ! Donc, la richesse, éternelle ?

Miko profita du menu pour regarder Mona sans trop s'attarder cependant.

Miko : Pourquoi pas un curry ? Le leur est épicé à souhait avec une touche de sucré grâce au miel ! Avec les meilleurs ingrédients du continent. Je vais en prendre un moi même aussi.

Toujours en tournant les pages, il continua de discuter.

Miko : La richesse en elle même n'est pas éternelle si on l'attache à quelque chose, mais depuis qu'on l'a découvert, l'or reste une des matières les plus précieuses parmi d'autres. Ça, et la terre sont ce que les humains cherchent à obtenir le plus matériellement parlant. Si je meurs, ce qui m'appartient ne sera plus à moi forcément. Mais il y aura toujours quelqu'un pour courir après. Dans ce sens la richesse est éternelle, quelque soit la main qui la tienne.

Miko leva son nez du menu et sourit à sa femme.

Miko : Un dessert avec ça ?

Mona le regardait, visiblement surprise.

Mona : Je vois... Elles ne sont pas éternellement entre les mains d'une personne, mais seront toujours présentes au fil du temps. Là où l'homme succombe, la matière elle demeure. C'est brillant. Je n'avais pas pensé aux richesses indépendamment de leur fonction... Peut-on dire alors que la magie est éternelle en se basant sur certaines théories, comme quoi la magie est une entité propre divisée en ce monde à travers les peuples ? Je sais qu'il y a une soixantaines d'années, des chercheurs, dont Etrias proposait de considérer la magie comme ayant une proposition définie. Il expliquait que si la magie était représenté par un total de cent pour cent, alors cette totalité était divisée inégalement à travers les différentes races et les individus de chacune d'elle. Lorsqu'une personne meurt, sa magie la quitte mais une naissance fait basculer le tout. La vie et la mort réguleraient donc ce 100% pour qu'il soit toujours complet.

Elle releva la tête. Elle détestait partir dans des explications comme ça, inspirées de ses lectures nombreuses...

Mona : Je suis désolée... En dessert... je suis généralement plus friande de fruits que de saveurs comme la vanille ou le caramel. Mais j'aime beaucoup le chocolat...

Miko : Bien alors deux currys, une salade de fruits avec du coulis de chocolat dessus et deux oranges givrées, merci.

Il rendit le menu au serveur avant de reprendre la discussion avec Mona.

Miko : C'est un peu l'idée. A moins que l'on ne trouve d'autres matières, l'or et les pierres précieuses sont les plus recherchées et ayant le plus de valeur. Principalement parce que c'est joli, et que certaines personnes en gardent pour elles, et créent une situation de pénurie artificielle ! Si on le faisait disons... avec des pièces de cuivre, cela pourrait aussi marcher. Mais comme ce n'est pas spécialement beau j'en doute. Ce que je veux dire, c'est que la richesse d'une manière ou d'une autre sera toujours là, quelque soit sa forme. Mais une chose restera immuable ce sont les terres, particulièrement celles qui permettent la pousse. Posséder du terrain, c'est déjà pouvoir en faire ce qu'on veut. Mais surtout, c'est avoir de quoi tenter vivre en autarcie. Imagine pouvoir cultiver ton jardin, élever tes bestiaux... Je crois définitivement que c'est un trésor bien plus précieux que les choses à valeur variable, particulièrement lors des temps difficiles qui seront à venir avec la guerre.

Mona : Je n'ai jamais rien possédé, alors un terrain, je n'imagine pas trop...

Elle examina ses couverts : il y avait plusieurs cuillères, plusieurs couteaux, deux verres...
Pendant un court instant, elle avait eu une vision plaisante d'une vie calme et paisible dans une petite villa douillette où elle vivrait simplement.

Mona : Je pense aussi que je ne serai jamais le genre de fille à entretenir un petit jardin. Les fleurs mourraient plus vite que laissées à l'abandon. Tout ce que je touche...

Elle ne termina pas sa phrase. Mais elle le savait : elle était née pour apporter la désolation, non pas le bonheur. Elle soupira et souleva son assiette la plus petite pour regarder les ornements de la plus grande, qui était aussi moins creuse.

Mona : Pourquoi tant de couverts différents...

Miko fixa à son tour les couverts, l'air interrogateur, presque réservé, et leva la tête avec le visage agacé.

Miko : Oui hein ? Je ne vois pas trop moi même ! Ils disent qu'il y a des fourchettes ou couteaux pour telle ou telle viande, mais je n'ai jamais senti la différence entre eux ! On m'a toujours apprit comment il fallait faire mais j'ai trouvé ça idiot dès le départ ! Je soupçonne un complot des gens qui travaillent dans l'argenterie pour faire plus de ventes que nécessaires...

Comme Mona, il souleva sa plus petite assiette...

Miko : Bon au moins c'est joli parfois...

Le fait qu'il l'imite fit sourire Mona. Elle reposa son assiette, exactement dans la même position. Puis, elle retira le fin gilet noir qu'elle portait et le posa sur le dossier de la chaise.

Mona : Excuse-moi, j'ai un peu chaud...

Ce qui pouvait passer pour une manoeuvre de séduction était en fait la réalité. Or, la pièce était tout à fait normale, avec une température normale. Cette réalité n'était que celle de la demoiselle. Ce qu'elle ignorait, c'est que la petite griffure qu'avait provoqué une des armes du magasin s'était infectée. Or, l'arme étant de fabrication humaine manipulée pour la magie noire, sur un être angélique comme Mona les effets pouvaient être graves. Actuellement, Mona avait donc une poussée de fièvre légère, mais la situation pouvait vite s'aggraver, allant jusqu'à l'arrêt temporaire de magie.

Mona : En tout cas, cet endroit est charmant. Tu as très bon goût.

Miko : Merci, c'est toujours un plaisir de venir dîner ici après une journée de travail, si on veut bien se prendre la peine de voyager en train ! Si je passe ma journée dedans, je préfèrerai manger en ville. Je le redis peut être mais très jolie tenue !

Les plats arrivèrent peu de temps après, et le serveur s'en alla après une petite courbette, non sans avoir encaissé un bon pourboire de Miko.

Miko : Bon eh bien, bon appétit !

Au fond d'elle-même, au "très jolie tenue", Mona s'était sentie bien. Étrangement, elle avait eu envie de sourire, voire de remercier le jeune homme. Elle avait relevé la tête, avait croisé son regard, puis le serveur était arrivé et le regard de Mona, qui avait viré à une tendre couleur noisette redevint aussi sombre qu'un chocolat tendre, fondant. Elle adressa un signe de tête au garçon et examina son assiette. Une pensée traversa son esprit : ce dressage était plus soigné que tous les plats qu'elle avait pu manger jusque là. Un peu honteuse, ses joues se tintèrent de rouge. De plus, la température semblait toujours monter, mais après un coup d’œil méticuleux à la pièce, elle paraissait être la seule à être gênée.

Mona : Ce n'est pas normal...

Elle passa sa main dans ses cheveux, les ramenant en arrière d'une façon plutôt séduisante. Elle commença sont entrée, qui dès la première bouchée la fit fondre de plaisir. Intérieurement seulement.

Mona : Puis-je me servir un verre d'eau ?

Miko lui servit lui même l'eau dans le verre et le lui tint avec un petit sourire.

Miko : Ce n'est pas pour me vanter mais j'arrive souvent à faire cet effet aux femmes~ Cela dépend de la fille, mais si tu étais du genre plus... "amicale", je dirais par exemple qu'une fois chez moi, elle pourrait avoir moins chaud si elle se déshabillait !

Mais Miko perdit un peu son sourire petit à petit et fronça les sourcils.

Miko : Par contre avoir chaud à ce point pas vraiment... Tu as attrapé quelque chose ?

Mona aussi avait froncé les sourcils. Raison qu'elle décida d'éclaircir en les formulant de vive voix.

Mona : Plus... "amicale" ? Qu'est-ce que je dois comprendre ? Que je ne suis pas amicale ? Je suis peut-être... sérieuse, mais ça ne fait pas de moi quelqu'un de...

Quelqu'un que l'on évitait généralement ? Que les hommes regardaient mais uniquement de loin ? Que les dames évitaient généralement, jusqu'à changer de trottoir quand elle marchait. Quelqu'un qui faisait froid dans le dos et donc le regard était froid, calculateur, assassin ?
Elle ne termina pas sa phrase et passa à la raison suivante.

Mona : Et quelle fille peut tomber dans le panneau avec des répliques aussi bas de gamme...

Quant à la réponse à la question de Miko, c'était "non, je n'attrape jamais rien". ...Pourtant, jamais elle ne s'était sentie comme ça avant.

Miko : Non, je ne voulais pas dire ça ! Disons que tu es... moins... bavarde ? Joyeuse ? Bon disons le franchement, tu n'as pas l'air de t'amuser souvent. Tu sors avec des garçons des fois ?

Il prit quelques bouchées de son plat tout en gardant Mona à l'oeil. Pas pour les raisons habituelles.

Miko : Et comme je dis, cela dépend de la fille. Si ça a déjà marché, même si c'est nul. Y a même des filles à qui ça plait ! Parce que ça les fait rire, ça fait parfois pitié... le tout est de savoir le jouer !

Mona prit un air hautain, sûre d'elle.

Mona : Eh bien, oui, je sors souvent avec des hommes.

Petit silence, pour le suspens. Histoire que Miko ait envie d'en savoir plus. Puis elle sourit tout en mangeant.

Mona : Souvent, ils sont... plus âgés. Plus mûrs. Je... je me fais souvent inviter à dîner en réalité.

Nouveau silence, à la fois calculé et du au fait que la jeune femme commençait à succomber à un faible mal de tête.

Mona : Ensuite... Je monte dans leur appartement, souvent très luxueux au passage. Et... bon, généralement je... je choisis une tenue plutôt... aguicheuse.

Un sourire s'étira sur son visage et elle échangea un regard avec Miko.

Mona : Mais j'avoue que tu es le premier qui m'invite sans que je ne l'ai calculé pour mettre fin à ses jours. Les hommes sont si faibles, il suffit que je me pavane et ils finissent allongé étranglé sur leur lit, ou un couteau dans la gorge... Ce que ça peut me faire rire de voir ses idiots à moitié dévêtus. Si naïfs...

Sans quitter Miko du regard, elle but une gorgée d'eau.

Mona : Mon dernier... "client" disons... m'a invité à manger ce midi-même par exemple.

Miko... éclata de rire en entendant la dernière réplique de Mona. Il applaudit même. Puis regarda autour de lui et, gêné, arrêta.

Miko : Hm... bon... Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Mais bravo ! Journée chargée hein ? Heureusement que ce soir on soit au calme pas vrai ?

Mais il continua de fixer Mona...

Miko : ... ou non... tu es sûre que ça va ?

Mona esquissa un sourire plus doux.

Mona : Journée chargée, en effet.

Elle termina son plat en silence, repensant au meurtre du début d'après-midi. On lui avait dit pendant des années que plus elle tuerait, plus cet acte deviendrait banal. On lui avait promis qu'elle serait moins gênée, moins sensible. Pourtant, à chaque fois qu'elle le faisait, elle mourrait d'envie de se donner la mort dans les minutes qui venaient. Et le soir, elle pleurait souvent, en cachette.

Mona : Je crois que je couvre quelque chose... Mais c'est étrange, je n'avais rien ce matin... C'est depuis le magasin...

Sa nouvelle arme n'avait pourtant rien de particulier. Et soudain, ce petit accident lui revint en mémoire. Distraite, elle posa sa main sur l'écorchure récente. Une infection du sang.

Mona : ...Ca va, c'est banal. Est-ce possible de manger assez vite pour rentrer ?

Miko avait l'air confus. Elle couve quelque chose ? Mais c'est banal ? Si c'est attrapé assez vite, ce n'était définitivement pas banal !

Miko : On va arrêter le dîner ici alors. tu as besoin de médicaments ? Je peux en trouver, si tu me donnes les symptômes...

Il se leva de table après s'être essuyé la bouche et se mit à côté d'elle en lui tendant la main.

Miko : Tu peux t'agripper à moi si tu as des vertiges !

Mona le regarda longuement, perplexe. Elle s'amusait de le voir réagir si vite. Elle savait qu'elle pouvait tenir encore, que ses pouvoirs et son énergie baissaient, mais qu'en quelques jours, ses défenses immunitaires typiquement angélique auraient fait leur travail. Mais accaparer l'attention du jeune homme lui plaisait. Sans le vouloir, elle s'était rendue intéressante. Pour ne pas se donner mauvaise conscience, elle lui assura que ce n'était pas grave :

Mona : Je te promets que ce n'est rien de grave. Juste une petite infection. Je me suis griffée avec une arme.

Mais il n'était pas question de laisser cet élan de bonté de Miko retomber.

Mona : Mais comme mes défenses et ma magie vont baisser, il y a un risque que je perde connaissance quand le tout reviendra, ce qui peut se produire n'importe quand, alors...

Elle se leva à son tour, en prenant la main de Miko.

Mona : Je suis désolée de gâcher le dîner, mais rentrer me semble une bonne idée.

Miko : Je pense que c'est trop tard pour un train par contre, je suggère de passer la nuit ici, nous prendrons une chambre d'hôtel et...

Réalisant ce qu'il est en train de dire, le jeune homme ne pu réprimer un sourire.

Miko : Et nous devrions la passer dans la même, au cas où ça empirerait comme ça je le saurai et je serai là pour t'aider. Sans arrières pensées évidemment, le moment ne s'y prête pas...

Même si d'un côté, il aimerait bien en profiter... peut être une autre fois...

Mona haussa les sourcils. Une chambre d'hôtel ? Rien que ça. Y avait-il un moment où son "mari" cessait d'avoir des idées derrière la tête ? Elle le voyait, à son sourire, qu'il y pensait. Mais elle savait qu'elle avait été on ne peut plus clair et qu'il avait compris qui elle était. Donc...

Mona : Mon cher mari a tout intérêt à choisir une jolie suite.

Autant en profiter avec le sourire !
Bien que la douleur s'intensifie, elle esquissa un sourire, et se dirigea vers l'entrée. Sans son gilet, qu'elle portait dans ses bras, la robe offrait une très belle vue sur le dos plongeant de sa robe, s'arrêtant en bas du dos.

Mona : Je te rembourserai la nuit.

Miko : Rembourser une suite ? Tu es ambitieuse...

Il accompagna Mona vers la sortie en lui tenant le bras, et paya le dîner à l'entrée avec quelques billets, sans regarder la réelle somme à payer, et fit un clin d’œil au maître d'hôtel qui leur souhaita une bonne soirée. En sortant du restaurant, il prit Mona un peu plus contre lui.

Miko : Il fait plus frais la nuit, tu ne voudrais pas en plus tomber malade...

Justification qui se valait autant qu'une autre si dit-il alors qu'il se mettait à la recherche de l'hôtel.

Mona : ...je crois que j'ai de la fièvre, j'ai froid et pourtant, en cette saison, l'air est assez doux.

Pour elle aussi, il s'agissait d'une justification. Elle aurait été la dernière à le croire, si on lui avait dit que le contact avec un homme pouvait s'avérer rassurant. Pire : un homme humain. Elle pensait encore que les humains étaient ceux que l'on devait protéger, ceux qui ne pouvaient rien faire seuls. Pourtant, en sentant ses pouvoirs s'en aller, elle se sentait en sécurité, et même - et c'était le plus incroyable pour elle - en confiance avec Miko. Etre contre lui lui rappelait que petite, elle enviait ces petites filles, blotties dans les bras de leurs parents. Et actuellement, c'était les jolies demoiselles, serrées contre leur compagnon, qui la gênait. Parce que cette proximité était impensable, sans doute mauvaise, vulgaire, quelque chose que l'on n'affichait pas dans le Royaume des Anges. Elle y avait vécu si peu de temps, et pourtant, elle était tellement comme eux dans sa manière de concevoir une relation. C'était long, c'était fragile, et avant tout, c'était intime. Se tenir la main, se toucher, se regarder, s'embrasser, se dire des mots doux, ce n'était pas des choses à faire en public.
En ce moment même, les rues étaient peu fréquentées. C'était peut-être pour ça que la gêne occasionnelle ne l'avait pas atteinte. En ce moment, elle perdait sa magie, c'était sans doute pour ça qu'elle le laissait faire. Le fait est qu'elle avança calmement en se laissant guider, fermant parfois les yeux quelques secondes.

Mona : J'ai l'habitude de dormir avec les volets ouverts. J'ai peur qu'on entre chez moi par la fenêtre pour m'attaquer.

Miko de son côté réalisait la chance qu'il avait au final de pouvoir se tenir si près de Mona, alors que quelques heures auparavant cela aurait été impensable. Bien sûr il en profite, mais d'un autre côté il se doit d'être sérieux.

Miko : Si tu sais ce que c'est, tu pourras me dire ce que je pourrais aller chercher pour que tu ailles mieux ?

L'hôtel était tout aussi luxueux que le restaurant. Avec un jardin à l'entrée et des plantes exotiques dans le hall, le ton était donné alors que les chambres n'étaient même pas visitées encore.
Miko se contenta d'un sourire en coin et d'un petit signe de tête à l'homme à l'accueil pour que celui-ci lui donne la clé en leur souhaitant de passer une bonne nuit.